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17 Apr

Bilan mensuel d’octobre 2006

Publié par platinoch  - Catégories :  #Bilans mensuels

C’est avec beaucoup de retard que je fais le bilan de ce mois d’octobre 2006, riche en sorties attrayantes. Il faut dire qu’avec les vacances de la Toussaint, riches en sorties de grosses productions et de films pour le jeune public, et la dernière vague des films cannois, il y avait vraiment de quoi voir et satisfaire tout le monde sur les écrans de ce début d’automne. Et le nombre de sorties m’a également contraint à quelques folies puisque j’ai vu pas moins de 23 films différents durant ce mois !!! Ceci explique en partie le retard pris dans la mise à jour de mes bilans mensuels !

Aussi, le premier film dont je parlerais, et c’est probablement très subjectif de ma part puisque c’est mon coup de cœur de ce mois, bien que le film était très attendu depuis Cannes et son très mérité prix d’interprétation collectif, il s’agit bien évidemment de « Indigènes ». Sur un sujet sensible, Rachid Bouchareb a réussi un pari fou de mélange des genres, puisque son film est à la fois un grand film de guerre, un film politique et un film historique. Le destin de ces quatre valeureux soldats nord-africains, engagés volontaires pour libérer la France, est peint sobrement, sans jamais verser ni dans le mauvais esprit revanchard, ni dans le misérabilisme. Et pourtant, les dénonciations de mépris envers ces soldats sont nombreuses et justes.

Mars Distribution

On est également bluffé par l’interprétation des 5 acteurs principaux, Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Rochdy Zem, Sami Naceri et Bernard Blancan, qui imposent leur classe et leur naturel. Notons enfin que ce film a permis – enfin ! – d’aligner les pensions de ces anciens soldats de l’Empire Français avec celles de ceux de la métropole.

Je garde mon petit coup de gueule pour la fin, à savoir que je trouve qu’il est scandaleux que la Palme d’or ai été attribuée au film « Le vent se lève », de Ken Loach, qui est un de ses plus mauvais films, alors que ces « Indigènes » auraient largement mérité de l’avoir.

Parmi les autres films marquant de ce mois d’octobre, je placerais le film « Poltergay » en tête. En effet, même si ce film reste très trivial, j’ai trouvé qu’il était intéressant de proposer une comédie sur un thème aussi sensible que celui de l’homosexualité, en jouant sur les clichés et sans jamais être blessant. En plus la comédie est très réussie, complètement barrée et loufoque, et portée par d’excellents comédiens, en tête desquels le toujours génial Clovis Cornillac mais aussi d’excellent seconds rôles comme Jean-Michel Lamy ou Michel Duchossoy.

TFM Distribution

 

Pour la dernière marche de mon podium mensuel, je mettrais « Dans Paris », qui fait figure de bonne surprise mensuelle. En effet, le cinéma de Christophe Honoré se limitait pour moi à l’odieux et imbuvable « Ma mère », sombre nullité crasse avec Isabelle Huppert. Et en allant voir se film, je me suis pris un grand souffle de fraîcheur, avec cette histoire tellement humaine de mal-être amoureux et familial, et de rapports pleins de tendresse entre un père et ses fils. Filmé à la façon d’un film de la nouvelle vague, il en ressort une infinie tendresse et de très bons numéros de comédiens à la mode (Romain Duris et Louis Garrel) ou disparus du grand écran depuis trop longtemps (Marie-France Pisier et Guy Marchand).

Gémini Films

 

Pour finir la rubrique des bons films de ce mois-ci, on pourra noter le très charmant dessin animé « U », porté par une grande poésie, le très intéressant biopic « The queen » et la surprenante interprétation de Helen Mirren, ou encore « Last Kiss » avec Zach Braff, remake un peu feignant et moraliste mais sympathique à regarder de l’excellent film italien « Juste un baiser ».

