Les bérets verts
Un grand merci à Warner Bros Entertainment France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les bérets verts » de John Wayne et Ray Kellogg.
« Les vietcongs sont partout. Aux abords du camp. Il y a même des infiltrés dans mon commando. »
A Fort Bragg, en Caroline du Nord, le Colonel Mike Kirby est chargé de réunir deux équipes de soldats d’élite, les « Bérets Verts », pour une opération au Sud du Vietnam. Sur place, deux missions les attendent. Ils doivent tout d’abord aménager une base au cœur du territoire ennemi puis, tout en défendant le camp, mener une opération commando en vue de kidnapper un général nord-vietnamien…
« Ici, la seule justice connue, c’est une balle ! »
Incarnation s’il en est du héros viril et rugueux à l’écran, John Wayne fut aussi l’icône de l’Amérique patriote et conservatrice. Mais à la fin des années 60, le cinéma comme la société connaissent de profondes mutations. Et tandis que les mouvements hippies et contestataires fleurissent, le western – son genre de prédilection – amorce lentement son déclin. Dans ce contexte de changement des valeurs, il se lance alors dans l’adaptation pour le cinéma du roman « Les bérets verts » de son compatriote Robin Moore (auteur quelques mois plus tard du roman « French connection » qui sera également adapté à l’écran avec succès par William Friedkin). Un projet un peu à contre-courant de l’opinion américaine, alors largement divisée sur la question de la guerre du Vietnam et majoritairement opposée à tout interventionnisme, dans lequel il s’implique pleinement puisque non content d’être la vedette du film, il en sera aussi l’un des producteurs. Surtout, le film sera pour lui l’occasion de repasser une seconde et dernière fois derrière la caméra, huit ans après son mythique « Alamo » (1960). Même si, sur le papier, le spécialiste des effets spéciaux Ray Kellogg est crédité comme coréalisateur, c’est surtout l’expérimenté Mervyn LeRoy qui épaule Wayne sur le tournage (et qui, par élégance, refusa d’être crédité au générique).
« C’est toujours plus difficile de parler de la guerre quand on ne l’a pas vue de ses yeux »
En cette fin de décennie des sixties, alors que le Nouvel Hollywood s’attache à filmer des personnages de marginaux cherchant à s’affranchir du système conservateur américain, John Wayne signe avec « Les bérets verts » un film de guerre d’autant plus surprenant que jusqu’ici aucun cinéaste ne s’était aventuré à traiter frontalement de la – très clivante – guerre du Vietnam. Un film que l’on peut d’ailleurs considérer comme un film de propagande tant, dès sa scène d’ouverture, il affiche son parti pris résolument interventionniste, militariste et plus généralement favorable à cette guerre contre un ennemi plus idéologique (le communisme) qu’autre chose. Le film met ainsi en scène les aventures du Colonel Kirby et de son escouade de bérets verts qui s’articulent en deux temps distincts : la tenue d’un poste avancé dans la jungle sous la menace constante du Vietminh puis une expédition commando en territoire ennemi pour enlever un officier Vietminh de haut rang. Deux épisodes qui dépeignent un ennemi volontiers fourbe, déloyal et inhumain. Ainsi, dans la première partie, le Vietminh n’a pas de visage sinon celui d’une horde sauvage se livrant à toutes sortes d’exactions (viols, meurtres gratuits notamment de la petite-fille d’un chef de village, infiltration des soldats du camp américain) pour imposer sa terreur, tandis que dans la deuxième partie, l’ennemi prendra les traits d’un colonel dépravé menant grand train quand ses hommes se font massacrer au front. Une représentation de l’ennemi forcément caricaturale et simpliste, qui vaut aussi pour les personnages du camp américain (le journaliste sceptique qui se rallie à la cause en découvrant les horreurs sur le terrain), qui nuit forcément à l’intégrité du film. Sur la forme en revanche, l’ensemble se révèle pour le moins efficace. L’attaque du camp retranché, filmée à la manière de « Alamo » (la pyrotechnie en plus !) se révèle particulièrement spectaculaire, tandis que le rapt de l’officier ennemi donne lieu à une récupération aérienne très impressionnante. Entouré d’un cercle de fidèle (Bruce Cabot, Jim Hutton), John Wayne trouve là une nouvelle fois un rôle à sa démesure. Un film à voir pour le spectacle qu’il propose, plus que pour la qualité de son propos.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master restauré en Haute-Définition et proposé en version originale américaine (1.0), ainsi qu’en versions française, allemande et espagnole (toutes 1.0). Des sous-titres français, allemands, espagnols, portugais, grecs, suédois, norvégiens, finlandais et danois sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « Les cinéastes : les coulisses du film Les berets verts » ainsi que de Bandes-annonces originales.
Édité par Warner Bros Entertainment France, « Les bérets verts » est disponible en blu-ray depuis le 14 avril 2010. Il est aussi disponible au sein du coffret « 100 ans Warner – 10 films de guerre », disponible depuis le 3 mai 2023.
Le site internet de Warner Bros Entertainment France est disponible ici. Sa page Facebook est ici.
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