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16 Apr

Chasseurs de dragons

Publié par platinoch  - Catégories :  #Films d'animation-Dessins animés

« Qui voudrait vivre ici, dans la peur du Bouffe Monde ? »

Zoé est une petite fille malicieuse qui croit aux dragons, aux légendes, et aux contes de fées. Elle vit dans le château de son oncle, le Seigneur Arnold, qui gouverne un monde constamment menacé par un terrible dragon. Alors que le réveil de ce dernier est imminent et risque une nouvelle fois de mettre le monde à mal, Zoé décide de se mettre en quête de chevaliers suffisamment courageux et forts pour combattre le dragon. Un jour qu’elle se retrouve en danger dans les bois, elle est secourue par Gwizdo et Lian-Chu, deux chasseurs de monstres en tous genres à la petite semaine, qui ont plus l’air de bras cassés et de pieds nickelés qu’autre chose. Mais pour Zoé, ça ne fait pas l’ombre d’une doute : ce sont eux qui iront combattre le dragon…

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« On va pas se faire tuer parce qu’une petite fille croit encore aux contes de chevaliers ! La vie c’est pas un conte de fée ! Si on y va, on va tous mourir… »

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Chasse gardée des studios américains, le cinéma d’animation aura réussit à supplanter depuis une dizaine d’années le dessin animé 2D traditionnel, principalement sous la houlette de Dreamworks (« Shrek », « Madagascar », « Gang de requins », « Bee Movie ») et de Pixar (« Ratatouille », « Le monde de Némo », « Les indestructibles », « Toy Story », « Cars »). Quelques tentatives européennes avaient bien été tentées (comme par exemple « Arthur et le Minimoys »), mais jusqu’ici, personne n’avait pu contester la suprématie américaine dans le genre. Nouvelle tentative française, donc, avec ce « Chasseurs de dragons ». Un long métrage inspiré d’une série déjà publiée en BD, dont les réalisateurs sont Valérie Hadida et Arthur Qwak. Ce dernier est d’ailleurs co-scénariste et co-réalisateur du film, aux côtés d’un autre novice en la matière, Guillaume Ivernel. Revendiquant volontiers des influences aussi variées que prestigieuses telles que Walt Disney, les contes pour enfants, l’heroic fantasy (« Le Seigneur des anneaux »), ou encore l’univers du dessinateur Moebius, ce « Chasseurs de dragons » s’affichait d’entrée comme un projet des plus ambitieux.

« C’est pas grave si vous n’êtes pas de vrais chevaliers. Vous êtes quand même mes héros préférés. Et puis Yang Shu est encore plus fort que dans mes livres. Il suffit d’y croire et moi j’y crois. »

Et contre toute attente, ce « Chasseurs de dragons » est une très bonne surprise. Résolument moderne, alerte, et dynamique, le film offre un spectacle pétillant et dans l’air du temps, à la hauteur des standards américains. Mais mieux encore, dans un univers largement formaté où les productions du genre finissent par se ressembler toutes les unes des autres, « Chasseurs de dragons » aura réussit à se trouver une identité propre et à imposer son style. Ne reniant pas la tonalité résolument moderne des productions américaines, faite d’un humour léger, loufoque et efficace, les réalisateurs auront cependant réussit à trouver une juste mesure en évitant le côté « péteur » de « Shrek » (loin de moi la volonté de dénigrer l’ogre vert !), pour distiller une certaine forme de féerie et de poésie, plus inspirée celle-là par Miyazaki et l’animation asiatique. Flirtant ainsi entre deux mondes et deux écoles, le film nous convie à un voyage féerique dans un monde fantastique mêlant châteaux forts médiévaux, forêts exotiques, monstres et dragons, et petites planètes en suspension dans l’atmosphère. Un voyage en forme de quête initiatique, où chacun des héros trouvera ce qu’il cherchait (courage, reconnaissance, amitié, famille). L’intelligence et la qualité de l’écriture permettra en outre d’aborder un certain nombre de thèmes propres au genre des films d’animation (difficulté à croire en soi, en ses rêves, à trouver sa place dans le monde et dans la société), tout en leur donnant une autre dimension, les élevant au-delà du stade simpliste et gnian-gnian, permettant à tous les spectateurs, des plus jeunes aux moins jeunes, de trouver de quoi se satisfaire.

« Je ne te crains pas, gros moche. Mon cœur est pur comme de l’eau de roche »

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 Mais plus que cette jolie histoire, ce « Chasseurs de dragons » est une formidable réussite visuelle. Ivernel et Qwak ont su faire preuve d’un talent créatif  et d’une imagination débordante, en créant ainsi un univers original, teinté de magie et de poésie, avec ses châteaux, ses lambeaux de planètes en désagrégation, et ses dragons squelettiques. L’animation est tout aussi irréprochable, la fluidité des mouvements de l’ensemble étant sublimée par un choix de couleurs judicieux. Le casting de voix s’avère tout aussi brillant, Patrick Timsit et Vincent Lindon en tête. Ayant déjà partagé l’affiche à plusieurs reprises, les deux comédiens réussissent parfaitement à se montrer complémentaires, la gouaille exubérante de l’un trouvant un parfait contrepoint dans la gravité intériorisée de l’autre. A noter la présence vocale d’Amanda Lear…dans un rôle d’homme ! Sa voix au timbre grave si particulier faisant néanmoins des merveilles !  Au final, « Chasseurs de dragons » s’avère donc un film très réussit et un divertissement de très grande qualité. Porté par un scénario original et moderne, et par une réalisation magnifique, l’univers original, imaginatif, et poétique qui nous est proposé à de quoi ravir petits et grands. L’animation française se porte décidément très bien. A ne pas louper !

  



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F
Je trouve aussi ce film terriblement attachant et bien fait. Tout y est réfléchi et travaillé : l'animation, la driection artistique, l'humour, l'émotion. Bel hommage à Moebius en +<br /> Je vais me faire des ennemis, mais entre ça et un Pixar, y'a pas photo je prends celui là.
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B
Je dirais même plus, à voir et revoir. J'ai adoré ce conte merveilleux pour son graphisme, son scènario, ses personnages... tout est beau et super bien ficelé. C'est rare, alors profitons en !
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!