The exterminator
Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « The exterminator » de James Glickenhaus, dans le cadre de sa collection « Midnight collection ».
« J’ai retrouvé les mecs qui t’ont fait ça et je me suis occupé d’eux. C’était comme au Vietnam. Pas question de savoir si c’était bien ou mal. Il fallait juste le faire. »
Michael Jefferson et John Eastland ont vécu l’enfer de la guerre du Vietnam. Leur amitié est d’autant plus forte que, lorsqu’ils étaient prisonniers, Michael a sauvé in extremis la vie de John. Alors, lorsque Michael est brutalement agressé par une bande de jeunes voyous, son meilleur ami John décide de le venger. Face à la montée du crime et à l’inaction de la police, ce vétéran de guerre choisit de faire justice lui-même dans les rues de New York…
« Quand Dalton est sur les lieux, c’est que le crime est signé de l’exterminateur »
Figure du cinéma d’exploitation new-yorkais des années 80, James Glickenhaus débute dans l’anonymat sa carrière de réalisateur dès le milieu des années 70. Mais c’est véritablement avec « The exterminator » (aussi connu en France sous le titre « Le droit de tuer »), réalisé en 1980, que sa carrière prend véritablement son envol. Il faut dire que le film est un véritable succès, en particulier en vidéo où son exploitation génère à l’époque pas moins de 5 millions de dollars de recettes, se classant notamment en tête des locations en vidéoclub. Fort de ce succès, une suite (« Exterminator 2 ») sera tournée en 1984, mais cette fois sous la direction de Mark Buntzman, déjà producteur du premier opus. James Glickenhaus quant à lui continuera à tourner quelques films de série B à succès durant la décennie (« Le soldat » en 1982, « Le retour du chinois » en 1985 qui fut l’un des premiers films américains de Jackie Chan, ou encore « Blue jean cop » en 1988) avant de se consacrer plus spécifiquement à ses activités de producteur et de collectionneur de voitures.
« Le Vietnam c’était moche. Moins moche que New-York, mais pourri quand même ! »
Avec son histoire de vengeur torturé et violent, « The exterminator » est l’un des parfaits archétypes du « vigilante movie », ces films où le citoyen ordinaire décide de prendre lui-même les armes pour rétablir l’ordre et la justice là même où les autorités ne font plus respecter la loi. Le genre est alors en plein essor depuis le milieu des années 70 et les succès des films tels que « Un justicier dans la ville » (Michael Winner, 1974, avec Charles Bronson) ou « Taxi driver » (Martin Scorsese, 1976) et dressent d’une certaine manière un instantané de l’Amérique de la deuxième moitié des 70’s. Une Amérique encore traumatisée par la guerre du Vietnam et schizophrène suite aux nombreux scandales qui ont à cette époque éclaboussé la classe politique (Watergate, affaire « Hoffa », etc...). Une Amérique dans laquelle les vétérans de retour du Vietnam peinent à retrouver leur place dans une société qui a évolué et dont ils jugent (pour beaucoup du moins) les idéaux moraux corrompus. A l’image de ces villes impersonnelles devenues les nouvelles « Sodome » des temps modernes, gangrénées par la violence, les gangs, la prostitution et la perversion ainsi que par le laissez-faire des politiciens corrompus. Animé par sa volonté de détruire les criminels (et par extension toutes les sortes de perversion) et de rétablir l’ordre, le héros du « vigilante movie » apparait alors comme une sorte de précurseur de Batman (sans armure et sans masque), partageant avec lui les mêmes idées extrémistes et la même philosophie nihiliste. Bien évidemment, sur le fond, l’idéologique du personnage demeure tout aussi nauséeuse que celle qu’il combat. Mais qu’importe, le scénario sert avant tout à dénoncer une réalité (crise idéologique, explosion de la criminalité…) et surtout, donne lieu à un film d’action particulièrement efficace dont la violence apparait comme cathartique. Le film est ainsi d’autant plus jouissif que les stratagèmes du héros paraissent toujours plus machiavéliques (balles au mercure, blessés abandonnés au milieu des rats, broyage d’un chef de la maffia dans un hachoir à viande, etc…). Seul bémol, pour le coup, que le scénario se perdre un petit peu trop en longueurs, notamment la partie concernant le détective et sa liaison avec une médecin de l’hôpital, qui n’apporte pas grand-chose en soi au récit. Si ce n’est de donner du crédit à la théorie du complot. Un film à voir pour ce qu’il est, c’est-à-dire un divertissement de série B jubilatoire et libérateur.
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Le Blu-ray : Le film est présenté pour la première fois dans un nouveau master HD restauré. Il est proposé en version originale américaine (1.0) et en version française (1.0). Des sous-titres optionnels français sont proposés. Côté bonus, le film est accompagné de sa seule bande-annonce.
Edité par Carlotta, « The exterminator » est disponible en DVD et en blu-ray depuis le 6 juillet 2016.
Le film fait partie de la « Midnight collection » initiée par Carlotta qui ressort ainsi pour la première fois en DVD et en blu-ray les grands classiques du cinéma bis américain qui cartonnaient alors en VHS dans les années 80. « Le scorpion rouge », « Maniac cop » et « Blue jean cop » sont également disponibles dans la même collection.
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