A bout portant
« Je veux pas demmerdes, je veux juste récupérer ma femme. Pour ça on ma demandé de vous faire sortir et cest exactement ce que je vais faire. »
Tout va pour le mieux pour Samuel et Nadia : lui est bientôt infirmier et elle, attend son premier enfant. Mais tout bascule lorsque Nadia se fait kidnapper sous l'oeil impuissant de Samuel.
A son réveil, son portable retentit : il a trois heures pour sortir de l'hôpital dans lequel il travaille un homme sous surveillance policière.
Le destin de Samuel est désormais lié à celui de Sartet, une figure du banditisme activement recherchée par tous les services de police. S'il veut revoir sa femme vivante, Samuel doit faire vite...
« Ils sen branlent que taies rien fait »
Un film. Il nen fallait pas plus à Fred Cavayé pour connaitre les honneurs dune critique plutôt enthousiaste, dun succès public destime, et même dun remake hollywoodien réalisé par Paul Haggis et porté par Russell Crowe. Rien que ça ! La chance du débutant ? Peut-être un peu. Mais pas seulement. Le bonhomme naurait pas pu avoir tous ces honneurs sans avoir un peu de talent. Et lune des grandes qualités de son cinéma réside dans son efficacité très « américaine ». A savoir un sens particulièrement développé de la concision et de lépure qui lui permet de boucler ses films en moins de 90 minutes chrono et déviter ainsi tout temps mort. Une chose rare et particulièrement appréciable en ces temps où les films de genre peinent à descendre sous la barre des deux heures.
« Je te fais pas faire le flic, tas trop une bonne tête ! »
Attendu au tournant, Fred Cavayé voulait de toutes évidences éviter de prendre des risques inutiles. Pas étonnant dès lors de le voir nous proposer une trame scénaristique finalement assez proche de son précédent long, « Pour elle ». A savoir un homme ordinaire contraint de recourir à une violence et à des pratiques extrêmes pour sauver la femme quil aime. Une thématique chère à des réalisateurs comme Sam Peckinpah et ses « Chiens de paille » dont on sent ici linfluence sur le cinéma de Cavayé. Mené tambour battant, le film se laisse suivre dailleurs sans déplaisir malgré quelques invraisemblances (Roshdy Zem qui se relève après une piqure dadrénaline alors quil est encore intubé seulement quelques minutes avant). Il souffre en revanche dun manque doriginalité flagrant, dun côté trop « déjà vu ». En soi, ce ne sont pas tant les personnages de flics ripoux franchement caricaturaux ni limprobable machination qui sont en cause. Mais limpression que tout cela réuni dans un même film porté par un homme qui court non stop pour retrouver sa femme disparue a été déjà vu ailleurs et en mieux (« Ne le dis à personne », pour ne pas le citer). Une impression appuyée par une dernière scène, très explicative, qui savère tout simplement inutile et qui empêche cet honnête thriller de boxer dans la catégorie du dessus. Tout cela est un peu dommage car les comédiens (Lellouche et Zem en particulier) savèrent très convaincants, tout comme la réalisation au cordeau de Cavayé.
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