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16 Jun

Bande de sauvages

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« J’ai pas autant chialer quand j’ai vu mon père claquer »

 

Puisque les premières semaines de l’été amènent toujours leurs lots de comédies pas toujours très inspirées, les sorties du mois de juin donnent souvent le ton de ce qui nous attend en juillet et août. Alors, quoi de neuf du côté de la comédie américaine ?

Pas grand chose de bien neuf à priori, si ce n’est le film « Bande de sauvages », annoncé à coups de critiques presses catastrophiques, malgré le réel succès du film outre-Atlantique. Il faut dire que son réalisateur, Walt Becker, n’est connu chez nous que pour le film « American party », énième teen comédie, qui n’a pas apporté grand chose depuis « American pie ». Vu sous cet angle, cette « Bande de sauvages » promettaient en effet le pire. Résultats des courses.

« C’est sûr votre job est pire que le mien »

 

L’histoire :

 

Côte Est. Quatre amis quinquas au train de vie aisé, se retrouvent à l’heure des bilans. Entre celui dont la femme part, celui qui n’a pas réussi à écrire son bouquin et qui doit reprendre son travail de plombier, celui qui rêvait d’aventures et qui doit se satisfaire de sa vie bien rangée, et le timide et maladroit de service qui a peur des femmes, nos quatre héros décident de s’octroyer quelques jours loin des familles pour traverser l’Amérique en moto, histoire de faire un peu le point. Mais à vouloir jouer les bickers, ils finissent par tomber sur une vraie bande de motards, façon ZZ top et franchement patibulaires, qui décident de leur pourrir leur séjour. Mais lorsqu’on décide de reprendre sa vie en main, on se doit d’affronter tous les problèmes, même si cela ressemble à une mission kamikaze…

John Travolta, Martin Lawrence, Tim Allen et William H. Macy. Buena Vista International

« Tu vas pas faire faillite. Tu as fait faillite »

 

Il y a des films pour lesquels on a l’impression que tout est dit dans le synopsis. Celui-ci en fait partie, tant l’histoire sent le déjà-vu à plein nez. Cette histoire de quinquas aux vies finalement très réussies (argent qui coule à flots, grosses maisons et voitures, femmes belles et plus jeunes, enfants avec des têtes d’affiches publicitaires, la vraie « American way of life » !) qui partent à l’aventure pour faire le bilan de leurs vies a inspiré un nombre incalculable de films. La référence du genre étant pour moi l’inégalable « La vie, l’amour, les vaches », porté par l’excellent Billy Crystal. Film qui a d’ailleurs du également inspiré le peu inspiré Walt Becker, dont la référence ultime semble être le très subversif « Easy riders », de Dennis Hopper, qui dans l’élan de 1968 offrait un appel à la liberté et critiquait une certaine Amérique en dressant le portrait d’une nation faite de préjugés et de puritanisme.

Martin Lawrence, Tim Allen, John Travolta et William H. Macy. Buena Vista International

 

« J’aurai voulu la faire rire, mais je connais que des blagues sur les noirs »

 

Hélas, si les références du film sont louables, elle sont passées à la moulinette du film grand public et familial. On s’étonne d’ailleurs presque que le film ne soit pas produit par Disney tant tout y est extrêmement gentillet. A ceci prêt que les gags, toujours éculés, et ras des pâquerettes, ne sont pas calibrés pour les jeunes enfants. Mais quand même, l’ami Becker a sorti l’artillerie lourde, sans se soucier des proportions et de la subtilité. Ainsi, on a droit à toute la gamme des mauvais gags, comme le caca d’oiseau qui retombe sur nos héros lorsqu’ils conduisent à moto, la famille qui pêche l’écrevisse en même temps que nos héros qui sont tous nus et qui prennent un bain sauvage, en passant par le tartinage de gros méchant biker à grand coup de ketchup. Vous avez dit marrant ?

John Travolta, William H. Macy et Tim Allen. Buena Vista International

 

Mais le pire reste encore à venir puisque le film nous distille tout du long et surtout à la fin, la sacro-sainte morale made in USA. Nos héros perdus dans  leur crise de remise en question doivent ainsi héroïquement assumé des responsabilités, redécouvrir les valeurs de l’amitié et l’importance de la famille. En outre, ils sauvent également une gentille communauté rurale d’une horde de motards violents et voleurs. Ça c’est du message, yeah !

William H. Macy. Buena Vista International

 

« Roulez à fond ou restez chez vous »

 

Plombé par son scénario franchement crétin, le film l’est également par une mise en scène jamais inventive ni dynamique. Becker ne se sert jamais non plus des fantastiques paysages grandioses qu’il avait pourtant sur toute la longueur de son itinéraire. Les acteurs ne sont pas au rendez-vous non  plus, la palme du plus mauvais comédien revenant même à Travolta, qui cabotine et cachetonne à mort. Ses excès en tout genre, dans ses mimiques et dans ses rires forcés sonnent toujours très faux. Et il nous impose une fois de plus son numéro de danse. A ses côtés, Ray Liotta, Martin Lawrence et Tim Allen surjouent en permanence, la faute entre autre à des personnages ultra caricaturaux. Reste William H. Macy, dont le jeu toujours juste sauve les meubles in extremis.

Martin Lawrence, Kevin Durand et M.C. Gainey. Buena Vista International

 

Comédie familiale sur la remise en question de sa vie à la cinquantaine, cette « Bande de sauvages » avait tout pour promettre une bonne comédie et un bon divertissement. Mais voilà, quand on a un scénariste qui écrit avec ses pieds, des gags éculés, des situations comiques navrantes, un réalisateur aussi subtil qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, des acteurs qui cachetonnent, et une morale bien lisse pour pétrir l’ensemble, on obtient une comédie jamais marrante, souvent navrante, qui ne décolle jamais de la chaussée. Un conseil, taillez la route !!!



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J
Film amusant pour tout motard ayant rêvé de parcourir la route 66 ;)
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B
C'est marrant, parce qu'avec la vue de l'affiche et de la bande annonce, j'avais une petite idée de ce que ça risquait d'être. Tu me le confirmes avec brio et m'évite ainsi de perdre mon temps. Merci !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!