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12 Sep

Antonio Vivaldi, un prince à Venise

Publié par platinoch  - Catégories :  #Biopics

« Vivaldi nous fait perdre la raison…Mon Dieu ! pardonnez-moi »

 

La vie torturée d’Antonio Vivaldi, musicien vénitien exceptionnel, dont le génie musical aura été contrarié par son statut de prêtre et par la volonté de la toute puissante Eglise de ne pas le laisser sortir de sa condition, et de ne pas laisser libre cours à une forme d’expression progressiste. De ses troubles personnels et de son génie créatif, en passant par le jeu de ses relations avec les personnages importants de l’époque (Pape, Cardinaux, Chefs d’Etat, Nobles et Bourgeois, Artistes…), la vie de Vivaldi est ici exposée dans toute sa complexité, et sert également de support à un portrait social de l’Italie du 17ème siècle.

 

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« Je n’assisterais pas à cette mascarade avec vos musiciens visant à voler l’âme de mes prochains »

 

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Stefano Dionisi (à gauche). Sipa PresseGenre américain par excellence, le biopic reste un exercice toujours passionnant mais réellement difficile. Entre travail minutieux de documentation et soucis de mêler à la fois réalisme et écriture romanesque pour rendre le récit alerte, l’exercice est toujours périlleux. Pourtant, sur des sujets assez éloignés, certaines tentatives ont donné lieu à des grands films, comme le récent « Walk the line » (Mangold – 2006). Sur le thème des compositeurs classiques, on se souvient ainsi de l’excellent « Amadeus » de Forman (1984), en attendant le « Copying Beethoven » de Holland (sortie prévue fin 2007). Mais entre temps, on notera la sortie de ce « Antonio Vivaldi, un prince à Venise », deuxième long de Jean-Marc Guillermou, réalisateur en 2003 de « Il était une fois Jean-Sébastien Bach », qui récidive ici dans le biopic de compositeur. Sorti dans le plus grand anonymat estival, le film aura surpris tout son monde en étant passé entre les mailles de la presse spécialisée qui n’en a pas parlé, et surtout en étant distribué sur un nombre de copies réellement faible et principalement dans des salles « Arts et Essais ». Mais plus que tout, ce film était l’occasion de retrouver Michel Serrault dont il s’agit de l’avant-dernier film.

 

« L’Eglise ne voit en moi qu’un parasite et un perturbateur des âmes »

 

Michel Serrault. Sipa PresseOn est tout de suite surpris par le format franco-italien, qui voit les protagonistes se répondre dans leur langue maternelle respective selon leur nationalité, le tout bien évidemment doublé par soucis d’uniformité. Et si ceci n’est qu’un détail, c’est très symptomatique de l’aspect amateur que prend ce film. On ne doute à aucun moment d’une volonté du réalisateur de traiter de la vie de Vivaldi de manière quelque peu décalée. Mais là, c’est le grand n’importe quoi. Au milieu de décors criards et de costumes d’époque, se succèdent une flopée de scènes et de rencontres elliptiques, qui ne sont pas liées et qui n’apportent souvent pas grand chose au récit (on pense à la jeune danseuse que Vivaldi finit par aider à sortir de Venise au début du film), voire qui frisent souvent le grand n’importe quoi (Goldoni qui vient arranger le texte d’un opéra en moins de trente seconde pendant que Vivaldi fait répéter sa soliste). Evidemment le tout agrémenté de quelques extraits d’opéras du Maître. Bien évidemment le résultat tient de la vaste fumisterie, et n’est pas à la hauteur de la qualité d’un mauvais téléfilm, à peine égale-t-il une sitcom AB Productions. Car à cette mise en scène laborieuse et lamentable vient s’ajouter une direction d’acteurs inexistante.

 

« Avec un carnaval qui dure six mois par an, nos concitoyens passent six mois de l’année à pécher et six mois de l’année à prier »

 

Annette Schreiber et Stefano Dionisi. Sipa PresseLe casting révèle ainsi de grandes surprises : on retrouve ainsi un Vivaldi campé par un mauvais Stefano Dionisi, qui a sa décharge est maquillé de manière grotesque au fil de son vieillissement. A ses côtés, on est déçu par Michel Serrault, qui bien qu’étant de loin le meilleur comédien du film, cabotine à mort et en fait des tonnes. On rigolera de manière gênée devant la prestation improbable de Galabru en Pape à l’œil quelque peu lubrique. Quand à Annette Schreiber, les physionomistes se rappelleront l’avoir aperçu dans des chefs d’œuvre comme « Les vacances de l’amour », et seront stupéfaits de voir que son accent germanique a été gommé au profit d’un doublage plus lisse. Du grand art à l’envers en quelque sorte. A ce petit jeu, la bonne surprise vient de Christian Vadim. Dommage qu’il ne reste pas plus de 5 minutes à l’écran.

