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11 Oct

En cloque, mode d'emploi

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies romantiques

« Alison est enceinte, c’est une histoire marrante, vous avez deux minutes ? Vous connaissez « boire ou conduire » ? Là c’est pareil mais avec baiser »

 

Affiche française. Paramount Pictures FranceCalifornie. Alison travaille pour une chaîne de télévision à succès. Belle, bosseuse, dynamique, elle est récompensée en obtenant une place d’animatrice sur la chaîne. Ben est un glandeur invétéré. Vivant en collocation avec quatre de ses potes, tous plus adolescents attardés les uns que les autres, ils rêvent de gagner leur vie en créant un site Internet référençant les films où les actrices célèbres apparaissent nues. Pour fêter sa promotion Alison et sa sœur décident d’aller faire la fête en boite. C’est d’ailleurs là qu’elle rencontre Ben. Complètement ivres l’un et l’autre, ils finissent la nuit ensemble, se séparant poliment au matin, leur mode de vie et leurs aspirations n’étant définitivement pas compatibles. Alors que tout semble fini et oublié, huit semaines plus tard, Alison se découvre enceinte et rappelle Ben…

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« Tu croyais que j’avais une capote en peau de quequette ? »

 

Seth Rogen et Katherine Heigl. Paramount Pictures FranceDécouvert avec fracas en 2005 et son hilarant « 40 ans toujours puceau », qui avait révélé le talentueux Steve Carrell après un carton surprise au box-office américain, Judd Appatow s’était imposé sur un seul film comme porteur d’une fraîcheur et d’un renouveau dans la comédie américaine. Ton décomplexé et presque débonnaire, humour gentiment potache tout en gardant une certaine sincérité et un goût prononcé pour les personnages attachants, le film n’avait pas connu en France le succès et la reconnaissance qu’il méritait. La deuxième comédie de mister Appatow, « En cloque, mode d’emploi » arrivait donc précédé d’un pitch qui s’annonçait hilarant et d’une flatteuse réputation de comédie réussie, avec bandes-annonces très drôles et articles favorables tournant sur Internet à l’appui. Succès surprise au box-office américain cet été, tourné avec une partie des mêmes acteurs que « 40 ans », le film sentait bon le gros délire entre potes. Bref, vous l’aurez compris, c’était le film que j’attendais le plus de ce mois d’octobre ! En bon adolescent attardé que je suis, je n’ai donc pas attendu plus longtemps pour aller le voir. Alors ce « En cloque, mode d’emploi », confirmation ou ratage ?

 

« - Je ne m’étais pas faite à l’idée d’avoir un bébé avant au moins dix ans !

   - Moi je viens seulement de me faire à l’idée que quelqu’un pouvait accepter de coucher avec moi »

 

Katherine Heigl et Seth Rogen. Paramount Pictures FranceIl faut bien l’admettre, ce « En cloque » est loin d’atteindre le niveau de « 40 ans toujours puceau ». Au contraire, il aurait même bien pu s’appeler « Beaucoup de bruit pour rien ». Ce n’est pas qu’on ne rit pas dans ce film. Certains gags fonctionnent plutôt pas mal, les vannes et les bons fusent par moment. Mais le film souffre de gros problèmes de rythme. 2h10, c’est une durée définitivement trop longue pour une comédie dont on peine à voir le bout. En toute honnêteté, on pourrait tout à fait et sans que ça ne gêne l’histoire, couper une quarantaine de minutes à ce film. D’un voyage sous champignons hallucinogènes à Las Vegas, en passant par la succession de gynécologues passés en revue, jusqu’à une improbable traque à l’infidélité du beau-frère, Appatow a laissé beaucoup trop de gras, qui pénalisent la fluidité et la cohérence de l’ensemble, rendant les scènes comiques trop rares et trop distantes les unes des autres, endormant quelque peu le spectateur dans un rythme parfois trop monotone. D’autant qu’Appatow a le cul entre plusieurs chaises tout au long de son film, hésitant entre buddy movie, teen movie, et comédie romantique. Et là encore cette hésitation demeure frustrante pour les spectateurs, car à force de toucher à tous les genres, il n’en satisfait aucun. A ce titre, il sombre dans la guimauve ultime dès la moitié du film, qui consiste à amener un happy end pas forcément utile. De l’ado attardé qui va s’assumer et se révéler être un homme sécurisant, un bon père et bon mari, à la fille indépendante qui va se laisser prendre au jeu de l’amour, le film est non seulement trop vite cousu de fil blanc et surtout demeure d’un politique correcte d’autant plus aberrant que le synopsis et l’humour du film ne pouvaient fonctionner que sur le politique incorrect. Le monde à l’envers en quelque sorte.

