Le bison blanc
Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le bison blanc » de J. Lee Thompson.
/image%2F1492925%2F20220124%2Fob_b8b86c_le-bison-blanc-2.jpg)
« Tu es le type le plus paisible qui soit quand tu fais sauter la tête d’un pauvre type »
Précédé d’une réputation de tireur infaillible là où qu’il aille, Wild Bill Hickok ne poursuit plus qu’un but : abattre le monstrueux bison blanc qui surgit dans ses cauchemars et le ronge de l’intérieur. Une créature de légende, un fantasme ? Pas vraiment… quand il apprend qu’un animal répondant à sa description vient d’attaquer un village indien et d’y tuer le fils du chef Crazy Horse, Hickok prend la direction du Dakota…
« P’tit gars, ta maman t’as jamais dit que ta bouche ne devait pas te servir à péter ? »
/image%2F1492925%2F20220124%2Fob_eb2712_le-bison-blanc-1.jpg)
Le mitan des années 70 marque un cap important dans la carrière du cinéaste anglais J. Lee Thompson. En effet, habitué jusque-là aux grandes et fastueuses fresques d’aventures épiques (« Les canons de Navarone », « Taras Bulba », « Les rois du soleil », « L’or de MacKenna »), le réalisateur voit progressivement sa côte baisser et se retrouve ainsi fréquemment associé à des projets de moins en moins excitants (les deux derniers épisodes de la saga de « La planète des singes » notamment). Mais sa rencontre en 1976 avec le très bankable Charles Bronson sur le polar « Monsieur St Yves » va quelque peu changer la donne. En effet, les deux hommes s’entendront si bien qu’ils tourneront pas moins de neuf films ensemble en l’espace de treize ans. Certes, la plupart de leurs films seront des polars de série tournés pour le compte de la Cannon dans lesquels Bronson cachetonnera en reprenant ad nauseam son éternel rôle de vengeur burné. Mais avant cela, pour leur deuxième collaboration, les deux hommes tourneront une véritable curiosité avec le western « Le bison blanc ».
« Un type courageux ne tire pas dans le dos. Quelque soit sa couleur. »
/image%2F1492925%2F20220124%2Fob_362b72_le-bison-blanc-2.jpg)
Genre habituellement basique et terre-à-terre s’il en est, le western s’est souvent borné à un affrontement purement manichéen entre un Bien et un Mal, se départageant le plus souvent à coups de colts. J. Lee Thompson lui, imagine ici la rencontre entre deux des plus grandes légendes de l’ouest, à savoir l’as de la gâchette Wild Bill Hickok et le grand chef Sioux Crazy Horse. Deux figures emblématiques aux motivations en tous points opposées mais obligées ici de faire équipe malgré eux dans le but de traquer un bison blanc, animal mythique aussi bien pour les blancs que pour les amérindiens, et dont le sacrifice est censé ramener la paix à l’intérieur de chacun des camps. Inspiré d’un roman de Richard Sale, « Le bison blanc » est ainsi un étrange western teinté de fantastique dont la construction n’est pas sans rappeler celle du célèbre « Moby Dick » d’Herman Melville. La bête n’étant à l’évidence qu’un prétexte scénaristique pour mettre face à face deux figures aussi mythiques qu’antagonistes. Et nous montrer combien la vie dans l’ouest était rude pour les deux camps. Surtout, il imagine cette rencontre comme une parenthèse dans la vie ô combien tourmentée de ces deux hommes, un moment hors du temps où même les adversaires peuvent apprendre à s’entendre et à se respecter. Moins spectaculaire sans doute que les habituels standards bronsonniens, et desservi parfois par des trucages un peu kitsch (la représentation du bison notamment), ce « Bison blanc » n’en demeure pas moins une fable crépusculaire et humaniste entêtante, qui marque encore bien au-delà de son visionnage.
/image%2F1492925%2F20220124%2Fob_ef53b5_le-bison-blanc-3.jpg)
***
Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées par Jean-François Giré (16 min.) et Patrick Brion(7 min.). Deux documentaires, « Sur les traces de TasunkeWitko (Crazy Horse) » (2011, 31 min., VOST) et « Sur les traces de Wild Bill Hickok » (2019, 43 min., VOST) viennent avantageusement compléter cette édition.
Édité par Sidonis Calysta, « Le bison blanc » est disponible en édition collector silver en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en DVD seul depuis le 19 août 2021.
Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.
/image%2F1492925%2F20240930%2Fob_eaf69c_le-chien-des-barkerville.jpg)
/image%2F1492925%2F20240926%2Fob_a75ff8_mission-evasion.jpg)
/image%2F1492925%2F20240919%2Fob_1c22a1_balboa-2.jpg)
/image%2F1492925%2F20240917%2Fob_0c26bd_rocky-v.jpg)
Commenter cet article