15 Oct

Icare

Publié par Platinoch - Catégories : #Films d'animation-Dessins animés

Un grand merci à M6 Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Icare » de Carlo Vogele.

« Mon travail est de donner une forme à l’idée. Mais une fois l’œuvre terminée, elle s’échappe et ne m’appartient plus. »

Sur l’île de Crète, chaque recoin est un terrain de jeu pour Icare, le fils du grand inventeur Dédale. Lors d’une exploration près du palais de Cnossos, le petit garçon fait une étrange découverte : un enfant à tête de taureau y est enfermé sur l’ordre du roi Minos. En secret de son père, Icare va pourtant se lier d’amitié avec le jeune minotaure nommé Astérion. Mais le destin bascule quand ce dernier est emmené dans un labyrinthe. Icare pourra-t-il sauver son ami et changer le cours d’une histoire écrite par les dieux ?

« Je croyais en ta lumière mais tu me laisses dans le noir »

Ancien élève de la prestigieuse École des Gobelins, le luxembourgeois Carlo Vogele a ensuite acquis une solide expérience d’animateur au sein du Studio Pixar, pour lequel il a mis notamment mis ses talents au service de films tels que « Toy story 3 » (2010), « Cars 2 » (2011), « Rebelle » (2012) ou encore « Monstres Academy » (2013). De retour en Europe, il revient aux commandes de son premier long-métrage en tant que réalisateur, « Icare ». Un projet qui se veut résolument ambitieux, traitant d’un sujet un peu pointu (la mythologie grecque) et avec la volonté de faire un film d’animation épique, qui soit à la fois familial mais plus mature que les standards habituels du genre.

« Tout est voué à se perdre dans l’espoir de mieux se retrouver un jour. Pour sortir du labyrinthe, il te suffit de suivre ta propre vérité. »

On ne va se mentir, pour la plupart d’entre nous, le mythe d’Icare se résume à ce personnage qui s’était brûlé les ailes à force de vouloir voler trop proche du soleil. Avec une approche plus érudite, Carlo Vogele nous propose de revisiter le mythe en le replaçant dans son cadre plus général. C’est-à-dire en intégrant dans la perspective le Roi Minos, sa femme Pasiphaé qui donnera naissance au monstre Minotaure après avoir fauté avec le Taureau offert par Poséidon, ou encore l’architecte Dédale, père d’Icare, qui concevra le célèbre labyrinthe dans lequel le Minotaure sera retenu prisonnier. Tout le talent du film étant de rendre bien lisible cette histoire pas forcément simple de prime abord et, surtout, d’en faire une aventure initiatique pleinement épique, sans jamais chercher à édulcorer la dureté du récit. Et de fait, on se laisse parfaitement prendre au jeu de ce joli film, jamais mièvre, et de la volonté farouche de son jeune héros de tenter de percer les secrets de son père pour délivrer son ami, prisonnier et maltraité par le tout-puissant roi de Crète. Surtout, il s’appuie sur un graphisme très soignée et très accrocheur, pour lesquels il a eu le concours du dessinateur de BD Edouard Cour, dont le rendu à l’écran est du meilleur effet. Un film d’animation très original, émouvant et très attachant.