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04 Aug

Dreamland

Publié par platinoch  - Catégories :  #Drames

« Sois toujours là pour moi »

 

Première réalisation de Jason Matzner, petit génie venu de la pub, « Dreamland » avait tout du film indépendant US, labellisé « Festival de Sundance » : film a petit budget, montrant une autre Amérique, en marge du système, peuplé de paumés et de sans-avenirs marqués par de vraies fêlures. Metteur en scène novice, pas de noms ronflants à l’affiche, toute petite diffusion (deux salles sur l’ensemble de la France), de quoi forcément aiguiser ma curiosité !

Réactions à chaud.

Pretty Pictures

 

« Une seule chose surpasse le fait de s’embrasser le premier soir : presque s’embrasser le premier soir »

 

L’histoire :

 

Nouveau-Mexique. « Dreamland » est un village perdu quelque part au milieu du désert. Dans cette étendue immense et poussiéreuse se sont regroupées de nombreux mobil homes, dans lesquels vivent tout un tas de personnages plus paumés les uns que les autres. Au milieu des joueurs de guitare et autres guetteurs d’extraterrestres, vit Audrey, 18 ans, qui rêve de devenir écrivain. Elle vit (et s’occupe de) avec son père, veuf inconsolable devenu agoraphobe, incapable de relever la pente et noyant son chagrin dans la bière. On y trouve également Calista, jeune fille de son âge, malade de sclérose en plaques, rêvant de devenir Miss America et qui s’appuie sur sa meilleure amie tout en la culpabilisant. Dans cet univers bien tranquille débarque un jour une nouvelle famille, dont le fils, Mookie, va déstabiliser l’équilibre ambiant, en révélant les pulsions et les désirs de chacune de deux jeunes filles…

Agnes Bruckner et Kelli Garner. Pretty Pictures

 

« Calista et toi vous emmêlez, moi je démêle »

 

C’est un bilan contrasté qui ressort du visionnage de ce « Dreamland ». Entre une histoire finalement assez peu originale (un univers trop paisible où l’apparition d’une personne révélant les désirs de tous va sortir tout le monde de sa torpeur et semer la pagaille : thème fréquent au cinéma, rappelant certains Chabrol, ou encore le récent et raté « UV »), et un manque d’action chronique, « Dreamland » avait tout du film casse-gueule.

Pourtant, Matzner arrive à donner un petit quelque chose de plus qui permet au film de dépasser ce cadre. Peut-être ce plus se situe-t-il au niveau du portrait, sensible, des deux jeunes adolescentes qu’il filme avec beaucoup de tendresse et de justesse. Bien que leur quête de bonheur et les enjeux qui y sont liés puissent nous dérouter par leur futilité et leur vacuité, Audrey et Calista nous touchent par leur justesse, par leurs rêves de petites filles que la vie n’a pas gâté, et leurs aspirations de femmes. Peut-être est-ce aussi grâce à un scénario malin qui s’intéresse à une autre Amérique, celle des loosers et des paumés, loin des super-héros et des manias de la finance qu’Hollywood nous montre à longueur de temps. Peut-être est-ce enfin par la manière dont il filme ces décors si particuliers du désert du Nouveau-Mexique (un peu à la façon de Wim Wenders), ces grandes étendues désertes, ce ciel lourd si coloré, et cette chaleur étouffante qui plane d’un bout à l’autre du film.

Ce qui n’empêche pas de regretter que le film soit si contemplatif, comme pour mieux souligner que l’action se déroule à l’écart de tout, là où il ne se passe rien. L’heure et demie se déroule alors sur un rythme beaucoup trop lent et sans réellement d’action. Le happy-end final étant aussi un peu trop prévisible et inapproprié.

 

« Perdre la raison et la retrouver, c’est presque la même chose »

 

Côté interprétation, la jeune Agnès Bruckner crève l’écran, entre beauté incendiaire en devenir et la justesse de son jeu. Elle excelle dans ce rôle de grande adolescente à la fois rêvant du grand amour et se laissant culpabiliser par ses proches qu’elle porte à bout de bras. A ses côtés Kelly Garner est brillante aussi, parfaite dans son rôle de baby doll nunuche, blonde coconne mais pas si méchante. C’est de Justin Long que vient la déception. Si son rôle de catalyseur de désirs et de pulsions devait prendre les traits d’un personnage solaire et incandescent, son physique ingrat et son manque absolu de charisme le mettent en porte-à-faux permanent. Grossière erreur de casting donc. On soulignera enfin la jolie performance du trop rare John Corbett.

      Pretty PicturesPretty Pictures

 

« Je ne voulais pas te réveiller. Tu vas me manquer. On se reverra à Dreamland »

 

Avec son premier film, « Dreamland », Jason Matzner nous livre une œuvre intéressante, bien que pas toujours maîtrisée et bien qu’un peu trop calibrée « cinéma indépendant US – Sundance ». Malgré cela, ce film contemplatif, bien interprété, et dressant un portrait sensible d’une Amérique en marge et de deux adolescentes un peu paumées, reste bien plaisant à voir.

     Pretty PicturesPretty PicturesAgnes Bruckner et Kelli Garner. Pretty Pictures



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B
Si j'ai bcp aimé ce film, dont on retrouve la patte de Wim Wenders, des actrices excellentes dans leur jeu, le scénario manque ne manque pas tant d'originalité, mais pêche par cette idiote happy end stupide, qui gache tout. A voir malgrès tout, car loin d'être un navet.
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