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05 Apr

Angles d'attaque

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films Catastrophes

« - Ça n’aurait jamais du arriver

   - Sauf que c’est arrivé pendant notre service »

Salamanque, Espagne. La ville accueille pendant quelques jours de nombreux chefs d’états pour un sommet international. Entre la foule de badauds, nombreuse, et les menaces terroristes, la délégation américaine est plus que jamais en état d’alerte. Et le pire finit par arriver lorsque le président américain, qui s’apprête à prendre la parole en public, s’effondre, victime de plusieurs coups de feu. Dans la confusion de cet attentat et de l’évacuation du Président américain, deux attentas à la bombe viennent également frapper la ville. Entre la vision de deux des gardes du corps du Président, celle d’un touriste américain ayant filmé la scène, celle d’un mystérieux flic en civil espagnol, et celle d’une réalisatrice de télévision gérant la retransmission en direct, les éléments se recollent bout à bout pour nous délivrer une bien étonnante vérité…

« Vous ne pouvez pas donner un ordre : vous venez de vous faire tirer dessus. Ce serait révéler au monde que vous n’y étiez pas. »

Jusqu’ici réalisateur pour la télévision britannique, « Angles d’attaque » est le deuxième long pour le réalisateur anglais Pete Davis après « Omagh ». Il s’agit également de son premier film américain. A la fois film catastrophe fragmenté (façon « la mémoire dans la peau ») et film choral, cet « Angles d’attaque », film de commande de studio, est un projet plutôt complexe pour un coup d’essai. D’autant que si l’action se déroule à Salamanque, la municipalité a refusé la demande de la production de bloquer la place centrale durant les trois mois de tournage. Du coup, ladite place où se situe une grande partie de l’action a été reconstruite à l’identique au Mexique, où s’est déroulée la majeure partie du tournage. A noter que dans le cadre de sa préparation du personnage du président, le comédien William Hurt a pu rencontrer l’ancien Président Bill Clinton. De quoi affirmer que la production, assurée par le metteur en scène Paul Greengrass (« La mémoire dans la peau »), a vu les choses en grand.

« - On doit frapper fort

   - Non. On doit être fort »

Si les attentats du 11 Septembre ont durablement marqué les mémoires, ils n’en finissent pas de trouver un écho dans les productions cinématographiques hollywoodiennes, qui déclinent ces derniers temps jusqu’à l’usure des films paranoïaques sur les questions de sécurités et de menaces terroristes. A priori, pas grand chose d’original à attendre de ce film donc. D’autant que le choix de mener une narration fragmentée, façon puzzle, reprenant les mêmes évènements vus à travers les yeux de huit personnages liés par le destin, tenait par excellence de la fausse bonne idée plus casse-gueule qu’autre chose. Ainsi, le peu inspiré Pete Davis mène son récit à la façon de la série rocambolesque « 24 ». Si le procédé est déjà peu convaincant à la télé, Davis nous montre qu’il est dans ce registre aussi à l’aise qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine : les mêmes scènes vues par les différents protagonistes s’enchaînent avec un sentiment de lassitude assez rapide, et ce d’autant plus que les révélations successives, tellement improbables et alambiquées, finissent par perdre les spectateurs. Tout ça dans le but de nous dire que la complexité d’un tel acte dépasse la logique et l’entendement d’un seul individu. Si l’idée n’était pas mauvaise, elle est ici trop mal exploitée et peu convaincante, la faute à des rebondissements franchement trop énormes pour être crédibles, et à des partis pris hallucinants de bêtises, comme le terroriste très "Mac Gyver" qui mène son action à partir d’un simple téléphone, qui déclenche à la fois des bombes, et dirige à distance des mitrailleuses… La pseudo-réflexion sur le pouvoir de l’image, ou les coulisses du pouvoir s’évanouit de ce fait rapidement. De même, le réalisateur oublie l’essentiel, en faisant étonnement abstraction des motivations des terroristes, et notamment de l’agent double, interprété par Matthew Fox. Tout ça pour aboutir à un final grand-guignolesque porté par une écœurante scène de gloriole patriotique comme seuls les ricains savent les faire.

« Le comble de l’arrogance américaine, c’est qu’ils ne peuvent pas concevoir un monde où ils seront pris de vitesse »

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 Côté réalisation, Pete Davis fait preuve d’une incroyable fumisterie tant son film n’est basé que sur l’esbroufe. Mené en apparence tambour battant avec des flash-backs devant éclaircir les zones d’ombres de l’attentat, et des scènes spectaculaires de cascades et d’explosions (comme cette trop longue course poursuite en voitures dans les rues de Salamanque), le film tente en vain de masquer par ces gros effets visuels les lacunes de son scénario et le manque de cohésion de l’ensemble. Dès lors, le film, aussi spectaculaire soit-il, ne vaut pas plus qu’un gros nanar façon « Taxi » ou « Taken » (pas mal dans le genre, le type qui va kidnapper le président dans un hôtel surprotégé en tuant tout le monde). Un résultat chaotique qui n’est pas sauvé par une interprétation des plus grotesque. La palme du ridicule revenant à Forrest Whiteker, dans un rôle improbable et aberrent du touriste toujours en avance sur les autres et poursuivant l’action caméscope au poing. Dennis Quaid, William Hurt, ou encore Matthew Fox, ne relevant pas plus le niveau, enfermés dans des rôles stéréotypés de surhommes (les deux gardes du corps résistent à tout, le Président est le seul à sortir vivant et indemne de l’accident de voiture). Tout juste trouvera-t-on un peu de satisfaction avec l’interprétation, plus nuancée, de l’espagnol Eduardo Noriega. Quand au français Saïd Tagmahoui, s’il n’est pas plus mauvais que les autres, on regrette de le voir se cantonner à jouer les rôles de méchant terroriste de service dans ce genre de production américaine. Détestable à souhait, ce film qui se veut une grosse machine de divertissement de masse, est en soi un ratage complet : outre son manque d’originalité formelle, on pourra aussi lui reprocher la maladresse de son propos, terriblement manichéen et limite malsain. Son heure trente de durée apparaissant de fait comme un supplice. A fuir.

  



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M
J'ai pas été aussi catégorique que toi. Ce film est en tout point détestable tant il est patriotique à fond et repose sur des énormes incohérences scénaristiques. Néanmoins, et paradoxalement, on passe un bon moment car il reste très divertissant...
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B
Bof ! Est-e à dire que la bande annonce ou de ta crituque ne me donne pas spécialement envie d'aller vérifier par moi même ce qu'il en est de ce film ? Il y a d'autres priorités plus attirantes.
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