Vue sur mer
Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Vue sur mer » de Angelina Jolie.
« Si on aime vraiment quelqu’un, on veut plus pour l’autre que pour soi-même »
Roland, un écrivain américain, et sa femme Vanessa débarquent dans une station balnéaire, en France, dans les années 70. Le couple semble en crise. Tandis qu’ils se rapprochent d’autres touristes, comme Léa et François, jeunes mariés en vacances, et d’habitants, comme Michel et Patrice, Roland et Vanessa affrontent leurs propres difficultés.
« Tu es belle comme ça. Je ne te le dis pas assez. »
La seule fois où on avait pu voir Brad Pitt et Angelina Jolie réunis à l’écran, c’était en 2005 dans « Mr & Mrs Smith » de Doug Liman. Si en soi cette comédie d’espionnage glamour était tout à fait dispensable, elle marquait cependant la rencontre d’un couple de stars qui allait devenu l’un des couples les plus en vue et les plus médiatisés d’Hollywood. Si depuis lors, chacun a mené, de son côté, une carrière prolifique devant la caméra, ils ne s’étaient jamais recroisés depuis sur grand écran. En 2012, Angelina Jolie passait pour la première fois derrière la caméra en réalisant « Au pays du sang et du miel », ajoutant ainsi une nouvelle corde à son arc en plus de ses activités de comédienne et de productrice et se découvrant surtout une nouvelle passion. Se faisant plus rare sur les écrans (tout juste tourne-t-elle « Maléfique »), elle consacre désormais la plus grande partie de son temps à ses projets de réalisatrice. Ainsi, après « Indestructible » (2014), elle nous revient avec « Vue sur mer », son troisième long qui marque d’une part ses retrouvailles devant la caméra avec son mari à la ville et d’autre part la fin annoncée de sa carrière d’actrice.
« Il faut beaucoup de force pour ne pas regarder en arrière alors que la plupart des gens vivent dans le passé »
Avec « Vue sur mer », Angelina Jolie se détourne des sujets historiques qui dominaient dans ses deux premiers films au profit d’une fiction plus intimiste centrée sur un couple à la dérive. Avec, au centre de leur mal-être, un drame qu’ils ne parviennent pas à surmonter. A l’évidence, l’idée de dresser le portrait d’un couple était d’autant plus savoureuse que celui-ci était interprété par un vrai couple à la ville, et pas des moindres, en l’occurrence Angelina Jolie et Brad Pitt. D’ailleurs, la réalisatrice s’amusait clairement de cet état de fait et de l’image médiatique du couple de stars qu’elle forme à la ville avec son partenaire à l’écran pour brouiller les pistes et atténuer la frontière déjà ténue entre réalité et fiction. Une démarche assez similaire à celle d’un cinéaste comme John Cassavetes qui se servait d’éléments de sa propre vie (épouse, enfants, maison, amis...) pour donner une illusion d’authenticité à ses films. Malheureusement, il y a quelque chose dans ce « Vue sur mer » qui sonne faux, tant dans la forme (le littoral provençal honteusement reconstitué à Malte, le français baragouiné jusqu’à l’inaudible par les deux stars qui résident pourtant en France) que dans le fond, avec ce scénario verbeux et finalement un peu creux. Il en ressort un jeu un peu artificiel de la part des deux stars, le face-à-face tant attendu se révélant étonnamment figé (en particulier Angelina Jolie et son étrange physique). La faute à une déroutante absence de passion à l’écran. Ce même souffle passionné qui faisait la force de films aux sujets similaires comme « Qui a peur de Virginia Woolf ? », « La chatte sur un toit brûlant » ou encore « Les noces rebelles ». Comme si les deux acteurs s’étaient évertués à éviter toute scène émotionnellement trop intime. Ce n’est qu’avec l’apparition d’un deuxième couple, plus jeune, que le film trouve son intérêt. Le couple principal s’adonne alors à un jeu voyeuriste plutôt savoureux. Apparaissant comme un miroir idéalisé de leur jeunesse et de leurs débuts, le jeune couple en lune de miel fait alors resurgir leurs lignes de fractures, mais aussi leurs désirs et leurs pulsions autodestructrices, donnant ainsi sur la fin plus de coffre à cette radioscopie conjugale qui laisse une impression mitigée. On notera également la prestation toujours impeccable de justesse de Niels Arestrup, qui, le temps de quelques scènes, parvient à éclipser totalement la superstar Brad Pitt.
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Le DVD : Le film est proposé en versions française, anglaise, allemande, espagnole, italienne et turque. Des sous-titres optionnels français, anglais, allemands, italiens, espagnols, portugais, néerlandais, danois, norvégiens, suédois, finlandais, hindis, arabes et turcs sont également disponibles. Côté bonus, un making-of, des scènes coupées et un module « Gena Rowlands : une inspiration » viennent compléter cette édition.
Edité par Universal Pictures, « Vue sur mer » est disponible en DVD depuis le 16 août 2016.
Le site Internet d’Universal Pictures est disponible ici. Sa page Facebook est ici.
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