10 jours en or
Un grand merci à Cinetrafic et à Metropolitan Filmexport qui, dans le cadre de l’opération « Un DVD contre une critique », m’ont permis de découvrir et de chroniquer « 10 jours en or » de Nicolas Brossette.
« Il n’y a pas de hasards dans la vie. Il n’y a que des rendez-vous »
Marc Bajau sillonne le pays pour le compte d’une marque de vêtements. Il aime cette vie sur la route, libérée de toute contrainte et faite de rencontres d’un soir. Mais alors qu’il démarre une nouvelle tournée de promotion, sa dernière conquête s'en va en lui laissant son fils, Lucas, un petit métis de six ans… Commence alors une traversée de la France pas comme les autres, où Marc et Lucas vont croiser la route de Pierre, un retraité fantasque et envahissant, et celle de Julie, une jeune femme en errance. Au cours de cette odyssée, flanqué de son trio improbable, Marc Bajau va connaître "10 jours en or" qui vont changer sa vie...
« Vous avez de la chance d’avoir un petit garçon comme ça. Ça change la vie un enfant »
De longs trajets solitaires. Des kilomètres de route à perte de vue. Des chambres d’hôtel impersonnelles. Telle est la vie d’un représentant de commerce. Un quotidien pas toujours facile ni réjouissant, qui convient néanmoins parfaitement à Marc, être sans attaches qui apprécie cette vie de solitaire faite de rencontres sans lendemain. « 10 jours en or », c’est ainsi le nom de l’opération commerciale qui le pousse une nouvelle fois sur les routes de France et de Navarre. Par ricochets, ce sont aussi les dix jours pendant lesquels le héros va être contraint de sortir de sa solitude ordinaire pour s’ouvrir et reprendre goût aux autres. Pour son premier film, Nicolas Brossette nous offre un road movie en forme de gentil conte initiatique. Un conte auquel on pourra reprocher d’être souvent trop sage, trop appliqué et trop prévisible. Car en dépit de ses bonnes intentions affichées, le film souffre tout de même d’un scénario malhabile, qui accumule les improbabilités (l’enfant laissé par sa mère à un inconnu, le policier qui les laisse s’échapper du squat par le toit), les clichés (la famille recomposée dans laquelle on retrouve un enfant black, une jeune femme mal dans sa peau ou encore un vieux souffrant de solitude) et les allusions maladroites à l’actualité sociale (la traque des étrangers, la rafle, un peu trop filmé comme celles de la seconde guerre mondiale). Reste que le film réserve tout de même quelques jolis moments (la relation du héros avec la routarde notamment). Et qu’il révèle, en tête d’un casting efficace (Claude Rich, Marie Kremer, Rufus), un Franck Dubosc plutôt convaincant dans un rôle à contre-emploi, plus dramatique qu’à l’accoutumée. Suffisant donc pour passer un agréable moment sur la route avec eux.
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