Patients
Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Patients » de Grand Corps Malade et de Mehdi Idir.
« C’est la cour des miracles ici ? »
Se laver, s’habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens…. Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s’engueuler, se séduire mais surtout trouver l’énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l’histoire d’une renaissance, d’un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.
« Tant qu’on t’a pas dit que c’est foutu faut se battre et avancer »
Voilà déjà près de quinze ans que Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, traine sa grande carcasse, sa voix grave et sa béquille sur le devant de la scène, remettant pour l’occasion le slam au goût du jour. Un artiste au pseudonyme lourd de sens, qui fait allusion à son lourd passif. Un vrai drame personnel. Un accident de piscine idiot qui faillit le laisser tétraplégique à vie et dont il gardera de profondes séquelles physiques. Ses mois de souffrances et de combat au centre de rééducation contre lui-même et contre son corps pour pouvoir revenir debout avaient donné lieu à un roman autobiographique, « Patients », publié en 2012. Cinq ans plus tard, avec l’aide de Mehdi Idir, réalisateur attitré de la plupart de ses clips, Grand Corps Malade passe pour la première fois derrière la caméra pour adapter son propre roman sur grand écran.
« Il y a un truc qui va te coller à la peau toute ta vie, c’est ton handicap »
« Patients » est avant tout le récit d’un combat. Celui d’un jeune homme, passionné de sports qui avait construit jusque là sa vie autour de sa passion, à qui l’on annonce qu’il ne remarchera peut-être plus jamais. S’en suivront alors de longs mois d’hôpital et de centre de rééducation, où il devra faire face et accepter sa situation et son corps et surtout, la surmonter. Se battre avec un esprit de compétiteur. De gagnant. Pour sortir du lit d’abord, dompter le fauteuil roulant ensuite. Et qui sait, peut-être un jour pouvoir à nouveau se tenir debout. Des mois d’efforts, donc. De souffrances aussi. Et puis, surtout, de doutes. Le cinéaste nous raconte ainsi, avec beaucoup de lucidité et de justesse, les petites hontes du quotidien (ne pas pouvoir manger normalement, les malaises, les moyens détournés pour pouvoir faire ses besoins) qui résonnent comme autant de désillusions (et parfois de désespoirs). Mais il y a aussi les à-côtés, les amitiés qui se créent au sein du centre, les émois, la solidarité avec les autres pensionnaires qui se serrent les coudes et qui s’épaulent dans les moments difficiles. Le sujet était casse-gueule, mais force est de constater que le récit évite en permanence, grâce à un humour inattendu et à une belle énergie, le piège de la grandiloquence larmoyante et pathétique. De fait, Grand Corps Malade signe là une fable résolument optimiste et bourrée d’humanité. Un hymne à la vie, à l’amitié et surtout à l’abnégation. Un vrai shoot d’énergie positive, qui porte un regard lumineux et différent sur le handicap. Promis, on arrêtera désormais de se plaindre pour des petits riens.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un making-of, du clip de la chanson « Espoir adapté » de Grand Corps Malade et de bandes-annonces.
Edité par Gaumont, « Patients » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 5 juillet 2017.
Le site Internet de Gaumont est ici. Sa page Facebook est ici.
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