Les sirènes d'Atlantis
Un grand merci à Artus Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Les sirènes d’Atlantis » de Gregg G. Tallas.
« Toutes les légendes ont une base sur laquelle exister »
Quelque part dans l’immensité du désert du Sahara. Partis à la recherche d’un archéologue, le lieutenant St Avit et le capitaine Morhange se perdent dans le Sahara et sont recueillis par des touaregs qui les mènent dans la mythique cité d’Atlantis sur laquelle règne en despote absolue la troublante Antinea…
Celle-ci ne tardera pas à faire chavirer le cœur de Morhange et à créer des tensions entre les deux hommes.
« Bienvenue sur l’Atlantide, le pays dont nul ne revient »
A l’origine du projet, il y avait un livre, « L’Atlantide » (paru en 1919) de Pierre Benoit, qui fut l’un des premiers best-sellers de l’immédiat après-guerre. A tel point qu’il fut adapté deux fois au cinéma en l’espace de dix ans : une première fois par Jacques Feyder dès 1921 puis en 1932 en Allemagne par le célèbre cinéaste expressionniste Georg Wilhelm Pabst. Tourné en 1947, « Les sirènes d’Atlantis » fut la troisième adaptation cinématographique du roman et la première américaine. Mais son tournage se révéla épique : Arthur Ripley boucle le tournage avant que le premier montage du film ne soit désavoué par la production. Celle-ci décide de faire retourner des séquences par Douglas Sirk puis par John Brahm, sans qu’aucun des deux n’accepte d’être crédité au générique. Finalement, la paternité du film sera attribuée au monteur grec Gregg G. Tallas (qui s’était fait remarqué précédemment pour avoir œuvré comme monteur sur « L’aveu » de Douglas Sirk, « L’homme du sud » de Renoir ou encore « Une nuit à Casablanca » d’Archie Mayo), qui partira ensuite mener sa propre carrière de réalisateur dans son pays natal.
« Ne cherche pas à me haïr : ton désir est aussi brûlant que le soleil »
« Les sirènes d’Atlantis » s’inscrit dans un sous-genre cinématographique d’aventures exotiques qui connait un effet de mode durant les années 40 et 50 à Hollywood. Outre les films de guerre qui prennent pour décor des paysages étrangers (« Sahara », « Les cinq secrets du désert »), John Huston nous entraine dans « L’odyssée de l’African Queen » (1951), John Ford dirige « Mogambo » (1952) et Howard Hawks rend un dernier hommage aux paysages africains dans « Hatari ! » (1962). Avec « Les sirènes d’Atlantis », Gregg G. Tallas prend pour décor l’Afrique occidentale française, son armée et l’immensité des étendues désertiques sahariennes pour donner corps à une grande fresque d’aventures. En cela, le roman de Pierre Benoit révélait une certaine complexité, en brassant tout une série de thèmes (le désert, l’aventure, l’inconnu) qui donnaient au récit une dimension mystique. Comme si au fond la recherche de l’Atlantide prenait au fond des allures de quête humaine et spirituelle d’un paradis à jamais perdu. Malheureusement, sa présente adaptation cinématographique fait le choix d’une simplification à l’extrême de son récit, mélange de science-fiction et de film noir, qui se retrouve néanmoins dépouillé de toute son aura onirique et métaphysique. Si le résultat n’est pas désagréable en soi, il demeure de fait dénué de toute forme de lyrisme. Dommage, car Maria Montez se révèle particulièrement convaincante en mante religieuse mystérieuse et vénéneuse.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.
Edité par Artus Films, « Les sirènes d’Atlantis » est disponible en DVD depuis le 4 décembre 2018.
Le site Internet de Artus Films est ici. Sa page Facebook est ici.
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