Destroyer
Un grand merci à Metropolitan Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Destroyer » de Karyn Kusama.
« Vous savez ce que font les gens qui réussissent ? Ils vont de l’avant ! »
Jeune détective de la police de Los Angeles, Erin Bell infiltra jadis un gang de braqueurs, mais sa mission se termina de façon tragique. Lorsque le chef de la bande refait surface, Erin va reprendre l’enquête pour comprendre les événements qui ont conduit au drame, pour apaiser ses démons intérieurs et finalement régler ses comptes avec celui qui l’a anéantie.
« Ce que tu ne comprends pas c’est que toi aussi j’essaye de t’aider »
Révélée au grand public dès le début des années 2000 grâce à son premier film, « Gunfight », lauréat du Grand Prix du jury du Festival de Sundance, Karyn Kusama s’est imposée en une poignée de films comme l’une des rares femmes réalisatrice du paysage hollywoodien. Avec en guise de fil rouge une série d’héroïnes fortes systématiquement obligées de recourir à la force pour tenter de se faire une place dans un monde dominé par les hommes. A l’image de la jeune délinquante découvrant la boxe de « Girlfight » (2000), de la tueuse rebelle « AEon Flux » (2005) ou encore de la lycéenne (littéralement) mangeuse d’hommes de « Jennifer’s body » (2009).
« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle : il n’y a personne qui te regarde »
Elle poursuit sa galerie de portraits avec « Destroyer », un polar très sombre dont l’héroïne est une inspectrice de police au comportement erratique qui semble avoir été largement cabossée par la vie, à en croire son allure fatiguée, son alcoolisme chronique et sa vie sociale chaotique. L’enquête criminelle qui lui est confiée sera d’autant plus cathartique qu’elle lui permettra enfin d’affronter son passé. Et plus spécifiquement le gang de braqueurs qu’elle fut autrefois chargée d’infiltrer et qui demeure responsable de sa déchéance. Construite autour d’une série de flashbacks, ce polar désenchanté se révèle particulièrement nerveux et tortueux. Il offre ainsi quelques bonnes scènes d’action (un braquage de banque avorté, l’interrogatoire particulièrement musclé d’un avocat véreux), qui participent à la tension du film. Toutefois l’intrigue semble néanmoins parfois inutilement complexe, comme si le but était de préserver de façon un petit peu artificiel le dénouement final. Surtout, le film souffre d’un casting inégal, Toby Kebbell et dans une moindre mesure Sebastian Stan n’ont pas véritablement les épaules pour incarner des personnages aussi charismatiques que le récit veut nous le faire croire. Ils semblent de plus particulièrement fades comparés à l’interprétation bluffante (même si elle est bien aidée par le maquillage) de Nicole Kidman, plus que jamais actrice caméléon, dans un rôle assez trouble de policière rongée par la culpabilité.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1) et en audiodescription. Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un making of.
Edité par Metropolitan Films, « Destroyer » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 20 juin 2019.
Le site Internet de Metropolitan Films est ici. Sa page Facebook est ici.
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