In a valley of violence
Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « In a valley of violence » de Ty West.
« Si le diable me cherche, dis lui que je vais au Mexique et qu’il peut m’attendre là-bas ! »
1890 - Paul, un vagabond solitaire arrive dans le petit village de Denton au Texas, communément appelé la « vallée de la violence » par la population locale. Il choisit d’accoster la mauvaise personne, Gilly le fils irascible de l’impitoyable shérif. Alors que la tension monte entre Paul et Gilly, un événement va déclencher une désastreuse réaction en chaîne, plongeant le village dans le chaos. Le shérif tente de mettre fin à cette hystérie violente. Mais le passé de Paul ressurgit bientôt et il semble alors impossible d’arrêter cette escalade de violence.
« Faut éviter de viser les gens qu’on ne connait pas »
Depuis ses débuts derrière la caméra au début des années 2000, le réalisateur américain s’était exclusivement consacré au cinéma d’horreur et d’épouvante. Registres au sein desquels son sens du cadre et du rythme venaient compenser à merveille des budgets parfois (très) fauchés. Parmi ses faits d’arme, on lui doit notamment les films « The roost » (2005), « The home of the devil » (2009) ou encore « Cabin fever 2 » (2009 également). Plus récemment, il s’est ouvert à la télévision, en réalisant notamment quelques épisodes de séries comme « Wayward Pines » ou « L’exorciste ». Avec « In the valley of violence », réalisé en 2016, il revient au cinéma en délaissant pour la première fois son genre de prédilection - les films d’horreur - pour celui du western. Un genre qui lui était forcément prédestiné compte tenu de son nom.
« C’est plus l’heure de supplier, mais celle de prier »
De son propre aveu, « In a valley of violence » était pour Ti West une (très) libre relecture relecture de « L’homme des hautes plaines », mythique western de et avec Clint Eastwood sorti en 1973. Pourtant, à y regarder de plus près, son film apparait surtout comme une transposition de l’intrigue de « John Wick » dans un décor de western. Même héros taciturne et cabossé par la vie faisant profil bas. Même machine de guerre qui se réveille lorsqu’on s’en prend à son chien, son seul véritable compagnon d’infortune. Le tout débouchant sur une classique histoire de vengeance, opposant donc le mystérieux lonesome cowboy à une bande de renégats qui, sous couvert de légalité, sèment la terreur en ville. A ce titre, le film est plutôt bien mené, ménageant une tension qui monte crescendo et son lot de fusillades assez jouissives. A l’évidence, il s’agit d’un film réalisé par un passionné du genre, qui ne peut réprimer l’envie de citer plus ou moins ouvertement ses références (Eastwood bien évidemment, mais aussi Peckinpah pour la brutalité ou Leone pour le côté baroque). Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions, et à trop vouloir en faire, Ti West finit par provoquer quelques dérapages incontrôlés, à l’image de ce duel au colt dans lequel Travolta tente de s’interposer. Celui-ci devait être le climax du film et s’avère finalement une de ses scènes les plus ratées. Tout est toujours une savante question de dosage et à l’instar d’un Tarantino (dont il ne partage ni la folie ni l’art du décalage), le cinéaste pèche ici par un excès de zèle. Ce qui est vraiment dommage tant le film ne manque pas de potentiel et de bons moments (l’élimination progressive des renégats, le faux pasteur...). A sa décharge, le film pâtit également de décors un peu fauchés et d’un interprétation inégale, allant du très bon (Hawke, Farmiga) au beaucoup moins bon (Travolta, Ransone). Au final, si l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir, le film laisse tout de même un petit goût d’inachevé et de frustration. Dommage.
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Le DVD : Le film est présenté dans en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en versions française, allemande, italienne et espagnole (tous 5.1). Des sous-titres français, anglais, allemands, espagnols, italiens, néerlandais, danois, suédois, norvégiens, finlandais, islandais, portugais, turcs, arabes et hindis sont également proposés.
Côté bonus, le film est accompagné d’un module relatif à « L’envers du décor ».
Edité par Universal Pictures, « In a valley of violence » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 8 août 2017.
Le site Internet d’Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.
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