Le téléphone rouge
Un grand merci aux Films du Paradoxe pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le téléphone rouge » de Delbert Mann.
« Je sais ce que représente les alertes pour les hommes et leurs familles. Mais au nom de l’intérêt du service, je n’ai pas le droit de faire des sentiments »
Jim Caldwell est affecté au commandement d’une base aérienne atomique, reliée au Strategic Air Command par le téléphone rouge. Il doit préparer ses hommes à une inspection sévère, conséquence de l’éviction du commandant précédent. Perturbé par le poids de ses responsabilités, il va montrer à ses hommes et à sa femme un tout nouveau visage.
« Si on ne veut pas se faire engueuler, le mieux c’est encore de rester chez soi »
1963. La Guerre froide est à son paroxysme. Les États-Unis sortent particulièrement marqués de la Crise des missiles de Cuba, qui a mené les deux géants au bord de la guerre nucléaire. Un contexte de tension internationale extrême qui nourrira Hollywood et qui génèrera deux sortes de films : des thrillers d’anticipation à tendance apocalyptique (« Point limite », « Docteur Folamour », « Aux postes de combat »…) et des films plus volontiers patriotiques sur l’Armée américaine, son sens de la discipline et sa puissance, prête à faire face en toutes circonstances aux menaces extérieures (« Strategic air command »). Clairement, ce « Téléphone rouge » s’inscrit dans la seconde catégorie.
« Les hommes sont prêts à faire n’importe quoi pour les leaders qui les inspirent. Pas pour ceux qui coupent des têtes »
Le film relate les aventures d’un jeune officier de carrière, nommé à la tête d’une base militaire aérienne et qui doit instaurer une discipline de fer au sein de ses équipes afin qu’elles améliorent les délais d’intervention en cas d’attaque urgente. Le tout sous le contrôle inopiné d’une unité d’experts qui imposent au débotté des exercices en conditions réelles. On l’aura compris, il ne s’agit pas ici d’un film de guerre à proprement parler mais d’un film sur l’armée américaine et sur son fonctionnement. « Le téléphone rouge » fait ici la part belle à cette institution aux rouages parfaitement huilées et propose ici un drame d’ordre psychologique. Face au poids de ses responsabilités, le héros devra laisser ses sentiments de côté et prendre des décisions radicales, comme évincer certains de ses hommes pas assez performants, et ce en dépit de l’amitié qu’il leur porte. Il devra également gérer la grogne de ses hommes, mis à rude épreuve. Un moyen de nous rappeler l’importance suprême de l’intérêt général au détriment du particulier. Mais surtout, le film vaut pour sa dimension documentaire : tourné de façon assez exceptionnelle sur une vraie base de l’armée de l’air en Californie, il nous permet de voir le fonctionnement quotidien d’une telle base et l’âpreté des entrainements, contrôlés par des exercices impromptus censés maintenir un niveau d’alerte permanent. On s’étonne de retrouver aux commandes de ce film Delbert Mann, un cinéaste palmé et oscarisé pour son premier film (« Marty ») et dont la carrière sera pour l’essentiel placée sous le signe de la comédie romantique sophistiquée (« Un soupçon de vison », « Un pyjama pour deux ») et du mélodrame (« Tables séparées »). Un honnête film propagandiste à prendre pour ce qu’il est : une curiosité qui témoigne de la situation politique de son époque. Et pour son chouette casting, dominé par Rock Hudson, Rod Taylor, et dans lequel on retrouve également Kevin McCarthy, Henry Silva et Louise Fletcher.
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Le DVD : Le film est présenté en version remastérisée, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.
Edité par Les Films du Paradoxe, « Le téléphone rouge » est disponible en DVD depuis le 15 février 2019.
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