La revanche des crevettes pailletées
Un grand merci à Universal Pictures France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La revanche des crevettes pailletées » de Cédric Le Gallo et Maxime Govare.
« Si ça se trouve ils vont nous forcer à coucher avec des femmes… Je m’en fous, je ne banderai pas ! »
Alors qu’elles sont en route pour les Gay Games de Tokyo, les Crevettes Pailletées ratent leur correspondance et se retrouvent coincées au fin fond de la Russie, dans une région particulièrement homophobe…
« Pour se débarasser d’un problème il faut d’abord avoir le courage d’admettre qu’il y en a un »
Ancien reporter télé devenu comédien au sein de la troupe de Pierre Palmade, Cédric Le Gallo rêvait d’écrire et de mettre en scène un film centré sur une équipe de waterpolo gay, comme celle dont il fait lui-même partie. Surfant sur le succès populaire et critique du « Grand bain » (2018) de Gilles Lellouche, qui traitait pour sa part d’une équipe masculine amateur de natation synchronisée, il se lançait donc dans sa folle entreprise, bien épaulé par Maxime Govare, jeune réalisateur remarqué pour ses comédies questionnant la masculinité dans la société du vingt-et-unième siècle (« Toute première fois », « Daddy cool »). Leur union artistique allait ainsi donner lieu aux « Crevettes pailletées » (2019), comédie au budget modeste et sans véritable vedette au casting qui allait, contre toute attente, connaitre un succès surprise au box-office avec plus de 600 000 entrées. De quoi envisager la mise en chantier rapide d’une suite, « La revanche des crevettes pailletées » (2002), dont le tournage et la sortie ont été quelque peu chamboulés par la crise sanitaire.
« C’est pas les crevettes pailletées qu’on devrait s’appeler mais les raies menteuses ! »
On avait laissé les « Crevettes » aux Gay Games, sur une note douce-amère après le décès accidentel de l’un des meneurs de l’équipe. On les retrouve cette fois trois ans plus tard pour une nouvelle compétition devant les emmener à l’autre bout du monde. Et durant lequel le groupe devra réussir à cohabiter en faisant fi des problèmes de chacun. En soi, cette suite est construite un peu sur le même modèle que l’original, avec l’arrivée dans le groupe d’un élément extérieur réticent à l’idée de s’associer à une équipe ouvertement composée d’homosexuels. A ceci près que le scénario a la bonne idée d’imposer à nos héros une longue escale en Russie, contrée réputée pour son inhospitalité et son intolérance envers les personnes LGBT. Ce qui donnera lieu à un séjour des plus mouvementés pour nos héros, bien décidés à ne pas faire profil bas ni à renoncer à leurs habitudes même en territoire hostile. A l’image d’une incroyable séquence (très drôle mais éminemment flippante !) de guet-apens tendu via une application de rencontre par des skinheads locaux bien décidés à « casser » du gay. Jouant résolument la carte de l’humour, et sans jamais se laisser démonter pour autant, le film n’hésite pas à montrer et à dénoncer frontalement l’obscurantisme de la société russe, rongée tant par une virulente homophobie (les terribles camps de « redressement » destinés aux personnes jugées « déviantes ») que par une corruption endémique (la scène du commissariat de même que la séquence quasi finale sur le tarmac). Un sujet qui résonne d’autant plus fort avec l’actualité brûlante du conflit civilisationnel qui se joue actuellement sur le sol ukrainien. Pour autant, il n’en oublie pas de rappeler au travers son personnage du jeune nageur des quartiers de banlieue que, même dans nos contrées aux mœurs plus ouvertes, il est encore difficile, souvent, d’assumer ses différences. Une ode à la tolérance et au respect toujours aussi réjouissante.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0). Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.
Aucun bonus ne vient compléter cette édition.
Édité par Universal Pictures France, « La revanche des crevettes pailletées » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 24 août 2022.
Le site Internet d’Universal Pictures France est ici. Sa page Facebook est ici.
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