Dirty Papy
Un grand merci à Metropolitan FilmExport ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Dirty papy » de Dan Mazer, dans le cadre de l’opération « dvdtrafic ».
« T’as la phobie des chattes ou quoi ? »
Jason Kelly, avocat un peu coincé, s'apprête à épouser la fille autoritaire de son patron. Autant dire qu'il est désormais bien parti pour devenir associé au sein du cabinet… Mais c'est sans compter sur son grand-père Dick, vieil obsédé sexuel, qui le convainc de l'accompagner en Floride pour quelques jours de vacances. Soudain, Jason voit la perspective de son mariage remise en question. Car son grand-père entend profiter de la vie au maximum et embarquer son petit-fils dans ses aventures rocambolesques. Du coup, entre les soirées arrosées, les bagarres dans les bars et une folle nuit passée au karaoké, Jason découvre des plaisirs de l'existence qu'il ne soupçonnait pas, tandis que Dick s'attache à ce garçon qu'il ne connaissait presque pas…
« J’ai été fidèle à ta grand-mère pendant quarante ans. J'ai pas baiser depuis quinez ans. Maintenant, je veux baiser jusqu’à ce que ma bite finisse par tomber ! »
Le britannique Dan Mazer s’est illustré au cours des quinze dernières années par son travail de scénariste au côté du déjanté Sasha Baron Cohen. A son palmarès, entre autre, figure les scénarios de « Ali G. » (2002), « Borat » (2006, pour lequel il est nommé à l’Oscar de la meilleure adaptation scénaristique) ou encore de « Brüno » (2009). En 2013, Dan Mazer ajoutait une corde supplémentaire à son arc en passant pour la première fois derrière la caméra pour réaliser l’amusant mais inégal « Mariage à l’anglaise » avec Simon Baker et Rose Byrne. Trois ans plus tard, il revient à la comédie au trash assumé avec « Dirty Papy », né dans l’esprit du scénariste John M. Philips après avoir vu son propre père en soirée éméché et dragueur. A noter que Robert De Niro n’était pas le premier choix du réalisateur, qui le pensait inaccessible. Dan Mazer avait ainsi préalablement sondé Jeff Bridges et Michael Douglas, en vain, avant finalement de proposer et d’obtenir l’accord de l’immense (et doublement oscarisé) Robert De Niro. Pour l’occasion, ce dernier compose un duo inédit avec le jeune Zac Efron qui le parodiait allègrement dans « Nos pires voisins » (Nicholas Stoller, 2014).
« Tu sais ce que je voudrais ? Que Queen Latifah me chie dans la bouche du haut d’une montgolfière ! »
A l’époque de sa grande collaboration avec Sacha Baron Cohen, le succès comique de Dan Mazer reposait sur sa façon de confronter des cultures et des milieux très différents. A l’image de « Borat » le kazakh découvrant l’Amérique. Ou de « Brüno », l’exubérant gay autrichien allant à la rencontre des conservateurs religieux. Avec « Dirty Papy », il joue cette fois sur le conflit de générations. Mais en inversant les normes : d’un côté le grand-père libidineux et égrillard et de l’autre le petit-fils trop propret et trop lisse qu’il cherchera à décoincer. Comédie trash à l’humour gras et graveleux totalement assumé, « Dirty Papy » renoue avec un plaisir non-dissimulé avec les comédies régressives et décomplexées qui faisaient le bonheur du cinéma américain du début des années 2000, de « American pie » à « Mary à tout prix » en passant par le répertoire du Frat Pack (Ben Stiller and co…) et des frères Farrelly. D’ailleurs, le duo formé par De Niro et Efron fait un peu penser à celui que formaient dans « Mon beau-père et moi » ce même De Niro (qui retrouve pour d’ailleurs un rôle similaire d’ancien barbouze de la CIA) et Ben Stiller (dans le rôle du maladroit de service, victime malgré lui des fourberies du premier). Bien sûr, si l’ensemble ne vole jamais bien haut – et en tout état de cause rarement au-dessus de la ceinture ! – le film s’avère totalement hilarant, pour qui (comme votre serviteur) apprécie ce type d’humour. Totalement décomplexé, le réalisateur enchaine ainsi les scènes les plus dingues (une improbable séance d’onanisme, le grand-père qui enchaine les parties de « chat-bite », un concours de break danse sur la plage ou encore Efron dansant dans le plus simple appareil tout juste habillé d’une peluche d’abeille sur les parties intimes…), assumant totalement le côté très potache de ses gags. Sans aucun temps mort, le film déroule les réjouissances pendant près de 105 minutes, mené tambour battant par un De Niro visiblement très content d’être là et étonnamment très à l’aise dans le registre graveleux, bien secondé par un Zac Efron parfait d’autodérision. Mais à ce jeu-là, c’est probablement l’hilarante Aubrey Plaza qui décroche la palme de la performance la plus dingue. En filigrane, on soulignera également que le film – chose rare dans les comédies américaines – nous évite tous les petits couplets moralistes habituels en prônant l’hédonisme plutôt que le conformisme bourgeois (voir le final dantesque, parodiant celui du « Lauréat » en version trash et rejetant l’institution du mariage comme mise en scène de soi), synonyme d’ennui. Contre toute attente, « Dirty Papy » est véritablement une comédie très drôle et éminemment sympathique.
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Le blu-ray : le film est proposé en version originale américaine et en version française (les deux en 5.1 et 2.0). Une version en audiodescription pour malvoyants est aussi proposée. Des sous-titres optionnels français et pour malentendants sont également proposés. Le blu-ray propose également le film dans sa version cinéma (101 min.) ainsi que dans sa version inédite non-censurée (uniquement en VOST, 107 min.). Côté bonus, on retrouve plusieurs modules documentaires tels que « Daytona, Unité d’Elite », « Leçon de séduction », « Pam, le dealer le plys sympathique de Daytona », un bêtisier, ainsi que « L’immonde vérité : le making of » et une Bande-annonce.
Edité par Metropolitan FilmExport, « Dirty Papy » est disponible en dvd ainsi qu’en blu-ray depuis le 3 juin 2016.
Le site Internet de Metropolitan FilmExport est ici. Sa page Facebook est ici.
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