Batman: The dark knight
« Je crois que ce qui ne tue pas rend plus bizarre ! »
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Batman aborde une phase décisive de sa guerre au crime. Avec l'aide du lieutenant de police Jim Gordon et du nouveau procureur Harvey Dent, Batman entreprend de démanteler les dernières organisations criminelles qui infestent les rues de sa ville. L'association s'avère efficace, mais la pègre fait appel à gangster beaucoup machiavélique et imprévisible pour se défendre. le trio se heurte donc bientôt à un nouveau génie du crime qui répand la terreur et le chaos dans Gotham : le Joker...
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« On meurt en héros, ou on vit assez vieux pour savilir »
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Après quatre épisodes inégaux (les deux signés Burton, géniaux, et les deux signés Schumacher, totalement insignifiants), Christopher Nolan décidait courageusement de relancer la franchise. Mais en faisant totalement abstraction des opus précédemment réalisés, afin dimposer sa propre vision de lunivers de lhomme chauve-souris. « Batman Begins » (2005), premier opus de la trilogie annoncée par Nolan, imposait ainsi un Batman beaucoup plus sombre et se focalisait beaucoup plus sur sa psychologie. Tournage monumental (entre Chicago, Londres et Hong-Kong), budget colossal (180 millions de dollars), le film était annoncé comme lun des évènements cinématographiques majeurs de lannée 2008. Le décès dramatique et brutal de Heath Ledger, dont la performance en Joker était annoncée comme étant magistrale, a sans doute donnée une dimension, une aura supplémentaire à ce film, qui aura battu tous les records de fréquentation au box-office américain. Alors que le dernier opus de la trilogie devait être centré sur le procès du Joker, la disparition brutale dHeath Ledger oblige donc Christopher Nolan à revoir totalement sa copie. Ce troisième volet est néanmoins annoncé pour 2011. Le film a obtenu deux Oscars, celui du Meilleur son, et surtout, celui ultra mérité de Meilleur acteur dans un second rôle pour Heath Ledger, qui devient le second acteur oscarisé à titre posthume, après Peter Finch (Meilleur acteur en 1977 pour « Network »).
« Accrochons un sourire à ce visage »
On croyait le genre usé jusquà la corde, condamné à mourir de sa belle mort, tant les productions, ultra calibrées, se ressemblaient toutes les unes les autres (« Iron man », « Les 4 fantastiques », « Hulk »). Cétait sans compter sur Guillermo Del Toro (« Hellboy ») et surtout sur Christopher Nolan, qui avait tenté le pari fou de revisiter les aventures de lhomme chauve-souris après le désastre des deux épisodes signés Joel Schummacher. Et si son premier « Batman Begins » ne nous avait pas forcément convaincu, force est de constater que ce « The dark knight » renouvelle totalement le genre. Car jamais film de super-héros ne sétait jusquici appuyé sur un scénario aussi dense et aussi sombre. Bien loin des méchants trop peu charismatiques du premier opus (pauvre Liam Neesson), « The dark knight » propose un face à face beaucoup plus complexe entre quatre personnages, à la fois très antagoniques, mais tous animés par le même désir dabsolu, quelle quil soit (justice, chaos, pouvoir, ordre). Quatre visages dune même société, tous intimement liés par le destin, chacun des personnages nexistant que par lexistence des autres. La grande force du film de Nolan, cest avant tout daller beaucoup plus loin que les autres films du genre, en sondant véritablement lâme humaine et celle de la société. Car là où les autres films se limitent à une simpliste opposition du Bien et du Mal, « The Dark knight » propose une réflexion plus poussée, doù aucune âme ne ressort vraiment indemne. Aussi machiavélique et violent soit-il, le Joker se place avant tout dans la critique dune société aseptisée, qui naccepte plus la différence, et qui ne vit que pour largent. Batman pour sa part, est tellement obsédé par la justice quil enfreint en permanence les lois et la morale (comme la surveillance de la ville par les téléphones portables) pour atteindre son idéal dordre. Et que dire des loyalistes ? Même les âmes les plus nobles, comme celle dHarvey Dent, se révèlent tôt ou tard corruptibles et prêtes à céder à la dérive totalitaire. Nolan réussit par ailleurs un véritable tour de force en replaçant son histoire dans une Gotham City qui est le parfait miroir de lAmérique traumatisée et paranoïaque de laprès 11 septembre (leffondrement de lhôpital renvoie clairement à la chute des tours). Que dire dès lors du questionnement moral du réalisateur qui met face à face, le temps dune incroyable scène, deux ferries peuplés respectivement de gens « ordinaires » et des taulards, chacun pouvant faire sauter lautre ?
« Batman est le héros que Gotham mérite, mais pas encore celui quil lui faut »
Bourré dactions, de suspense et de rebondissements, « The Dark knight » réussit à passionner et à tenir en haleine le spectateur pendant ses 2h30. Mieux encore, Christopher Nolan sillustre également par la classe de sa mise en scène, à la fois sobre et virtuose, qui valorise pleinement laspect spectaculaire et crépusculaire de lensemble. Mais luvre ne serait rien non plus sans la classe impeccable et le talent de ses acteurs, à commencer par le génial Heath Ledger, totalement habité par ce personnage du Joker à qui il apporte sa folie macabre, réussissant magistralement à surclasser la déjà géniale prestation de Nicholson. Son décès brutal et prématuré confère certainement une dimension encore plus macabre à son interprétation. Grosse performance aussi pour Aaron Eckhart qui révèle ici une autre facette (cest le cas de le dire !) de son jeu. Faisant preuve dune profondeur et surtout dune noirceur quon ne lui connaissait pas, il prouve (si besoin en était) quil vaut bien plus que sa belle gueule. Sans les citer tous, on saluera néanmoins la belle performance de Maggie Gyllenhaal, qui apporte une grâce et une gravité qui manquait cruellement à cette pauvre godiche de Katie Holmes. Bien plus quun simple divertissement populaire, Nolan réussit à faire de ce « Dark khnight » une uvre sombre et lyrique, qui brille par sa densité et par la complexité de sa fable morale. Définitivement, ce « Batman » là nest pas quun simple film de super-héros : il est bien plus que cela.
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