Bilan mensuel doctobre 2006
Cest avec beaucoup de retard que je fais le bilan de ce mois doctobre 2006, riche en sorties attrayantes. Il faut dire quavec les vacances de la Toussaint, riches en sorties de grosses productions et de films pour le jeune public, et la dernière vague des films cannois, il y avait vraiment de quoi voir et satisfaire tout le monde sur les écrans de ce début dautomne. Et le nombre de sorties ma également contraint à quelques folies puisque jai vu pas moins de 23 films différents durant ce mois !!! Ceci explique en partie le retard pris dans la mise à jour de mes bilans mensuels !
Aussi, le premier film dont je parlerais, et cest probablement très subjectif de ma part puisque cest mon coup de cur de ce mois, bien que le film était très attendu depuis Cannes et son très mérité prix dinterprétation collectif, il sagit bien évidemment de « Indigènes ». Sur un sujet sensible, Rachid Bouchareb a réussi un pari fou de mélange des genres, puisque son film est à la fois un grand film de guerre, un film politique et un film historique. Le destin de ces quatre valeureux soldats nord-africains, engagés volontaires pour libérer la France, est peint sobrement, sans jamais verser ni dans le mauvais esprit revanchard, ni dans le misérabilisme. Et pourtant, les dénonciations de mépris envers ces soldats sont nombreuses et justes.
On est également bluffé par linterprétation des 5 acteurs principaux, Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Rochdy Zem, Sami Naceri et Bernard Blancan, qui imposent leur classe et leur naturel. Notons enfin que ce film a permis enfin ! daligner les pensions de ces anciens soldats de lEmpire Français avec celles de ceux de la métropole.
Je garde mon petit coup de gueule pour la fin, à savoir que je trouve quil est scandaleux que la Palme dor ai été attribuée au film « Le vent se lève », de Ken Loach, qui est un de ses plus mauvais films, alors que ces « Indigènes » auraient largement mérité de lavoir.
Parmi les autres films marquant de ce mois doctobre, je placerais le film « Poltergay » en tête. En effet, même si ce film reste très trivial, jai trouvé quil était intéressant de proposer une comédie sur un thème aussi sensible que celui de lhomosexualité, en jouant sur les clichés et sans jamais être blessant. En plus la comédie est très réussie, complètement barrée et loufoque, et portée par dexcellents comédiens, en tête desquels le toujours génial Clovis Cornillac mais aussi dexcellent seconds rôles comme Jean-Michel Lamy ou Michel Duchossoy.
Pour la dernière marche de mon podium mensuel, je mettrais « Dans Paris », qui fait figure de bonne surprise mensuelle. En effet, le cinéma de Christophe Honoré se limitait pour moi à lodieux et imbuvable « Ma mère », sombre nullité crasse avec Isabelle Huppert. Et en allant voir se film, je me suis pris un grand souffle de fraîcheur, avec cette histoire tellement humaine de mal-être amoureux et familial, et de rapports pleins de tendresse entre un père et ses fils. Filmé à la façon dun film de la nouvelle vague, il en ressort une infinie tendresse et de très bons numéros de comédiens à la mode (Romain Duris et Louis Garrel) ou disparus du grand écran depuis trop longtemps (Marie-France Pisier et Guy Marchand).
Pour finir la rubrique des bons films de ce mois-ci, on pourra noter le très charmant dessin animé « U », porté par une grande poésie, le très intéressant biopic « The queen » et la surprenante interprétation de Helen Mirren, ou encore « Last Kiss » avec Zach Braff, remake un peu feignant et moraliste mais sympathique à regarder de lexcellent film italien « Juste un baiser ».
