Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 Oct

Adieu les cons

Publié par Platinoch  - Catégories :  #comedies dramatiques

Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Adieu les cons » d’Albert Dupontel.

 

Adieu_les_cons

« Les anticorps c’est comme la police : quand ils se trompent ça fait des dégâts ! »

 

Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

 

« Entre un vieux lion aguerri et un plus neuf, la direction a choisi le plus jeune, formé par le vieux lion »

 

Adieu_les_cons_Albert_Dupontel

En plus de vingt ans de carrière derrière en tant que cinéaste (et sept films au compteur), l’humoriste Albert Dupontel aura mis sa verve absurde et vacharde au service d’une dénonciation de la folie du monde et, surtout, de sa cruelle inhumanité. Avec le plus souvent comme point de départ, une enfance malheureuse ou non-désirée, source de tous les déséquilibres affectifs et moraux de ces personnages. A l’image du fougueux « Bernie », ancien gamin de l’assistance publique partant à la recherche de ses parents. Ou du « Vilain », truand volontiers immoral confronté à l’éducation stricte et religieuse de sa mère. Trois ans après le triomphe de son film « Au revoir là-haut », dénonciation de l’absurdité de la guerre et du cynisme du système économique visant à prospérer sur les souffrances infligées aux hommes, il nous revient avec « Adieu les cons », son septième film, qui triomphe en dépit des difficultés sanitaires qui perturbent son exploitation en salle. Comptant plus de deux millions de spectateurs en salle, le film est également lauréat de sept Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

 

« C’est pas parce qu’on craque qu’on est fou »

 

Adieu_les_cons_Virginie_Efira

Avec son titre volontiers provocateur, « Adieu les cons » est une fable sociale qui suit la fuite en avant de deux âmes esseulées et broyées par le système : cadre ayant voué sa vie à sa carrière, Jean-Baptiste est en pleine crise suicidaire après avoir été poussé professionnellement sur la touche en raison son âge jugé trop grand, tandis que Suze, coiffeuse de son état, se découvre atteinte d’un mal incurable à force d’utiliser des laques en spray. Leur rencontre, improbable, donnera lieu à une folle cavale, pas tant motivée par un désir de vengeance que par la volonté, au fond, de redonner un semblant de sens à leur vie. Et au monde qui les entoure. L’occasion pour le cinéaste de flingue tous azimuts cette société individualiste et déshumanisée (centralisation des données personnelles, absurdité des procédures administratives, tâches professionnelles sans intérêt, recompositions urbaines froides et impersonnelles…), mue par un appât du gain médiocre qui ne saurait conduire ni se substituer au bonheur. En cela, le cameo fugace de son ami Terry Gilliams renvoie l’idée que Dupontel réalise là – toutes proportions gardées – son « Brazil » à lui. En moins grandiloquent et beaucoup plus anar. A l’image de ce final étonnant (mais néanmoins très touchant) où les héros antisystèmes se transforment l’espace d’un instant en une espèce de Bonnie & Clyde anarchistes et romantiques. Le seul défaut du film résidant peut-être dans son apparente inégalité avec notamment une première partie un peu abrupte et pleinement déconcertante quand la seconde partie laisse place à une forme de poésie décalée où l’émotion se fait saisissante au détour d’une scène d’ascenseur ou du retour chez lui d’un malade d’Alzheimer. Avec en filigrane une morale finalement assez douce selon laquelle la vie ne vaut d’être vécue sans amour. Porté par des acteurs formidables (Virginie Efira et Nicolas Marié notamment), « Adieu les cons » se révèle être un film (d)étonnant et au final très touchant.

 

Adieu_les_cons_Dupontel

 

***

Le blu-ray : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription (2.0). Des sous-titres français pour malentendants et anglais sont également disponibles.

 

Côté bonus, le film est accompagné d’un Commentaire audio d’Albert Dupontel, d’un making of divisé en sept featurettes (« Suze », « Tour de manège », « Tournons sous la pluie », « Archives, je sais qu’on en a », « Départ à l’aveugle », « Docteur Lint se souvient », « Suicide et kidnapping »), d’un bêtisier et d’un Storyboard illustré (« La fusillade », « Les archives »).

 

Édité par Gaumont, « Adieu les cons » est disponible en blu-ray ainsi qu’en DVD depuis le 25 août 2021.

 

Le site Internet de Gaumont est ici. Sa page Facebook est ici.

Commenter cet article

Archives

À propos

Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!