Desierto
Un grand merci à Condor Entertainment pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Desierto » de Jonas Cuaron.
« Bienvenue au pays de la liberté ! »
Désert de Sonora, Sud de la Californie.
Au cœur des étendues hostiles, emmené par un père de famille déterminé, un groupe de mexicains progresse vers la liberté. La chaleur, les serpents et l’immensité les épuisent et les accablent…
Soudain des balles se mettent à siffler. On cherche à les abattre, un à un. Jusqu’au dernier.
« Personne ne mérite de mourir comme ça »
Dans la famille Cuaron, on connaissait déjà le père, Alfonso, le célèbre réalisateur mexicain auteur notamment de « Y tu mama tambien » (2001), « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban » (2004), « Les fils de l’homme » (2006) et surtout de « Gravity » (2013). Voici donc désormais le fils, Jonas. Déjà réalisateur d’un premier film en 2007 (« Año Una »), il s’était surtout fait remarquer en participant à l’élaboration et à l’écriture du scénario de « Gravity », pour lequel son père a obtenu l’Oscar du meilleur réalisateur. Il revient en 2016 avec son deuxième long-métrage, « Desierto ». Tourné pour un budget modique de trois millions de dollars, le film est porté par Gael Garcia Bernal, acteur fétiche de son père Alfonso. Présenté au Festival International du film de Toronto, le film a été récompensé du Prix FIPRESCI.
« Que le désert t’emporte ! »
Avec « Desierto », Jonas Cuaron nous entraine sur les pas d’un groupe de mexicains rêvant de passer clandestinement la frontière californienne. Pour ce faire, ils devront traverser le désert de Sonora. Un endroit aride et accidenté, peuplé de cactus et de serpents. Un lieu inhospitalier par nature et coupé du monde où partout le danger guette. Et si le plus redoutable prédateur de la région n’étaient pas les patrouilles de rangers surveillant la frontière mais un redneck hargneux et cruel accompagné de son fusil à lunette et de son pitbull dressé pour tuer, bien décidé à tuer les migrants tenter d’entrer aux Etats-Unis ? Après une hallucinante (et glaçante) scène de massacre façon sniper qui donne le ton au film, commence alors une folle course-poursuite entre un groupe de migrants survivants et ce tueur maniaque et obstiné, impeccablement campé par Jeffrey Dean Morgan, qui rappelle à la fois les pires monstres de l’ère du slasher (type Freddy Kruger) et le flippant Chigurh, le tueur impassible de « No country for old men ». A mi-chemin entre le western et le survival, « Desierto » surprend par l’intelligence de sa mise en scène dépouillée, qui se sert parfaitement des sublimes décors et d’une violence crue pour contourner habilement son manque de moyens. A l’évidence, ce qui aurait du n’être qu’un habile petit thriller ultra tendu mais fauché trouve en ces temps troublés une signification et une résonnance particulièrement fortes. Notamment à l’heure où le nouveau président américain surfe sur la vague populiste à grand renfort de propos violents, menaçant notamment de construire un mur entre son pays et le Mexique voisin.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres optionnels français sont également proposés. Côté bonus, le film est accompagné d’un making-of.
Edité par Condor Entertainment, « Desierto » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 7 novembre 2016.
Le site Internet de Condor Entertainment est ici. Sa page Facebook est ici.
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