Wander
Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Wander » de April Mullen.
« La seule chance d’en finir : être un pion, un pigeon, ou mourir »
Arthur Bretnik, un détective privé au caractère instable, est embauché pour enquêter dans la ville de Wander sur une mort suspecte. Il va rapidement être convaincu que cette affaire est liée à la mort de sa fille. De plus en plus paranoïaque, la santé mentale d’Arthur est mise à l’épreuve lorsqu’il tente de clarifier les faits de la fiction et de résoudre l’affaire, tout en se demandant s’il est un pion dans un jeu beaucoup plus dangereux.
« J’ignore qui vous êtes mais je vais vous coincer »
Ancienne actrice de second plan (apparue vaguement dans « A history of violence » de David Cronenberg), la canadienne April Mullen se reconvertit dans la réalisation dès la fin des années 2000. A son crédit, elle compte déjà huit longs-métrages restés pour la plupart inédit chez nous (« Below her mouth », 2016, fut un temps disponible sur Netflix) et, surtout, de nombreux épisodes de séries télé à la mode (« Killjoys », « Legends of tomorrow », « L’arme fatale », « Les 100 »). Après presque quatre années d’absence sur grand écran, elle revient en 2010 avec son neuvième long-métrage, « Wander », un polar au casting solide qui aura fait le tour des festivals (en France, il a été présenté notamment au Festival du film américain de Deauville et à Reims polar) pour se contenter finalement d’une sortie direct-to-video, crise sanitaire oblige.
« Je ne suis pas si sûr de te connaitre au fond »
Avec « Wander », la cinéaste nous plonge dans les affres de cette Amérique profonde, peuplée de rednecks et de laissés-pour-compte, pour un polar aussi poisseux qu’éthéré. On y suit l’enquête menée par Arthur Bretnik, ancien policier respecté ayant sombré dans les théories complotistes, visant à expliquer la mort accidentelle de sa fille dans un accident de voiture. Une enquête qui le mènera jusqu’à « Wander », petite localité perdue aux confins du Nouveau-Mexique. L’une de ces petites bourgades paumées et sinistrées comme il en existe ça et là à travers le désert. Un endroit peu accueillant, où les autochtones scrutent avec méfiance les rares étrangers qui osent s’y aventurer. Un lieu idéal, surtout, pour y faire prospérer discrètement toutes sortes de trafics. C’est du moins ce que pense le héros, persuadé d’avoir percer à jour un vaste complot, mêlant disparitions à répétitions et implantation d’une mystérieuse puce de contrôle dans le corps des habitants de la ville. Tout l’objet du film étant de savoir si le héros est dans le vrai ou s’il a définitivement basculé dans la folie. D’autant que la réalisatrice s’amuse à cultiver une certaine ambigüité. A l’image du double sens du titre (« Wander » se traduisant littéralement par « Errer »). Seulement voilà, passé un premier quart d’heure prometteur, le film se perd - et le spectateur avec - dans une intrigue particulièrement labyrinthique dont les rebondissements paraissent le plus souvent nébuleux et improbables. Tel un trip paranoïaque sous psychotrope. Un peu dommage donc, car le film distille néanmoins une belle ambiance anxiogène (en jouant notamment sur les paysages et sur un montage assez sec) et s’appuie sur un casting particulièrement séduisant (Aaron Eckhart, Tommy Lee Jones, Heather Graham). On aurait adoré être conquis. Mais ce « Wander » laisse hélas un goût d’inachevé.
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Le DVD : Le film est disponible en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.
Aucun bonus vidéo ne vient compléter cette édition.
Édité par Universal Pictures, « Wander » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 4 août 2021.
Le site Internet d’Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.
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