Marie Stuart Reine d'Ecosse
Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Mary Stuart, reine d’Écosse » de Charles Jarrott.
« Vous êtes Reine d’Écosse par naissance, Reine de France par mariage et Reine d’Angleterre par droit »
Au XVIè siècle, chassée de France par Catherine de Médicis, Marie Stuart tente de reconquérir son trône d’Écosse. Avec la visée de reprendre le trône d’Angleterre dont elle revendique la légitimité à sa cousine protestante et rivale Elizabeth. Trahie par ses vassaux, elle sera emprisonnée dix-huit ans par les anglais, avant d'être exécutée.
« Elle vous hait parce qu’elle vous craint »
En cette période de la fin des années 60, le cinéma anglo-saxon connait un regain d’intérêt pour les fresques historiques en costumes et les grandes figures historiques de la couronne britannique. Se succèderont ainsi à l’écran des films comme « Becket » (Peter Greenville, 1964), « Un homme pour l’éternité » (Fred Zinnemann, 1966), « Le lion en hiver » (Anthony Harvey, 1968) ou encore « Cromwell » (Ken Hughes, 1970). Mais en la matière, c’est sans doute l’anglais Charles Jarrott – réalisateur venu de la télévision – qui réalisera coup sur coup les deux films les plus marquants du genre avec « Anne des mille jours » (1969, lauréat du Golden Globe du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice ; dix nominations aux Oscars) consacré à Anne Boleyn, figure tragique et épouse du sulfureux Henry VIII, puis avec « Marie Stuart, reine d’Écosse » (1971) qui obtient à son tour cinq nominations aux Oscars.
« J’ai tout perdu : mon royaume, mes biens terrestres, mon fils, mon mari. Je suis enfermée depuis des années dans une misère affreuse. Mon destin est donc de mourir. Et le vôtre est de me conduire à cette mort »
Après avoir traité Anne Boleyn et du sulfureux roi Henry VIII dans « Anne des mille jours », le réalisateur Charles Jarrott se devait de traiter du dernier souverain de la lignée des Tudor, à savoir la reine Elizabeth 1er. Et plus encore, de sa rivalité légendaire avec sa cousine Marie Stuart, reine d'Écosse et prétendante légitime au trône d'Angleterre. Deux femmes qui ont alors en commun de diriger en propre un pays dans une époque où le pouvoir et ses règles de transmission étaient encore largement patriarcales. Ce qui ne créera pas pour autant entre elles de solidarité ni de sororité. Au contraire, les deux souveraines se voueront une haine réciproque et se livreront à distance une guerre à mort, où tous les coups bas seront permis. Ce que le film illustrera formidablement, entre complots de cour (impliquant le frère de Marie), envoi d’agents troubles et autres intrigants (Lord Darnley, qu’elle finira par épouser), intimidations violentes (terrible scène de l’assassinat de David Rizzio) et autres passions contrariées. En creux, le cinéaste signe surtout le portrait de deux femmes de pouvoir fortes et intransigeantes mais radicalement opposées – Elizabeth la froide calculatrice d'un côté et Marie la passionnée de l'autre – mais dont les destins seront liés à tout jamais. Chose surprenante, le film (pourtant anglais) semble plutôt prendre le parti de Marie Stuart l’écossaise catholique (d'une dignité totale jusqu'au bout) contre la souveraine anglaise et anglicane. Plus encore que l’élégance de sa reconstitution historique (costumes, décors), on retiendra de ce beau film le formidable face-à-face que se livrent les deux des plus grandes actrices britanniques de leur époque, à savoir Glenda Jackson et Vanessa Redgrave.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master Haute-Définition et proposé en version originale anglaise (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français et anglais sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée par Justin Kwedi (24 min.), une Bande-annonce d’époque (4 min.) et des Bandes-annonces Éléphant Films.
Édité par Éléphant Films, « Marie Stuart reine d’Écosse » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD depuis le 14 mars 2023.
Le site Internet d’Éléphant Films est ici. Sa page Facebook est ici.
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