Les contes de la nuit
« Loup ? Sorcier ? Qui es-tu ? »
Tous les soirs, une fille, un garçon et un vieux technicien se retrouvent dans un petit cinéma qui semble abandonné, mais qui est plein de merveilles.
Les trois amis inventent, se documentent, dessinent, se déguisent. Et ils jouent toutes les histoires dont ils ont envie dans une nuit magique où tout est possible...
Ils créent ainsi six contes, qui les mèneront au moyen-âge, en Afrique, aux Antilles, en pays Aztèque ou encore au Tibet.
Au programme donc: Le loup-garou, Ti'Jean et la belle sans-connaitre, L'élu de la ville d'or, Le garçon tam tam, Le garçon qui ne mentait jamais, La fille-biche et le fils de l'architecte.
« Une jolie fille c'est plus intéressant qu'une ville d'or »
Ovni dans l'univers de la production pour enfants, orfèvre dans le monde de l'animation, Michel Ocelot trace soigneusement son chemin en marge des géants du genre, faisant entendre sa petite voix singulière. Révélé il y a près de quinze ans par son « Kirikou et la sorcière », il a su imposer son style tout en ombres chinoises, hors des modes, en une poignée de films (« Princes et princesses », « Kirikou et les bêtes sauvages », « Azur et Azmar »). Cinq ans après son dernier long, il nous propose ses « Contes de la nuit », compilation de contes courts initialement prévus pour la télévision. En attendant de s'attaquer au troisième volet des aventures de Kirikou.
« C'est moi qui décide puisque nous inventons l'histoire »
« Les contes de la nuit ». Avec un titre pareil, on attendait de ce film de la féerie, de l'évasion et du rêve. Malheureusement, « Kirikou » mis à part, c'est toujours un peu pareil avec Michel Ocelot : on est toujours bluffé par la beauté formelle et visuelle de ses films, mais profondément déçu par leur contenu assez pauvre. Et ces « Contes de la nuit » n'échappent hélas pas à la règle. Pourtant, ces six contes nous promettaient de nous faire voyager aux quatre coins du monde à des époques différentes. Mais hélas, le voyage s'avère bien fade tant ceux-ci se révèlent particulièrement naïfs et simplistes. Entrecoupés de séances redondantes et pénibles dans le théâtre où ils sont conçus, ces contes manquent d'intérêt et se perdent en caricatures ridicules (l'accent de Ti'Jean, le garçon Tam-tam). Et comme si ce n'était pas assez, Ocelot finit de nous achever (et son film avec) de par sa propension à nous assener des morales à deux balles. On apprendra ainsi que mentir c'est mal. Faire la guerre et tuer aussi. Et que l'argent ne fait pas le bonheur et n'est rien comparé à l'amour. Les (très) jeunes spectateurs seront peut-être sensibles à ces messages ô combien engagés. Les autres seront obligés de passer leur chemin. La vacuité du film est d'autant plus regrettable que, visuellement, on reste sous le charme de l'esthétisme du théâtre d'ombres de Michel Ocelot ainsi que de la beauté de ses couleurs flamboyantes. A ce titre, son travail rappelle celui du Douanier Rousseau, à qui il emprunte également sa naïveté. Quoi qu'il en soit, ces qualités ne sauvent pas le film de l'ennui profond qu'il suscite.
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