Dofus - Livre 1 : Julith
Un grand merci à France Télévision Distribution pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Dofus - Livre 1 : Julith » de Anthony Roux et Jean-Jacques Denis.
« L’avantage quand on est orphelin, c’est qu’on peut choisir les parents que l’on veut »
Dans la majestueuse cité de Bonta, Joris coule des jours heureux, aux côtés de Kerubim Crépin, son papycha adoptif. Mais tout bascule lorsque Joris, bravant l’interdiction de papycha, tente d’approcher son idole de toujours, la mégastar du Boufbowl, Khan Karkass. De son côté, Julith, la sorcière, revient avec une revanche à prendre et un objectif : anéantir Bonta. Joris et ses amis arriveront-ils à sauver la cité et tous ses habitants ?
« La famille, le meilleur moyen de ne pas la perdre, c’est de ne pas en avoir ! »
A l’origine de ce « Dofus », il y a un célèbre jeu vidéo multijoueur en ligne, créé en 2004 par la société française Ankama. Très vite, ce jeu de rôle connait un succès populaire immense, à tel point que dès 2005, le créateur et scénariste du jeu, Anthony Roux, décide de décliner cet univers en une saga de bande-dessinée qui va très vite devenir un véritable carton. Pour preuve, pas moins de 22 volumes verront le jour en une décennie. Fort de cet énorme succès, il est alors envisagé de transposer l’univers de « Dofus » à l’écran. Modestement, l’aventure commencera par le petit écran. Coproduite par Ankama, avec la participation de France Télévisions, « Dofus » devient alors une saga animée de 52 épisodes de 13 minutes chacun, diffusée à partir de janvier 2013 sur France 3. La réussite du projet pousse Ankama à voir encore plus grand. Le long-métrage pour le cinéma est ainsi annoncé. Il sera réalisé par Anthony Roux et Jean-Jacques Denis, qui envisagent alors de développer une trilogie pour le grand écran. Malheureusement, l’insuccès du film (à peine plus de 80 000 spectateurs en salles) a semble-t-il, pour l’heure, a refreiné tout éventuel projet de suite.
« Comment pourrions-nous vivre heureux avec le sang de tous ces innocents sur nos mains ? »
Le cinéma a cette fascinante faculté à s’adapter et de à se renouveler en permanence, au gré des époques, des courants et des modes, en repoussant en permanence ses propres limites. Après avoir adapté à tour de bras des romans puis des bande-dessinées, le cinéma s’intéresse depuis une grosse dizaine d’années au monde des jeux vidéo, dont plusieurs « classiques » ont déjà été adaptés sur grand écran, tels « Mortal Kombat » (Paul W. S. Anderson, 1995), « Lara Croft » (Simon West, 2001), « Resident Evil » (Paul W. S. Anderson, 2002) ou encore « Prince of Persia » (Mike Newell, 2010). Au tour désormais de notre saga nationale « Dofus » d’avoir les honneurs d’une adaptation au cinéma. Mais à la différence de ses prédécesseurs précités, ce « Dofus » a la particularité d’une part de ne pas faire l’objet d’une adaptation en prises de vue réelles, et d’autre part, d’être directement adapté par le concepteur et scénariste du jeu, Anthony Roux et par la société Ankama, qui développe et produit le jeu et ses dérivés depuis ses débuts. De quoi garantir le respect de l’univers si particulier du jeu. Un univers original et très coloré, mâtiné de fantastique et de médiéval, qui lorgne volontiers vers le monde de l’Heroïc Fantasy. Le film bénéficie ainsi notamment d’un scénario très bien écrit et très efficace : après un premier quart d’heure introductif un peu déroutant, l’intrigue se met parfaitement en place et fait place à une aventure à la fois prenante, mordante, trépidante et surtout bourrée d’un humour extrêmement coquin (dont les sous-entendus clairement sexuels paraissent bien étonnant pour un dessin-animé de cet acabit) qui rappelle celui des mangas des années 80 (« Dragon ball », « Nicky Larson », « Un collège fou, fou, fou »). Ce qui n’empêche pas de faire la place belle à l’émotion (grâce au personnage de Papycha notamment). Tout cela donne vie à un curieux et détonnant mélange des genres qui aboutit au final à un dessin-animé très rythmé, très attachant et très drôle. Ce « Dofus » se révèle être contre toute attente une très bonne surprise et un véritable coup de cœur. Croisons les doigts et espérons qu’une suite puisse voir le jour !
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