Ben-Hur
Un grand merci à Paramount Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Ben-Hur » de Timour Bekmambetov.
« Rome veut du sang. Je suis obligé de faire un exemple »
Découvrez l’incroyable histoire de Judah Ben-Hur, un prince accusé à tort de trahison par Messala, son frère adoptif et officier de l’armée romaine. Déchu de son titre, séparé de sa famille et de la femme qu’il aime, Judah est réduit à l’esclavage jusqu’au jour où, proche de la mort, il est sauvé par Ilderim, un mystérieux marchand et organisateur de courses de chars. Judah décide alors de revenir sur sa terre natale pour accomplir sa vengeance et défier son frère dans l’arène. Il va y rencontrer son destin…
« Ce n’est pas ma foi qui m’a ramené. Ma foi a manqué de force. Elle s’est transformée en haine. C’est elle qui m’a maintenue en vie »
Publié en 1880, « Ben-Hur » est un roman né de la plume de Lewis Wallace, un ancien général nordiste devenu par la suite Gouverneur du Nouveau-Mexique. Cette histoire de trahison et de vengeance fratricide sur fond de naissance du Christianisme suscitera en son temps un énorme engouement et s’imposera comme le plus grand best-seller américain du 19ème siècle. Fort de ce succès, le livre fit rapidement l’objet d’une adaptation pour le théâtre avant d’intéresser, quelques années plus tard, la jeune industrie cinématographique. Une première version muette est ainsi réalisée par Fred Niblo en 1925. D’autres suivront par la suite. Mais c’est de loin la version en Technicolor signée par William Wyler en 1959 qui demeure à ce jour la plus célèbre. Portée par un Charlton Heston alors au sommet de sa gloire et récompensée par onze Oscars, cette fresque monumentale est depuis entrée au Panthéon du septième art. Sans jamais être égalée. Ou presque (Seuls « Titanic » et « Le seigneur des anneaux » égaleront le record aux Oscars). Près de soixante plus tard, la Paramount entreprend donc une sixième adaptation de ce roman culte, dont la réalisation échoit au réalisateur russe Timour Bekmambetov, à qui l’ont doit notamment les films « Wanted : choisis ton destin » (2008) et « Abraham Lincoln chasseur de vampires » (2012).
« Premier à finir, dernier à mourir »
Avec ses onze Oscars, son fabuleux Technicolor et sa légendaire course de chars, le « Ben-Hur » de Wyler devint instantanément un classique monumental du cinéma américain et du septième art en général. Une fresque fastueuse, sorte de blockbuster bien avant l’heure. Alors, forcément, l’idée de vouloir en faire un remake - et donc de se confronter à une telle référence - semblait un peu folle. Et surtout un peu vaine. Et ce d’autant plus que la dimension religieuse sous-jacente du récit semblait désormais un peu has-been. Restait également à savoir si Timour Bekmambetov, connu pour ses films d’action tape-à-l’œil et ses effets clipesques, serait à la hauteur de ce défi. Heureusement pour lui, en dépit de réputation, le « Ben-Hur » de Wyler a aussi ses défauts et à quelque peu souffert du poids des années. Le premier constat se révèle ainsi positif : Bekmambetov ayant eu la bonne idée de ramener le film à une durée de deux heures, au lieu des interminables 3h34 de la version de 1959. Le problème, c’est qu’il sabre au passage des pans entiers du récit et notamment toute la partie « romaine » dans laquelle Judah Ben-Hur est adopté par un tribun et s’initie aux courses de chars. Ce qui dénature grandement le récit original et s’avère particulièrement déroutant pour le spectateur qui connait l’histoire. Plus grave encore, le choix du réalisateur de changer - radicalement ! - la fin du récit, optant pour une (très) improbable réconciliation générale... Qu’on se le dise, ce « Ben-Hur » du 21ème siècle n’a au final plus grand chose à voir avec le récit originel et souffre clairement de la comparaison. D’autant que Jack Huston n’a pas - loin s’en faut - le même charisme animal que Charlon Heston. Reste la réussite des scènes d’action, particulièrement soignées et spectaculaires (qui doivent beaucoup aux effets numériques bluffants), qui sauvent quelque peu ce « Ben-Hur » et en font un film de série plutôt distrayant. A défaut d’être mémorable.
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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine (7.1) ainsi qu’en versions française, allemande, espagnole, italienne et japonaise (5.1). Des sous-titres optionnels français, allemands, espagnols, italiens, japonais, danois, norvégiens, suédois, finlandais et anglais pour malentendants.
Côté bonus, le film est accompagné par les modules « Un casting épique », « La course de chars », « Ben-Hur l’héritage », « Une histoire contemporaine », « Un récit du Christ » et Scènes coupées et versions longues
Edité par Paramount Pictures, « Ben-Hur » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 17 janvier 2017.
Le site Internet de Paramount Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.
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