Egalement au programme, toute une série de film médians,  ni nullités ni chefs d’œuvre, qui m’ont donné du plaisir en salle mais que j’ai oublié aussitôt en être sorti, la faute à quelques imperfections scénaristiques. On pense ainsi à « Prête-moi ta main », où on est d’abord charmé par les prestations à contre emploi de Charlotte Gainsbourg et d’Alain Chabat, mais qui se perd vite dans des situations trop souvent déjà vues. On pense également à « Friends with money » qui se prend trop pour du Allen sans en être, ou encore à « Click », où Adam Sandler est à la fois l’atout principal du film par son humour lourdingue, mais aussi le principal défaut de son film par son humour lourdingue. Des films plus politiques comme « Les fils de l’homme » ou « Une vérité qui dérange » d’Al Gore, sont aussi à classer dans cette catégorie. Si la volonté de dénoncer ou d’alerter sur les disfonctionnement du systèmeet le danger qu’il représente était à chaque fois louable, la forme choisie ne m’a pas semblé appropriée. Pour le jeune public, « Les rebelles de la forêt » reste un film joyeux et plein d’humour, mais compte tenu de la qualité de ses prédécesseurs et de son manque d’originalité, il ne peut figurer dans la cour des grands.

 

Enfin, la catégories de films « gadins » et « navets » (toujours la plus grande, c’est dingue !!!) est encore bien garnie ce mois-ci !!!

Parmi ceux-ci, il faut observer une distinction, entre les grosses déceptions, telles que « Azur et Asmar », qui, s’il reste un ravissement pour les yeux (comme toujours avec Michel Ocelot), nous délivre une histoire d’une longueur inouïe et un message d’une niaiserie stupéfiante. Ou encore « Le diable s’habille en Prada », tiré d’un roman à succès, et qui reste rien de plus qu’ un Cendrillon urbain et branché, mais qui se plante par la vacuité de son propos. Enfin, « Les amitiés maléfiques » reste quand même regardable (surtout pour la superbe prestation de Malik Zidi), bien que son univers intello-pédant ne soit guère passionnant.

 

Enfin, dans la famille des vraies daubes mensuelles, je citerais notamment « L’école pour tous », gentil conte sur la tolérance, qui ne vole pas bien haut. On est d’autant plus déçu qu’Eric Rochant nous avait habitué à des films tellement plus forts et rebelles… Il est bien loin le temps d’ « Un monde sans pitié », d’ « Aux yeux du monde », et des « Patriotes ».

Des films comme « La Californie » ou « Le grand Meaulnes », adaptations ratées de romans, nous plongent dans de longs bavardages inutiles. Dans le premier cas, on assiste à un film insipide sur les relations faussées par l’argent d’une ancienne riche en faillite et de sa cour d’intéressés, et dans le second cas (comment peut-on encore adapter des histoires aussi désuètes que celle de Alain Fournier ?) on assiste à une histoire largement retouchée et parcellaire, beaucoup moins bien que le roman original (pourtant déjà pas top !), dont on retiendra la moustache ridicule sur le visage d’enfant de Jean-Baptiste Maunier. De même avec le stupéfiant « Le Parfum », qui semble interminable, voire même minable, et qui nous offre une scène de partouze d’un ridicule incommensurable à la fin.

Pan Européenne Edition

Mais je garde le pire du pire pour la fin. Avec d’abord « L’homme de sa vie », où Zabou se prend pour une grande cinéaste sensible qu’elle n’est pas. En effet, un film sur un thème aussi sensible, méritait un traitement un peu plus léger que ce ramassis de lieu commun (l’hétéro est un beauf quand l’homo est raffiné et cultivé), et de plans contemplatifs sur la nature provençale sous le soleil d’été pour évoquer le désir. A vouloir faire du sensible et politiquement correct, elle sombre dans le racoleur. Grosse gamelle également pour le très niais et ennuyeux (et cheap aussi !) « Viva Cuba » où deux enfants liés d’amour tentent une fugue à travers leur île. Mais la palme des palmes reviens à l’insupportable « Le pressentiment ». Si le vide sidéral était un film, je pense que ce serait celui-là. Vouloir filmer la remise en cause, la générosité et la bonté, soit, mais le faire d’une manière aussi molle, niaise, creuse, et affligeante, je ne comprends pas. C’était tellement nul que pour tout dire, s’il était sorti il y a deux ou trois ans à peine, il aurait pu prétendre être nommé aux Césars dans toutes les catégories !!!

 

Le podium du mois donc :

 

1 – INDIGENES

2 – Poltergay

3 – Dans Paris

 

Rock’n’roll



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B
En effet !Ce fut un mois riche en sorties qui nous ont gâté par la qualité et la diversité de tous horizons. Du très bon comme du très mauvais, indigènes restant comme un très grand moment d'émotions et de justice rendue, et poltergay, de la détente et de la dérision sans tombER dans les travers débiles habituels sur ce sujet.
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