En cavale
Un grand merci à Metropolitan FilmExport pour m’avoir permis de découvrir et de chronique le DVD du film « En cavale » de Peter Billingsley.
« Le meilleur endroit pour se cacher, c’est la foule »
Tout le monde veut voir Nick mort : des trafiquants, des chasseurs de prime et des flics ripoux. Organisateur d’un casse qui a mal tourné, Nick doit prendre la fuite avec sa fille qu’il n’a pas vue depuis des années. Et comme si cela ne suffisait pas à ses problèmes, l’adolescente est en révolte contre l'autorité parentale et le considère comme le dernier des ringards... La vie de gangster n’est décidément pas facile tous les jours !
« Dans ce travail, c’est pas satisfait ou remboursé ! »
Initialement comédien, Peter Billingsey mène brièvement une discrète carrière d’acteur, comptant quelques apparitions dans des films de seconde zone au court des années 90. Mais c’est surtout pour ses activités de producteur qu’il se fait connaitre au début des années 2000. C’est par le biais de ses activités de producteur qu’il fait la rencontre à cette même période de Jon Favreau et de Vince Vaughn, les deux acteurs du mythique « Swingers », avec lesquels il nouera une solide amitié. Dès lors, les trois hommes travailleront régulièrement ensemble, Peter Billingsey produira la série télé « Dinner for five » (2005) dans laquelle joue Jon Favreau, ainsi que le « Iron man » qu’il réalise en 2008. Il produira également « La rupture » (2006) et « Tout sauf en famille » (2008) dans lesquels Vince Vaughn tient la vedette. Avant de réunir les deux comédiens à l’affiche de son premier long métrage en tant que réalisateur, à savoir le très oubliable « Thérapie de couples » en 2009. L’échec du film mettra ainsi un frein aux velléités de réalisation de Billingsey qui disparaitra un temps des radars, réalisant tout juste quelques épisodes de la série « Sullivan and son » (2012). Il faut attendre 2016 pour le voir revenir aux commandes d’un deuxième long-métrage, « En cavale », adaptation d’un roman graphique de Nick Thornborrow. Avec, une nouvelle fois, Vince Vaughn et Jon Favreau à l’affiche.
« Des mecs qui veulent te tuer, ça c’est pas bon ! La caféine à côté, c’est tranquille ! »
Le monde des gangsters est un peu à l’image de la chaine alimentaire, peuplée d’appâts, de gros poissons, d’impitoyables prédateurs et de menu fretin. C’est en tous cas ce que nous explique Nick le temps d’une longue introduction inspirée par « Ocean’s eleven », en nous précisant qu’il navigue avec le menu fretin, se contentant de revendre des coups « clés en main » à des gangsters moins malins que lui. Jusqu’à ce que l’un de ses plans ne dérape et se retrouve de fait coursé par plus méchant que lui, obligé d’entrainer avec lui dans sa fuite son adolescente de fille qu’il ne connait pas. De toutes évidences, il y a du bon dans ce scénario, notamment cet astucieux jeu de manipulations, qui mêlent dans une même course-poursuite un petit truand sans envergure, des mafieux mexicains vengeurs et des policiers ripoux. On aime aussi ce second degré permanent, ce flegme constant dont le héros fait preuve en toute situation. Il y a aussi du bon dans les nombreuses scènes d’action qui se révèlent plutôt efficaces et réussies (notamment celle opposant en rase campagne les mexicains et les policiers locaux, dépassés par les évènements). Dommage dès lors que le scénario se perde en démultipliant inutilement les intrigues secondaires et notamment en s’appesantissant sur la relation entre Nick et sa fille. Cette mise au vert prenant par moment des allures de chemin de traverse permettant aux deux personnages pourtant chafouins de s’apprivoiser, le père enseignant alors tout son savoir-faire à sa fille qui, bien évidemment, dépassera le maitre jusqu’à lui sauver la mise. Les chiens ne faisant définitivement pas de chats. Sans être désagréable, cette partie du film se révèle être un peu trop clichée et affaiblit quelque peu un scénario bancal en cassant son rythme et en lui imposant un entre-deux permanent entre polar et film initiatique. Du coup, sans passer pour autant un mauvais moment, le spectateur reste malgré tout un peu sur sa fin. D’autant plus dommage que le film bénéficie d’un casting plutôt solide, bien porté par le tandem Vince Vaughn (et son improbable coiffure de monsieur tout-le-monde) et Hailee Stenfeld, eux-mêmes entourés de seconds rôles de qualité (Bill Paxton, Terrence Howard, Shea Whigham).
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Le DVD : Le film est proposé en version originale américaine (5.1) et en version française (5.1). Des sous-titres optionnels français sont également disponibles. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.
Edité par Metropolitan FilmExport, « En cavale » est disponible en DVD et en blu-ray depuis le 20 juillet 2016.
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