Mourir peut attendre
Un grand merci à MGM ainsi qu'à Unviversal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga.
« Tu ne peux pas t’empêcher de regarder derrière toi »
Dans « Mourir peut attendre », Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…
« Vous êtes un homme qui a du temps à tuer et plus grand chose à vivre »
Voilà près de soixante ans que l’agent secret le plus célèbre du monde, né de la plume de Sir Ian Flemming, nous fait vivre des aventures incroyables sur grand écran, mélange d’action, de charme et de flegme. Pour relancer la saga, la MGM avait choisi de confier le costume à Daniel Craig, sixième acteur à endosser le rôle de 007. Si, contre toute attente, ce dernier a véritablement marqué de son emprunte la saga, ses aventures se sont néanmoins révélées très inégales : « Casino Royale » et « Skyfall » demeurent ainsi des aventures marquantes, tandis que « Quantum of solace » et « Spectre » se sont avérées plus décevantes. Après avoir signé les deux derniers opus en date, le réalisateur anglais Sam Mendes passe son tour. Et s’il devait initialement laisser la main à son compatriote Danny Boyle, c’est finalement à l’américain Cary Joji Fukunaga que revient le privilège de réaliser ce vingt-cinquième épisode. Une belle promotion pour ce réalisateur discret, auteur précédemment de trois films seulement (« Sin nombre », « Jane Eyre » et « Beasts of no nation ») et révélé en 2014 grâce à la première saison de la minisérie à succès « True detective ».
« L’important c’est de laisser quelque chose derrière soi »
Ultime volet des aventures de James Bond version Daniel Craig, « Mourir peut attendre » débute peu ou prou là où s’arrêtait « Spectre », sorti six ans plus tôt : Bond croyait en avoir fini avec la tentaculaire organisation terroriste et s’apprêtait - enfin - à couler des jours paisibles et heureux aux côtés du Dr. Swan. Sauf que, bien évidemment, il n’en sera rien. Il suffira d’une séquence d’introduction explosive en Italie pour faire basculer à nouveau sa destinée. Rattrapé par son passé, et surtout par Spectre, le voilà dès lors contraint de replonger dans la clandestinité. Pour mieux reprendre du service. Et de fait, ce vingt-cinquième opus de la saga Bond ne manque ni de piquant ni d’action. Sans retrouver la maestria spectaculaire de certaines séquences des opus précédents (le plan séquence mexicain en ouverture de « Spectre » ou l’attaque contre les institutions londoniennes dans « Skyfall »), le film réserve son lot de moments de bravoure parfaitement réjouissants, qu’il s’agisse d’une fusillade dans un club huppé de La Havane ou d’une course-poursuite dans les forêts enneigées de Norvège. Quand à l’intrigue, l’enjeu tournant autour d’un virus « intelligent » offrait même un bon potentiel. Pourtant, il y a dans ce « Mourir peut attendre » quelque chose de profondément déstabilisant. Une forme de romantisme un peu forcé (Bond se découvre père et rêve d’une vie de famille ordinaire) qui se trouve en totale rupture avec les traits caractéristiques de son personnage (flegmatique et séducteur). Le cinéaste procède ainsi, dans le dernier tiers du film, à une déconstruction en règle du mythe bondien. Pour mieux renforcer la dramaturgie de son récit et offrir une porte de sortie marquante à son héros. Mais pour tous les amateurs de James Bond depuis l’époque de Sean Connery, cette rupture de ton paraitra trop radicale. Et laissera à coups sûrs le spectateur sur sa faim. Et ce d’autant plus que le méchant du film, ultime Némésis du héros, n’apparait que le temps de quatre ou cinq scènes et fait preuve d’un charisme discutable (comparé aux précédents méchants incarnés par Mads Mikkelsen, Javier Bardem ou même Christoph Waltz). Reste alors à voir ce que nous réserve la suite et comment le mythe sera réinventé. Prenant, mais pas totalement convainquant.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale anglaise (Dolby Atmos TrueHD) ainsi qu’en versions française (7.1) et espagnole (7.1). Des sous-titres français, néerlandais, espagnols et grecs sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « Anatomie d’une scène : Matera » (12 min.), Les scènes d’action (6 min.), « Bond autour du monde » (8 min.) et Le style Bond (11 min.).
Édité par MGM, « Mourir peut attendre » est disponible en DVD, blu-ray et 4k UHD blu-ray depuis le 16 février 2022.
Le site Internet de Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.
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