12 Feb

Délicieux

Publié par Platinoch - Catégories : #comedies dramatiques

Un grand merci à M6 Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Délicieux » d’Eric Besnard.

« En cuisine, il faut du travail… Et du beurre ! »

À l’aube de la Révolution Française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par son maître le duc de Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante, qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à s’émanciper de sa condition de domestique pour entreprendre sa propre révolution. Ensemble, ils vont inventer un lieu de plaisir et de partage ouvert à tous : le premier restaurant. Une idée qui leur vaudra clients… et ennemis.

« Le monde est en train de changer. Et il ne tient qu’à toi de changer avec lui. »

Fils du cinéaste Jacques Besnard, qui fut l’auteur de quelques grands moments de bravoure de la comédie populaire française des années 60 et 70 (« Le grand restaurant » avec De Funès, « C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’on doit fermer sa gueule » avec Blier et Serrault ou encore « La situation est grave mais pas désespérée »), Eric Besnard est d’abord un scénariste reconnu (« Le convoyeur » pour Nicolas Boukhrief, « Babylon A.D. » pour Mathieu Kassovitz, « L’empereur de Paris » pour Jean-François Richet). Mais il est aussi, depuis le début des années 2000, un réalisateur populaire, dont l’œuvre est principalement dédiée aux thrillers d’aventures (« Le sourire du clown », le sous-estimé « 600 kilos d’or pur ») et aux comédies douces-amères centrées sur des familles dysfonctionnelles (« Mes héros », « Le goût des merveilles », « L’esprit de famille »). A l’occasion de « Délicieux », son septième long-métrage, il s’attaque à un nouveau genre, à savoir le film historique en costumes. Genre qui avait connu son heure de gloire à la fin des années 90 avec des films comme « Ridicule » (Leconte, 1996), « Marquise » (Balmont, 1997) ou encore « Le libertin » (Aghion, 2000).

« Ici, tous les clients sont rois ! »

La démocratie n'est pas seulement une affaire politique. C'est avant tout – du moins en théorie – l'abolition des privilèges et l'égalité des droits pour tous. Droit de vote. Égalité de traitement devant la justice. Et, en creux, accès du plus grand nombre aux privilèges jusqu'alors réservés à quelques nantis : les arts, la culture, ou encore la gastronomie. Par le biais de la petite histoire (l'humiliation publique d'un cuisinier par le noble dont il est au service) dans la Grande Histoire, Éric Besnard nous raconte la naissance des premiers restaurants alors que se profile à l’horizon la révolution française. Ou quand la révolution de palais devient la révolution des palais. Un évènement qui a d'autant plus de sens que la tradition gastronomique fait partie intégrante du patrimoine national autant que de l'art de vivre de notre pays. Seulement voilà, si le cinéaste accorde une grande importance à l'esthétique formelle de son film (en jouant aussi bien sur les éclairages façons clairs obscurs inspirés des peintes flamands ou encore des scènes peintes par Chardin que sur les séquences soignées de préparation culinaire), le scénario, lui, peine un peu à prendre son envol, plombé par des intrigues secondaires plutôt plates (la quête de vengeance du personnage d'Isabelle carré notamment) et qui n’apportent pas grand chose au récit. On reste ainsi très loin de l’acidité cruelle et subtile d'un film comme « Ridicule », sans doute le maître étalon du genre. Sans être vraiment indigeste, ce « Délicieux » manque tout de même un peu de saveurs. Un peu décevant compte tenu de ce que nous promettait le menu.

Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.

Aucun bonus vidéo ne vient compléter cette édition.

Édité par M6 Vidéo, « Délicieux » est disponible en DVD depuis le 12 janvier 2022.

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