Battleship island
Un grand merci à Metropolitan FilmExport pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Battleship island » de Ryoo Seung-Wan.
« Ne relâchez jamais votre attention, restez en vie et retrouvons nous dans un monde meilleur »
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de Coréens sont emmenés de force sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. L’île est un camp de travail où les prisonniers sont envoyés à la mine. Un résistant infiltré sur l’île élabore un plan d’évasion géant, afin de sauver le plus grand nombre de prisonniers possible…
« Aucune grève, aucune évasion n’a jamais abouti sur Hashima. Vous savez pour quelle raison ? Quel meilleur moyen de toute contrôler que de placer à la tête des travailleurs coréens un homme charismatique, docile et complaisant ? »
Soixante-quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle-ci semble toujours autant passionner cinéastes et scénaristes, qui parviennent toujours à trouver de nouvelles anecdotes ou faits divers méconnus pour témoigner de la barbarie infligés aux populations civiles. Avec « Battleship island », le coréen Ryoo Seung-Wan (aperçu comme acteur dans « Sympathy pour Mister Vengeance » de Park Chon-Wok et réalisateur par ailleurs d’une dizaine de films dont « The agent ») s’intéresse au camp de travail forcé instauré par les japonais sur l’île de Hashima. Un îlot fortifié, sis sur une mine de charbon, perdu au large de Nagasaki et qui fournira de la houille à l’Empire japonais jusqu’à la fin des combats. Un îlot à peine plus grand que deux terrains de football sur lequel les japonais feront venir des centaines de travailleurs forcés coréens - les hommes devant servir comme mineur de fond, tandis que les femmes seront contraintes de se prostituer dans le bordel de l’île - obligés de vivre (et pour beaucoup de mourir) dans des conditions absolument inhumaines. Une sorte d’Alcatraz nippon dont on retiendra qu’aucun travailleur forcé ne réussira à s’évader.
« Si les américains veulent nous juger comme criminels de guerre, la meilleure solution reste de faire disparaitre tous les travailleurs coréens »
Suivant une poignée de personnages débarquant bien malgré eux sur l’île (une prostituée, un fantasque chef d’orchestre et sa fille, un chef de gang, un intellectuel...), le cinéaste nous décrit tout d’abord les terribles conditions de vie sur l’île et les moyens développés par chacun de ces personnages - du plus servile au plus retors - pour tenter de survivre au mieux. Mais à force d’humiliations et de souffrances infligées à ces travailleurs forcés, le cinéaste imagine, dans la seconde partie du film, un soulèvement de ces prisonniers et une tentative d’évasion générale de l’île. Comme un pied-de-nez à l’histoire. C’est d’ailleurs là, après une scène dantesque de bombardement américain qui fait tomber les masques des personnages, que le film trouve véritablement son envol, donnant lieu à un film de guerre énergique, spectaculaire et puissant, avec des scènes de batailles particulièrement efficaces. S’il abuse parfois un peu trop sur la fin d’un lyrisme un peu appuyé, force est de constater que Ryoo Seung-Wan signe là un formidable film de guerre d’une très bonne facture, qui prouve une nouvelle fois la grande vitalité actuelle du cinéma coréen.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale coréenne (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un Making of, d’une Interview du réalisateur Ryoo Seung-wan et de Bandes-annonces.
Edité par Metropolitan FilmExport, « Battleship island » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 18 juillet 2018.
Le site Internet de Metropolitan FilmExport est ici. Sa page Facebook est ici.
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