Everybody wants some !!
Un grand merci à Metropolitan FilmExport ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Everybody wants some !! » de Richard Linklater.
« Tenez-vous prêts les mecs : votre carrière universitaire commence ici ! »
Dans le Texas du début des années 1980, Jake intègre le campus dans lequel il va faire ses études. Il fait vite la connaissance de ses joyeux colocataires. Les jeunes gens, qui vont faire partie de l'équipe de base-ball du campus, pensent principalement à une chose : prendre du bon temps. Ainsi, leurs activités se réduisent-elles à quelques grandes thématiques : séduire les filles du campus, écumer les bars et danser dans les night-clubs. Jake, lui, n'est pas insensible au charme de Beverly, qui semble également l'avoir remarqué...
« La veuve poignet ? C’est qui cette bonne femme ? »
Avec une vingtaine de films au compteur en près de trente ans de carrière, le prolifique Richard Linklater s’est imposé comme une figure essentielle du cinéma indépendant américain. Réalisateur atypique, il aura ainsi toujours laissé libre court à ses expérimentations, faisant entendre de film en film sa petite musique singulière. En marge de quelques apartés grand public (« Rock academy »), il sera ainsi principalement remarqué pour ses films conceptuels, à l’image de sa belle trilogie des « Before » (« Before sunset », « Before sunrise », « Before midnight ), mettant en scène de façon naturaliste les longues discussions d’un couple à trois époques différentes de leur vie et de leur relation, ou encore de « Boyhood », filmant sur plus de douze années l’enfance et l’adolescence d’un jeune garçon. C’est d’ailleurs par ce dernier film que le réalisateur obtiendra (enfin !) la reconnaissance qu’il mérite, obtenant notamment un Golden Globe, l’Ours d’argent au Festival de Berlin ainsi que trois nominations aux Oscars. Il nous revient après seulement quelques mois d’absence avec « Everybody wants some !! », évocation en partie autobiographique de ses années d’étudiant.
« Vous avez remarqué ? Quand on joue au base-ball on ne parle que de petites chattes. Et là, alors que nous sommes entourés de délicieuses jeunes femmes, vous ne parlez que de base-ball... »
Cinéaste de la jeunesse et du temps qui passe, Richard Linklater a consacré une large partie de sa carrière à filmer l’insouciance de la jeunesse, la découverte de la liberté ou encore la beauté (et la fragilité) des premiers émois amoureux. A l’image du romantisme échevelée qui habitait la rencontre de deux inconnus dans « Before sunrise ». Teen-movie volontiers rétro, « Everybody wants some !! » est une balade nostalgique dans l’Amérique du début des années 80, qui sent bon la new-wave, les moustaches à la « Magnum » et les films de John Hughes. A l’évidence, il y a un lien de parenté entre « Génération rebelle » (1993) dans lequel le réalisateur suivait un groupe d’adolescents vivant leurs dernières heures de lycée et ce « Everybody wants some » qui s’intéresse aux premières heures d’un groupe d’étudiants découvrant les joies de leur campus universitaire et qui apparait comme le prolongement indirect du premier. Avec son regard bienveillant habituel, le réalisateur nous invite donc à suivre les aventures de ce groupe de jeunes gentiment immatures, forts-en-gueule et attachants qui expérimentent pour la première fois leur propre liberté et qui s’apprêtent à entrer de plein pied dans le monde des adultes. Entre beuveries, discussions plus intimes et concours de danse et de drague, on s’amuse beaucoup des péripéties potaches et de la maladresse de nos héros (notamment auprès de la gente féminine), de leur look (ah les années 80 et ses shorts moulants trop courts !) et de leurs travers. Mais surtout, on est forcément touché par la romance naissante entre Jake et la belle Beverly, toute en légèreté, symbole d’une entrée dans la maturité. On regrette seulement que le réalisateur ait étiré un peu trop son récit sur la longueur, multipliant les (longues) séquences de sports (et en particulier de base-ball) auxquelles le public européen sera certainement moins réceptif que le public américain. Pour le reste, le film charme par sa fraicheur vivifiante, comme toujours chez Linklaker.
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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine ainsi qu’en version française (les deux en 5.1). Des sous-titres optionnels français sont également proposés. Côté bonus , le film est accompagné d’un Juke-box pour connaître les titres des chansons de la bande-son, des scènes plus longues… ou en plus (plus de 25’), de reportages : « Recréer les années 80 », « Rickipedia », «Vidéos », « Les vrais joueurs savent danser ».
Edité par Metropolitan FilmExport, « Everybody wants some !! » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 20 août 2016.
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