Basket case 3
Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Basket case 3 » de Frank Henenlotter dans le cadre de la « Midnight Collection ».
« Où est mon frère ? Il devrait être avec moi. Je l’avais recousu à moi. Mais je ne le vois nulle part. »
Mamie Ruth décide d’emmener ses pensionnaires en vacances chez son ami le docteur Hal Rockwell.
Elle compte sur lui pour aider la petite amie de Belial qui est sur le point d’accoucher. Mais la tranquillité de la maisonnée est vite troublée par la cupidité des shérifs locaux qui souhaitent empocher le million de dollars pour la capture des frères Bradley…
« Ces mini-Belial feraient des animaux de compagnie trop mignons. »
Malgré le succès de son « Basket case » réalisé en 1982, profitant du vent de renouveau qui souffle sur le cinéma d’exploitation américain, Frank Henenlotter connait toutes les peines du monde pour réunir les financements nécessaires à la réalisation de ses nouveaux projets. Il lui faut ainsi attendre six années pour parvenir à monter son deuxième film, « Elmer le remue-méninges ». Afin de pouvoir réaliser son troisième film dans de bonnes conditions, il signe donc un accord avec le producteur Jack Glickenhaus : ce dernier s’engage à financer son « Frankenhooker », à condition qu’Henenlotter accepte de réaliser deux suites à « Basket case ». Ce qu’il fera en 1990 avec « Basket case 2 » et en 1992 avec « Basket case 3 », qui marque donc la fin de la saga vengeresse des frères Bradley.
« Nous allons arrêter de nous cacher. C’est aussi notre monde. Aussi laids soient-ils, ils ne se sont jamais cachés, eux. »
C’est, semble-t-il, un peu contraint et forcé que Frank Henenlotter signe cette troisième aventure de Duane et Belial, les maléfiques frangins vengeurs du New-Jersey. A l’évidence, ce film, comme le précédent opus, est clairement opportuniste. Fini les sombres décors des bas-fonds new-yorkais et de ses hôtels de passes. Fini la parabole sur les misères et les frustrations sociales et sur le droit à la différence. Le cinéaste semble être (un peu) rentré dans le rang. Et ses suites semblent avoir définitivement glissé dans le registre de la comédie décalée et du second degré. D’ailleurs, ce troisième opus s’inscrit clairement dans la continuité du deuxième. Il s’ouvre d’ailleurs par une longue introduction reprenant l’intégralité des cinq premières minutes de l’épisode deux, dont il reprend de façon presque un peu répétitive, les mêmes thématiques (droit à la différence, volonté de Duane de se défaire du monde des monstres pour commencer une vie « normale »). Le film nous convie ainsi pour une balade en bus dans le vieux sud où un vieux complice de Mamie Ruth doit aider à l’accouchement de la fiancée de Belial. On sourit beaucoup devant l’avalanche de gags et de situations décalées (la perte des eaux, la chanson collégiale dans le bus, la fille du shérif et ses délires SM). On rit même franchement à certaines scènes (la naissance d’une pléthorique portée de mini-Bélial). Surtout, on apprécie la scène de l’attaque du commissariat (qui sent bon le cinéma de Carpenter), qui s’impose comme l’une des plus réussie de la saga. Mais on ne peut s’empêcher de se dire que l’esprit du premier film est bien loin et que le scénario manque parfois un peu de rigueur (Duane et Belial semblent reléguer au second plan tandis que de nombreux personnages semblent passer à la trappe). Bien sûr, le petit couplet sur la tolérance passe toujours bien (les monstres sont en fait les gens ordinaires qui refusent le droit à la différence). Ce « Basket case 3 » constitue ainsi un divertissement plutôt sympathique et plaisant à défaut d’être mémorable. Et demeure sans doute l’épisode de trop.
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Le blu-ray : Le film est présenté en master haute définition. Il est en proposé en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également proposés. Côté bonus, le film est accompagné de bandes-annonces.
Edité par Carlotta, « Basket case 3 » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 7 septembre 2016.
Cette deuxième salve de sorties dans le cadre de la « Midnight Collection » comprend également les titres « Basket case », « Basket case 2 » et « Frankenhooker ».
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