 

« Anna, je souffre de vous avoir volé votre jeunesse et de vous avoir entraînée dans cette folie »

 

Si la vie du génial et finalement méconnu Vivaldi (dont ce film était le premier biopic qui lui était consacré) avait l’apparence du sujet idéal pour un biopic de qualité au cinéma, il va sans dire que ce « Antonio Vivaldi, un prince à Venise » est certainement le nanard de l’année. Avec un scénario écrit par un manchot, une réalisation frôlant l’amateurisme total et des acteurs perdus en cours de route, le film, tel la cité des Doges, prend l’eau de toute part, et coule irrémédiablement dans les profondeurs du ridicule. Ce génie de la musique qu’était Vivaldi méritait quand même un biopic à hauteur de son talent. Quelle honte !

  Diane Fertikh et Stefano Dionisi. Sipa PresseSipa Presse



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B
Petite réaction, concernant le ton volontairement violent et méprisant d'Optimo, qui n'a pas lieu d'être sur ce site. Maintenant, s'il est si fortiche que ça, en donneur de leçon, qu'il ait au moins le courage d'avoir son propre blog.
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P
Suite au poste d’Optimo, je me permettrais simplement de rectifier quelques petites choses :<br /> <br /> - 100 copies sur la France, je suis désolé, mais c’est vrai que c’est pas énorme. Compte tenu de la présence au générique de Serrault et Galabru, et de l’intense campagne d’affichage, je m’attendais à un nombre deux à trois fois plus grand de copies, comme c’est le cas pour des productions qui me semblent équivalentes en terme de moyens (je pense à des films comme « Le pressentiment » ou le plus récent « Fragile(s) »). <br /> <br /> - Anonymat relatif. Je ne reviendrais pas sur mes mots. Je n’ai rien vu à la télévision concernant ce film, tout comme je n’ai pas vu la moindre bande-annonce au cinéma (et pourtant j’y vais plusieurs fois par semaine). De même, la presse de manière générale, et en particulier la presse spécialisée, n’a pas du tout parlé de ce film. Pour preuve, l’absence de critique dans Studio, Cine Live, Première, Télérama, ou encore Libération.<br /> <br /> - Le film est sorti principalement dans les salles « Arts et essais ». Il n’y a rien de péjoratif là-dedans. C’est juste un fait avéré. Les grands circuits, du moins à Paris et à ma connaissance, n’ont pas programmé ce film. Il est certes sorti sur les Champs (comme la plupart des films d’ailleurs), mais uniquement dans la salle indépendante « Publicis » (c’est d’ailleurs là que je l’ai vu). <br /> <br /> - Michel Serrault, je ne savais pas que c’était son dernier tournage. Maintenant, j’ai dit avant-dernier, parce que pour les spectateurs que nous sommes, nous pourrons voir une dernière fois le grand Serrault dans un dernier film à paraître sur les écrans, en l’occurrence « Le bénévole » de Mocky. <br /> <br /> Par ailleurs, je voudrais rebondir sur une de tes phrases qui m’a un peu interpellé:<br /> <br /> « Oui quelle honte d’être à côté de la plaque sur son propre blog…<br /> On a le droit de donner son propre avis, pas de raconter n’importe quoi… »<br /> <br /> Je conçois parfaitement qu’on ne soit pas d’accord avec moi. Je conçois tout autant qu’on me critique. Néanmoins, revenir sur le droit à la liberté d’expression est quelque chose qui me semble assez grave, puisque allant à l’encontre de la démocratie, et de l’essence même de ce qu’est un blog, à savoir une lieu de libre expression. <br /> <br /> Pour le reste, je laisse à chacun le soin de se faire sa propre opinion sur la nature de mes propos et de mes posts. Tout en pensant que notre différence de point de vue n’est qu’une différence d’appréciation. Mais devant de tels partis pris, on peut se demander si Optimo, à l’inverse de la plupart des blogueurs de la communauté Allociné, est purement objectif, ou s’il n’a pas travaillé sur le film ou sur sa promotion…
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O
Bonjour, je voudrai revenir sur ce que tu as dis dans ton article :<br /> <br /> "distribué sur un nombre de copies réellement faible"<br /> <br /> 100 salles, c'est faible ?<br /> <br /> "Sorti dans le plus grand anonymat estival"<br /> <br /> On en a parlé sur plein de chaînes cet été, notamment au journal de TF1 ! <br /> <br /> "principalement dans des salles « Arts et Essais ».<br /> <br /> Euh... il est sorti aux Champs-Elysées... et dans une centaine de salles en France.<br /> <br /> "retrouver Michel Serrault dont il s’agit de l’avant-dernier film."<br /> <br /> Dernier film en fait.<br /> <br /> "Quelle honte !"<br /> <br /> Oui, quelle honte d'être à coté de la plaque sur son propre blog...<br /> On a le droit de donner son propre avis, pas de raconter n'importe quoi...<br /> Enfin bon ce film t'as permi d'écire un post, c'est déjà ça...
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B
Absolument d'accord avec toi. C'est tout simplement un vrai scandale cinématographique, et un immense gachi pour Vivaldi comme pour les acteurs. Pire qu'un navet, une merde sans nom !
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