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14 Dec

Agathe Cléry

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Paraboles sur le balcon, arabes dans le salon »

Agathe Cléry est une vraie working girl du XXIe siècle. Brillante directrice du marketing d'une ligne de cosmétiques spéciale "peaux claires", elle n'est néanmoins guère appréciée de ses collègues qui la trouvent dure, hautaine et la savent raciste.
Le jour où on lui annonce qu'elle est atteinte de la maladie d'Addison, maladie rarissime qui va la faire noircir, Agathe refuse de croire à une telle malédiction. Pourtant, un beau matin, elle se retrouve aussi noire que tous ceux qu'elle détestait jusqu'à maintenant.
Commence alors pour Agathe un long parcours initiatique durant lequel elle va subir moult trahisons, perdre tout ce qui lui était le plus cher, mais toutes ces humiliations vont petit à petit métamorphoser la " dure, hautaine et raciste " qu'elle était, et lui ouvrir les portes d'une nouvelle vie...

« Et vos cheveux frisent aussi ? »

Cinéaste référence dans l’univers de la comédie française, Etienne Chatiliez s’est pourtant faire rare au cinéma, ne signant avec « Agathe Cléry » que son sixième long métrage en vingt ans, après « La vie est un long fleuve tranquille » (1988), « Tatie Danielle » (1990), « Le bonheur est dans le pré » (1995), « Tanguy » (2001) et « La confiance règne » (2004). Réputée insolente et grinçante, l’œuvre de Chatiliez semble cependant s’assagir dangereusement de film en film. Contre toute attente, « Agathe Cléry » est inspiré d’une histoire vraie, celle d’une sud-africaine véritablement atteinte de la maladie d’Addison (qui est une vraie maladie qui existe !) pendant l’Apartheid. A noter qu’en raison de son format de comédie musicale qui nécessitait de grands moyens (près de 400 danseurs), le film a coûté 21 millions d’euros pour un tournage étalé sur 21 semaines.

« Je suis pas noire, je suis malade… je suis normande ! »

Une blanche raciste doit faire face à une maladie qui la transforme progressivement en noire. Voilà un synopsis particulièrement barré et absurde qui promettait une comédie bien dingue! Et ce d’autant plus que le film était signé par Etienne Chatiliez, dont l’humour irrévérencieux, grinçant et vachard était la marque de fabrique. Malheureusement, c’était sans compter sur l’assagissement ou la sénilité du réalisateur, coupable ces dernières années de films pas drôles et totalement ratés, à l’image de « Tanguy » ou de « La confiance règne ». Et ce « Agathe Cléry » ne viendra pas relever le niveau. Tout d’abord parce que Chatiliez tombe dans le piège de la facilité et du politiquement correct : si la dénonciation du racisme est toujours bienvenue, on était en droit de s’attendre à plus irrévérencieux que le schéma « elle est blanche, devient noir, et finit par tomber amoureuse d’un noir ». Un comble en soit pour un film qui se voulait provoc et méchant. D’autant que le film – ultra démonstratif et lourdingue – enfile les poncifs avec autant de subtilité qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine : les noirs ont le rythme dans la peau, se font contrôler de manière condescendante par les forces de l’ordre, subissent la discrimination sur le marché du travail (ce qui fait quelque peu réagir l’auteur de ce post, qui tout en étant blanc, a quand même subit 14 mois de chômage, comme quoi !), et – forcément – ont un gros sexe. Le tout agrémenté de passages chantés et chorégraphiés censés jouer la carte de l’humour décalé et léger mais qui s’avèrent très vite insupportables et pathétiques. A cela, il faut ajouter que ce « Agathe Cléry » se révèle profondément ringard : sans revenir sur l’actualité récente (l’élection d’Obama) qui contredit un peu le propos du film, Chatiliez surprend par l’obsolescence de son discours, d’une naïveté et d’un politiquement correct hallucinant, semblant oublier que des films comme « Devine qui vient diner ? » ou « Hairspray » proposaient des diatribes autrement plus méchantes et intelligentes il y a respectivement 40 et 25 ans de cela. Devant la faiblesse du discours et la bêtise affligeante de l’ensemble, on ne retiendra finalement que la performance de Valérie Lemercier, dont la folie et la démesure parviennent à nous arracher deux trois sourires. On ne peut pas en dire autant d’Anthony Kavanagh, qui fait preuve d’un hallucinant manque total de charisme et de sex-appeal, pourtant nécessaire pour ce rôle. Au final, « Agathe Cléry » demeure un film raté, pas drôle et profondément ringard. Comme si Chatiliez avait troqué toute son irrévérence et tout son mordant pour une naïveté le poussant à faire du Pierre Jolivet (ce qui pour moi n’est pas un compliment). Devant tant de ringardise, on se dit qu’il y a des fois où il faut savoir s’arrêter sans faire le film de trop. En tant que spectateurs, on ne nous y reprendra plus. Promis !

  



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A
Je ne comprends pas pourquoi tant d'acharnement. ce film est plein de tendresse, de subtilité, de finesse. c'est un des plus drôle de l'année et en plus on découvre un acteur génial: Anthony Kavanagh!!<br /> Non, je plaisante quand même. faut pas déconner. Je suis bien d'accord avec toi. J'ai rarement autant regretté d'être entré dans une salle de ciné et c'est d'autant plus dommage qu'il aurait pu être bien mieux que ça, ce film.
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C
Moi qui avait tant envie d'aller voir ce film, je dois m'avouer vaincue par des critiques qui s'accordent toutes à dire, que c'est une déception. J'attendrais la sortie DVD pour le louer...<br /> <br /> Sur ce, bonnes fêtes à toi ;-)
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F
c'est vrai que c'est pas une réussite. Chatiliez a perdu sa verve d'antant...
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B
Devant une telle stupidité et un immense gachis sur un sujet tellement hélas d'actualité et horriblement l'apanage de toute l'humanité, j'en suis resté sans voix. Et oui, qu'on se le dise, les blancs ne sont pas les seuls racistes ! On en trouve partout et de toutes couleurs même quand on a la même. Un film comme Collision qui partait sur la peur de l'autre était tellement génialement bien vu.
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!