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18 Jun

Jane got a gun

Publié par Platinoch  - Catégories :  #Westerns

Un grand merci à TF1 Vidéo ainsi qu’à l’Agence Darkstar pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Jane got a gun » de Gavin O’Connor.

Jane_got_a_gun_dvd« Ma vie, je décide seule de ce qu’elle vaut. Toi, tu n’as plus rien à dire là-dessus »

Jane Hammond est une femme au caractère bien trempé mariée à Bill, l’un des pires bandits de la ville. Lorsque celui-ci se retourne contre son propre clan, les terribles frères Bishop, et qu’il rentre agonisant avec huit balles dans le dos, Jane sait qu’il est maintenant temps pour elle de troquer la robe contre le pantalon et de ressortir son propre pistolet. Le meilleur espoir de Jane n’est autre que son ancien amour Dan Frost, dont la haine envers Bill n’a d’égal que son amour pour Jane.

« Prendre une vie me désole moins que de laisser quelqu’un prendre la mienne ! »

Jane_got_a_gunLongtemps inscrit sur la fameuse « liste noire » des meilleurs scénarios circulant à Hollywood et n’ayant pas encore été portés à l’écran, le développement de « Jane got a gun » fut pour autant particulièrement mouvementé. Initialement, la réalisatrice écossaise Lynne Ramsey (notamment connue pour « We need to talk about Kevin ») devait en assurer la réalisation. Elle avait d’ailleurs participer en ce sens au développement du scénario. Mais suite à de nombreux problèmes viennent émailler la préparation du film : Michael Fassbinder, qui devait tenir le rôle masculin principal, abandonne le projet suite à une dispute avec la réalisatrice. Dans le même temps, le comportement de la réalisatrice envers les équipes techniques est largement remis en cause par la production. Dans un climat de grandes tensions, Lynne Ramsey finit par jeter l’éponge et quitte le projet à la veille du premier jour de tournage. Une action en justice sera d’ailleurs entamée à son encontre par la production. C’est finalement le réalisateur Gavin O’Connor (« Le prix de la loyauté », « Warrior ») qui est choisi dès le lendemain pour la remplacer aux commandes du film. Un nomination qui entraine alors les démissions successives de Jude Law (choisi pour remplacer Fassbinder) et du chef opérateur Darius Khondji, solidaires de la réalisatrice écossaise. Après moult discussions (avec Bradley Cooper et Jake Gyllenhaal notamment), c’est finalement Joel Edgerton, initialement prévu pour jouer le rôle du méchant Bishop (qui reviendra finalement à Ewan McGregor), qui se voit confier le rôle principal.

« C’est bien d’avoir peur. C’est la peur qui maintient en vie. »

Jane_got_a_gunGenre phare du cinéma américain des années 40 à 60, le western avait commencé à décliner au cours des années 70 avant de disparaitre - ou presque - des écrans. Les rares tentatives de relancer le genre dans les années 80 et 90 s’étant avéré vaines, ayant pour la plupart viré à la mauvaise caricature (« Young guns », « Wyatt Earp », « Tombstone »). Il faudra attendre le virage des années 2000 pour que le genre se renouvelle et retrouve un peu de vitalité avec une production globalement de bonne qualité (« L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford », « Appaloosa », « True grit », « Open range », « Salvation »...). Avec « Jane got a gun », Gavin O’Connor s’essaye pour la première fois à ce genre mythique et signe un film de très bonne facture. Présentant un ouest définitivement poisseux, poussiéreux et violent, le réalisateur fait le choix d’ancrer son récit dans un certain réalisme qui le rapproche davantage des westerns des années 70 (Leone, Altman) que de ceux des années 40 et 50, plus idéalistes (Ford et Hawks). D’ailleurs, l’ombre de Sam Peckinpah plane fortement sur le film, tant par la représentation qui est faite de la violence (tant dans les combats que dans l’âpreté des rapports sociaux, et notamment des violences faites aux femmes) que dans son final dantesque, qui n’est pas sans rappeler celui des « Chiens de paille ». Si le film tient parfaitement en haleine, réservant de très belles scènes d’action, il est à souligner qu’il bénéfice également d’un scénario plutôt habile et intelligent, qui évite en partie le manichéisme facile (notamment avec le personnage de Bill Hammond). Surtout, à l’instar de plusieurs westerns assez récents (« Shérif Jackson », « True grit »), il fait la part belle au personnage féminin, qui pour le coup se révèle être le véritable héros du film. Une héroïne forte et vengeresse, féministe avant l'heure, qui rend la pareil aux hommes qui lui ont infligé violences et humiliations. Petit bémol, on regrettera la fin un peu trop placée sous le sceau du « happy end », qui ne s’imposait pas nécessairement. Pour le reste, bien porté par des acteurs au top (mention spéciale pour Joel Edgerton et pour Ewan McGregor dans un rôle inhabituel et dont la ressemblance physique avec Laurence Olivier est assez bluffante), ce « Jane got a gun » est vraiment un très bon western.

 

Jane_got_a_gun

 

***

Le dvd : Le film est proposé en version originale américaine ainsi qu’en version française (les deux disposant de pistes audio 5.1 et 2.0). Des sous-titres français et français pour malentendants sont également proposés. Aucun bonus n’accompagne cette édition.

Edité par TF1 Vidéo, « Jane got a gun » est disponible en dvd ainsi qu’en blu-ray depuis le 7 juin 2016.

Le site Internet de TF1 Vidéo est ici. Sa page Facebook est ici.

 

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