 

« Sans protections, il y a des trucs pour éviter les grossesses, on t’as rien appris ? Par exemple, quand la nana est dessus, il n’y a aucun risque, c’est la loi de l’apesanteur »

 

Katherine Heigl et Leslie Mann. Paramount Pictures FranceLoin de la confirmation, Appatow pêche donc par une mise en scène trop molle et par un vrai manque de synthèse. En revanche, on apprécie toujours autant sa direction d’acteurs qui fonctionne toujours bien, laissant apparaître une sorte de naturel dans les expressions des acteurs qui semblent heureux d’être là, et exploitant à fond dans les meilleurs scènes les talents de vanneurs de ses jeunes poulains. A leur tête, Seth Rogen laisse un bilan mitigé. S’il prouve un indéniable talent comique (une vraie mitraillette à réparties et à grossièretés), son jeu dans les scènes plus romantiques ou plus sérieuses reste souvent en-dessous de celui de ses camarades. A ses côtés la très jolie Katherine Heigl est le vrai plus du film. Non contente d’apporter son charme, on lui découvre un réel charisme, s’imposant naturellement par la justesse de son jeu et par sa présence au milieu d’un groupe de professionnels de la tchatche. Si Leslie Mann est en surjeu constant, on appréciera en revanche la belle prestation du fidèle et trop rare Paul Rudd (les deux étaient présents dans « 40 ans »), aussi à l’aise dans le registre comique que dans les séquences plus sérieuses..

 

« Le mariage, c’est comme une sitcom en pas drôle. C’est comme « Tout le monde aime Raymond » sauf que ça dure pas 22 minutes mais toute la vie »

 

Katherine Heigl et Seth Rogen. Paramount Pictures FranceAnnoncé comme LA comédie de la rentrée, ce « En cloque mode d’emploi » ne tient pas ses promesses. Idée de départ mal exploitée, scénario trop frileux, vrais problèmes de rythmes, Appatow, qui cherche trop à être politiquement correct, ne confirme pas tout le bien qu’on avait de lui et de son « 40 ans toujours puceau ». Malgré quelques séquences comiques très réussies, où on rigole de bon cœur, le film est une grande déception. Rendez-vous dans deux semaines pour une séance de rattrapage avec « Supergrave », produit par Appatow et écrit par deux de ses jeunes poulains (dont Jonah Hill présent dans « En cloque »), et qui s’annonce pour le coup hilarant.



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O
bah,mwa g adoré le début du film...j ms8 aréter au moment ou ils sont allés chez le gynéco pr la première fois je n'ai pu rien rien connaitre de la suite..j'aimerai bien télécharger gratuitement ce film mais bn...bref,g adoré contrairement à Mélissa et à Bobomorane...
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M
Je suis plutôt mitigée par rapport à ce film. Ce n'est pas le film du siècle et c'est très decevant par rapport aux critiques dythirambiques de différents journaux. Néanmoins, je l'ai vu en VF et je suis persuadée que la version originale est bien plus drôle et bien meilleur. Soit, je vais le revoir dans de meilleures conditions, cad en VO et me livrerais à de nouvelles conclusions après. Néanmoins, je suis tout à fait d'accord avec toi, bien trop long pour une comédie...
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B
Le ratage complet de l'année ! ou tout ce qu'il ne faut pas faire en une leçon. Pas de quoi rire, à peine sourire, ou alors forcé. La vulgarité n'est pas l'apanage du comique. Grand gachis. Dommage et désolant.
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