Maniac cop
Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Maniac cop » de William Lustig, dans le cadre de sa collection « Midnight collection ».
« Tu vois un flic faire un truc pareil ? »
Une série de meurtres particulièrement sordides éclate à New York. L’agresseur portait un uniforme de policier, ce qui provoque bientôt une véritable psychose au sein de la population.
Soupçonné d’être l’auteur de ces crimes, l’agent Campbell est arrêté. Mais l’inspecteur McCrae, chargé de l’enquête, est convaincu de son innocence…
« Il faut mettre la population en alerte contre les hommes en uniforme »
Neveu du légendaire boxeur Jake La Motta - celui-là même qui fit chuter le « Bombardier marocain » Marcel Cerdan et à qui Martin Scorsese consacra son « Raging bull » - William Lustig démarre une carrière de réalisateur dès la fin des années 70 en se spécialisant dans les films d’épouvante à petits budgets. Après plusieurs films passés inaperçus, il est remarqué en 1980 pour son film « Maniac », l’histoire d’un tueur en série dans les rues de New-York, qui rencontre un succès d’estime. Ce qui lui vaut d’être repéré par le réalisateur et producteur Larry Cohen, notamment célèbre pour être le créateur de la série « Les envahisseurs », et qui se spécialise dans les années 80 dans la production de films dits « d’exploitation », autrement dit efficaces et peu coûteux. En 1987, les deux hommes débutent leur collaboration en écrivant le scénario de « Maniac cop », sorte de resucée de « Maniac », que réalisera Lustig. Malgré sa faible distribution dans les salles américaines, le film se révèle d’autant plus rentable que le film connait un franc succès en vidéo. De quoi justifier les deux suites qui seront tournées par le même tandem : « Maniac cop 2 » (1990) et « Maniac cop 3 » (1993). Ayant acquis au fil des années - et de sa rareté - le statut de film culte, il était même question ces derniers mois que le grand réalisateur danois Nicolas Winding Refn en produise (voire même en réalise) un remake ou un préquel. C’est dire!
« Votre vie privée me regarde depuis qu’on a retrouvée votre femme assassinée dans un motel miteux »
Comptant parmi les films phares de l’âge d’or du cinéma bis, « Maniac cop » reprend une grande partie des éléments scénaristiques qui avaient fait le succès de « Maniac » sept ans plus tôt : un tueur en série, des meurtres violents et sans mobile, le tout filmé dans un New-York glauque et interlope. Lustig et Cohen y ajoutent cependant un élément scénaristique de taille, en mettant dans la peau du tueur un policier en uniforme, créant là une situation un peu inédite et détonante dans le paysage du cinéma américain qui a toujours globalement exprimé son respect pour l’uniforme et pour ceux qui le portent. Il flotte donc sur ce « Maniac cop » un doux parfum de provocation - et presque de subversion ! - qui donne toute sa saveur au film et qui correspond finalement un peu à une certaine réalité du moment (explosion de la criminalité à New-York, climat de paranoïa suite à divers scandales politico-médiatiques). Reste que le scénario de Lustig et Cohen demeure un peu léger, un peu superficiel et pas toujours exploité à bon escient. A l’image des nombreuses incohérences et des faux raccords du film (mais pourquoi diable le tueur n’assume-t-il pas ses meurtres en les collant sur le dos d’un flic qu’il ne connait pas ? Et pourquoi tue-t-il la seule femme qui l’aie jamais aimé ? Pourquoi est-il invulnérable ?) qui resteront sans réponses, donnant lieu à une sorte de parabole un peu bancale (le Mal qui régit les hommes ne pourra jamais être vaincu). Le réalisateur préférant se focaliser sur la brutalité de son personnage de flic déchu revenu d’entre les morts pour se venger de ceux qui l’ont injustement conduit à sa perte. Le film donne ainsi lieu à quelques bonnes scènes d’action plutôt gores (à l’image de l’agression du héros sous la douche des prisons), bien servi en cela par le physique hors normes et bien flippant de l’acteur Robert Z’Dar, sorte de Boris Karloff des temps modernes. Série Z totalement assumée, « Maniac cop » vire le plus souvent, et malgré lui, à la parodie du fait de son côté cheap et de son scénario minimaliste. Le personnage de Matt Cordell semblant même avoir inspiré « l’affreux Youri », le tueur à la faucille et au marteau de « La cité de la peur ». Toutefois, il s’agit aussi d’un gentil nanar, qui rappellera à toute une génération la nostalgie d’un certain cinéma de genre, faisant le plus souvent sourire que frémir. Un vrai petit plaisir coupable.
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Le Blu-ray : Le film est présenté pour la première fois dans un nouveau master HD restauré. Il est proposé en version originale américaine (5.1 et 2.0) et en version française (1.0). Des sous-titres optionnels français sont proposés. Côté bonus, le film est accompagné de sa seule bande-annonce.
Edité par Carlotta, « Maniac cop » est disponible en DVD et en blu-ray depuis le 6 juillet 2016.
Le film fait partie de la « Midnight collection » initiée par Carlotta qui ressort ainsi pour la première fois en DVD et en blu-ray les grands classiques du cinéma bis américain qui cartonnaient alors en VHS dans les années 80. « Le scorpion rouge », « The exterminator » et « Blue jean cop » sont également disponibles dans la même collection.
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