Forsaken, retour à Fowler City
Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Forsaken, retour à Fowler City » de John Cassar.
« Ne t’approche pas de ces hommes. Ils sont maudits. Ils n’ont ni Dieu ni âme »
En 1872, John Henry Clayton, ancien tireur d’élite, retourne dans sa ville natale de Fowler, dans le Wyoming, pour tenter de renouer les liens avec son père, le révérend Clayton. Mais un bouleversement majeur est en cours, l’arrivée d’une voie de chemin de fer dans cette petite ville tranquille. Un gang terrorise, alors, les fermiers qui refusent de vendre leurs terres. John Henry est le seul à pouvoir les arrêter, mais son père ne veut pas que son fils replonge dans une vie de violence.
« Nous sommes pauvres : depuis quand la loi se met de notre côté ? »
Initialement caméraman puis chef opérateur, Jon Cassar fait ses classes à la télévision dès le milieu des années 80. Montant très vite les échelons, il accède à la réalisation en 1992, signant ainsi quelques épisodes de la série « Le justicier des ténèbres ». Ce sera pour lui le début d’une prolifique carrière de réalisateur pour la télévision, essentiellement marquée par ses collaborations sur de nombreuses séries télévisées (« Kung-fu la légende continue », « Mitch Buchannon », « Nikita », « Dead zone »…). Toutefois, c’est grâce au succès de la série « 24 » (2002), pour laquelle il réalise une soixante d’épisodes, qu’il accède à une plus grande notoriété. Surtout, il y fait la rencontre de l’acteur star de la série, Kieffer Sutherland, avec qui il se lie d’amitié. Ce dernier lui propose de mettre en scène le western sur lequel il travaille depuis plusieurs années. Un projet d’autant plus cher pour l’acteur qu’il doit lui permettre de partager – enfin – l’affiche avec son père, l’immense Donald Sutherland. En effet, les deux hommes ne se sont retrouvés que deux fois à l’affiche d’un même film (« Le retour de Max Dugan » en 1983 et « Le droit de tuer ? » en 1996) sans pour autant y avoir partagé la moindre scène. Il s’agit là de la seconde incursion du réalisateur pour le grand écran, vingt ans après « Force spéciale », film d’action porté par le catcheur HulkHogan. Le film sort en France en direct-to-video.
« Tu essayes de jouer les pénitents. Mais tu as toujours le regard d’un tueur »
En anglais, « Forsaken » signifie l’abandon. Une situation qui caractérise parfaitement hélas la petite ville de Fowler City, désormais sous la coupe d’un affairiste sans scrupules et de ses impitoyables hommes de main, qui intimident la ville en faisant couler le sang de ses habitants pour faire main basse sur les terres des fermiers. Seul le retour de John Henry Clayton, l’enfant du pays devenu un sulfureux prodige de la gâchette, semble pouvoir changer la donne. Mais ce dernier semble bien décidé à se ranger des diligences. On l’aura compris, le réalisateur s’offre ici un western « à l’ancienne », de facture très classique, en reprenant à son compte des thèmes chers à ce genre cinématographique tels que le héros seul contre tous (« Le train sifflera trois fois », « L’homme des vallées perdues »), la ville assiégée par une bande de hors-la-loi (« Rio bravo », « Les sept mercenaires », « Firecreek »), ou encore la problématique du vol de la terre des fermiers par les gros ranchers. Une situation qui obligera le héros à mener un double combat : le premier, par définition physique, l’opposera aux oppresseurs de la ville. Le second, plus volontiers intérieur et moral, le verra tiraillé entre ses vieux démons (la volonté d’en découdre) et la promesse faite à son père de rentrer dans le droit chemin. Habile sans pour autant être d’une grande originalité, le scénario donne lieu à un récit plus psychologique que spectaculaire, basé sur montée inexorable de la colère et de la crispation du héros, attisée à force d’humiliations et d’injustices. Celle-ci finira par donner lieu à un final plutôt jouissif et qui tiendra toutes ses promesses. De fait, ce « Forsaken » est une petite série B plutôt agréable à regarder, ce d’autant plus que son casting se révèle plutôt sympa (Les Sutherland père et fils, la revenante Demi Moore). Seul véritable regret, son esthétique très « téléfilm », qui dénature un peu l’ensemble visuellement.
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Le blu-ray : Le film est disponible en version originale américaine (5.1), ainsi qu’en versions française, allemande, italienne et espagnole (toutes 5.1). Des sous-titres français, anglais, espagnols, allemands et néerlandais sont également proposés.
Côté bonus, le film est accompagné d’un court making-of.
Edité par Universal Pictures, « Forsaken » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 1er avril 2017.
Le site Internet de Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.
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