La promesse d'une vie
Un grand merci à Universal de m’avoir permis de chroniquer le dvd du film « La promesse d’une vie » de Russell Crowe.
« Tu es si fort. Tu es capable de trouver de l’eau dans le désert. Mais tu es incapable de retrouver tes enfants »
La Promesse d'une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Un paysan australien, Joshua Connor se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.
« Vous n’êtes qu’une âme perdue »
Tour à tour flic brutal (« L.A. Confidential »), enquêteur zélé (« American gangster ») ou gangster charismatique (« 3h10 pour Yuma »), voilà près de vingt ans que Russell Crowe s’est imposé comme l’un des meilleurs acteurs d’Hollywood. Et une de ses valeurs les plus sûres. Spécialiste des films d’aventures historiques (« Noé », « Robin des bois », « Les misérables »), l’acteur a même obtenu l’Oscar du meilleur acteur pour son cultissime rôle du Général Maximus dans le « Gladiator » de son ami Ridley Scott. Egalement chanteur et guitariste du groupe « The OrdinaryFear of God », le néo-zélandais ajoute une corde supplémentaire à son arc en passant pour la première fois derrière la caméra. Pour cette occasion, le réalisateur choisit de nous emmener dans les derniers feux de la première guerre mondiale en adaptant les récits du Lieutenant-Colonel Cyril Hughes.
« Nous avons perdu tant d’hommes ici. Cet endroit est une immense tombe. »
Gallipoli. Une péninsule dominant le détroit des Dardanelles. Un lieu de cocagne qui aurait dû demeurer dans la culture populaire comme les portes d’un orient fantasmé. Mais qui fut, en 1915, le théâtre de l’une des batailles les plus sanglantes de la première guerre mondiale, opposant notamment l’armée ottomane aux armées australiennes et néo-zélandaises. 500 000 hommes y laisseront leur vie. Une boucherie dont la commémoration en Australie et en Nouvelle-Zélande est depuis plus importante que celle de l’armistice elle-même. Un sujet fort doublé d’une page d’histoire quasi viscérale pour les deux grands pays océaniens, et qui avait déjà donné lieu à un chef d’œuvre, « Gallipoli », signé Peter Weir en 1981. Pour sa première réalisation, Russell Crowe choisit donc de nous replonger dans les affres de la première guerre mondiale par le prisme d’un père cherchant à retrouver la trace de ses trois fils portés disparus. A mi-chemin entre le film de guerre et le film d’aventures, « La promesse d’une vie » se situe quelque part entre « Un long dimanche de fiançailles » de Jean-Pierre Jeunet, auquel il emprunte sa quête ponctuée de flash-backs, et « La vie et rien d’autre », le chef d’œuvre de Bertrand Tavernier traitant du deuil et de la difficulté pour les familles des victimes de se raccrocher à la vie. A ceci près que le réalisateur confère à son récit une dimension historique supplémentaire en nous montrant en arrière fond la montée au pouvoir des nationalistes turcs (qui porteront quelques années plus tard Mustapha Kemal au pouvoir) sur fond de guerre de dépeçage des restes de l’Empire Ottoman. Utilisant à merveille les magnifiques décors stambouliotes pour donner un cachet « exotique » à son récit, Russell Crowe nous entraine dans une quête touchante, aussi frénétique que désespérée. Seul petit bémol, la romance, en pointillée, avec l’hôtelière turque, n’apporte pas véritablement grand-chose, si ce n’est une note final d’espoir et de renouveau. Dans la peau du patriarche obstiné, le taiseux Russell Crowe se révèle particulièrement juste et touchant, à l’image du reste du casting (Olga Kurylenko, Yilmaz Erdogan, Jai Courtney). En tant que réalisateur, il signe une belle fresque historique, sans temps morts et au charme un peu désuet. Un joli premier film et un bel hommage pour le centenaire de cette bataille.
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Le dvd : Disponible en DVD et en blu-ray, le film est proposé en versions anglaise, française et allemande. En option, des sous-titres en Anglais, Français, Néerlandais, Allemand, Danois, Finlandais, Norvégien, Suédois, Islandais, Portugais sont proposés. Aucun bonus n’accompagne l’édition DVD. En revanche, un making-of est proposé sur l’édition blu-ray.
Edité par Universal, le DVD et le blu-ray de « La promesse d’une vie » de Russell Crowe est disponible dans les bacs depuis le 18 août 2015.
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