Egalement au programme, toute une série de film médians, ni nullités ni chefs duvre, qui mont donné du plaisir en salle mais que jai oublié aussitôt en être sorti, la faute à quelques imperfections scénaristiques. On pense ainsi à « Prête-moi ta main », où on est dabord charmé par les prestations à contre emploi de Charlotte Gainsbourg et dAlain Chabat, mais qui se perd vite dans des situations trop souvent déjà vues. On pense également à « Friends with money » qui se prend trop pour du Allen sans en être, ou encore à « Click », où Adam Sandler est à la fois latout principal du film par son humour lourdingue, mais aussi le principal défaut de son film par son humour lourdingue. Des films plus politiques comme « Les fils de lhomme » ou « Une vérité qui dérange » dAl Gore, sont aussi à classer dans cette catégorie. Si la volonté de dénoncer ou dalerter sur les disfonctionnement du systèmeet le danger quil représente était à chaque fois louable, la forme choisie ne ma pas semblé appropriée. Pour le jeune public, « Les rebelles de la forêt » reste un film joyeux et plein dhumour, mais compte tenu de la qualité de ses prédécesseurs et de son manque doriginalité, il ne peut figurer dans la cour des grands.
Enfin, la catégories de films « gadins » et « navets » (toujours la plus grande, cest dingue !!!) est encore bien garnie ce mois-ci !!!
Parmi ceux-ci, il faut observer une distinction, entre les grosses déceptions, telles que « Azur et Asmar », qui, sil reste un ravissement pour les yeux (comme toujours avec Michel Ocelot), nous délivre une histoire dune longueur inouïe et un message dune niaiserie stupéfiante. Ou encore « Le diable shabille en Prada », tiré dun roman à succès, et qui reste rien de plus qu un Cendrillon urbain et branché, mais qui se plante par la vacuité de son propos. Enfin, « Les amitiés maléfiques » reste quand même regardable (surtout pour la superbe prestation de Malik Zidi), bien que son univers intello-pédant ne soit guère passionnant.
Enfin, dans la famille des vraies daubes mensuelles, je citerais notamment « Lécole pour tous », gentil conte sur la tolérance, qui ne vole pas bien haut. On est dautant plus déçu quEric Rochant nous avait habitué à des films tellement plus forts et rebelles Il est bien loin le temps d « Un monde sans pitié », d « Aux yeux du monde », et des « Patriotes ».
Des films comme « La Californie » ou « Le grand Meaulnes », adaptations ratées de romans, nous plongent dans de longs bavardages inutiles. Dans le premier cas, on assiste à un film insipide sur les relations faussées par largent dune ancienne riche en faillite et de sa cour dintéressés, et dans le second cas (comment peut-on encore adapter des histoires aussi désuètes que celle de Alain Fournier ?) on assiste à une histoire largement retouchée et parcellaire, beaucoup moins bien que le roman original (pourtant déjà pas top !), dont on retiendra la moustache ridicule sur le visage denfant de Jean-Baptiste Maunier. De même avec le stupéfiant « Le Parfum », qui semble interminable, voire même minable, et qui nous offre une scène de partouze dun ridicule incommensurable à la fin.
Mais je garde le pire du pire pour la fin. Avec dabord « Lhomme de sa vie », où Zabou se prend pour une grande cinéaste sensible quelle nest pas. En effet, un film sur un thème aussi sensible, méritait un traitement un peu plus léger que ce ramassis de lieu commun (lhétéro est un beauf quand lhomo est raffiné et cultivé), et de plans contemplatifs sur la nature provençale sous le soleil dété pour évoquer le désir. A vouloir faire du sensible et politiquement correct, elle sombre dans le racoleur. Grosse gamelle également pour le très niais et ennuyeux (et cheap aussi !) « Viva Cuba » où deux enfants liés damour tentent une fugue à travers leur île. Mais la palme des palmes reviens à linsupportable « Le pressentiment ». Si le vide sidéral était un film, je pense que ce serait celui-là. Vouloir filmer la remise en cause, la générosité et la bonté, soit, mais le faire dune manière aussi molle, niaise, creuse, et affligeante, je ne comprends pas. Cétait tellement nul que pour tout dire, sil était sorti il y a deux ou trois ans à peine, il aurait pu prétendre être nommé aux Césars dans toutes les catégories !!!
Le podium du mois donc :
1 INDIGENES
2 Poltergay
3 Dans Paris
Rocknroll
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