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04 Dec

La famille Jones

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Si les gens vous aiment ils voudront ce que vous avez »

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Lorsque les Jones emménagent dans la banlieue chic d’une petite ville américaine, ils apparaissent tout de suite comme une famille idéale.

Non seulement ce sont des gens charmants, mais ils ont en plus une magnifique maison et sont mieux équipés que toutes les autres familles du quartier.

Le problème c’est que la famille Jones n’existe pas : ce sont les employés d’une société de marketing dont le but est de donner envie aux gens de posséder ce qu’ils ont…

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« Nous ne vendons pas des articles mais un mode de vie »

Ils sont riches, beaux, sexy et ils ont tout, à commencer par un train d’avance sur tout le monde en terme de mode, de gadgets et de nouvelles technologies. Mieux qu’une famille idéale, les Jones sont (avant tout) une famille témoin. Exactement comme les maisons. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment une famille, mais plutôt quatre redoutables commerciaux chargés d’infiltrer une banlieue huppée pour doper la consommation des produits de luxe. Venu de la publicité, Derrick Borte s'attaque pour son premier long à un sujet qu'il connait bien. Construit autour d’une idée scénaristique très originale, son film laissait entrevoir quelque chose d’un peu subversif, ou du moins corrosif. D’ailleurs, de l'aveu même de l'intéressé, il n’a fait que pousser à son paroxysme une pratique existant déjà pour pousser à la consommation de certains produits.

« C’est à celui qui mourra avec le plus de jouets »

Flirtant un peu avec le cinéma de Jason Reitman (« Thank you for smoking », « In the air ») dans sa manière de brocarder les travers de la société américaine avec cynisme et second degré, « La famille Jones » fonctionne plutôt bien dans sa première moitié, le temps pour le réalisateur de planter son décor, d’y installer ses personnages et de mettre en place la supercherie censée duper toute la petite communauté. Au-delà de la société de consommation, c’est un peu le rêve américain qui est moqué et égratigné ici par Dick Borte, qui dresse un portrait peu reluisant de ces banlieues huppées peuplées de millionnaires oisifs qui tuent le temps en d’interminables parties de golf, en réceptions chiantes, ou en se retrouvant au salon de coiffure, endroit où il faut absolument être vu. Mais derrière le vernis de cette société idéale, de grosses lignes de failles se révèlent peu à peu, rappelant que si l’argent détermine ici qui vous êtes et votre appartenance à cette communauté, il ne permet cependant pas d’acheter l’essentiel, à savoir l’amour et le bonheur. Si ce constat peut paraitre un peu acide au pays du dollar roi, il annonce aussi – paradoxalement – le déclin du film qui abandonne alors progressivement son sujet initial pour s’intéresser aux fêlures des personnages. Des fêlures (le gay qui ne s’assume pas, la nympho qui recherche en vain amour et respect) que ni l’argent ni la possession matérielle ne semble pouvoir combler. Mais quand la bonne morale (le suicide du voisin) rattrape le film en même temps qu’une allusion à une certaine actualité (crise de l’endettement) et que le héros tombe le masque et s’aplatit en excuses, le mal est définitivement fait et on regrette que Borte n’ait pas joué jusqu’au bout la carte du cynisme et du politiquement incorrect. Son film n’en aurait été que meilleur et plus percutant. Le choix d’un acteur plus charismatique que David Duchovny aurait également donné plus de punch à la distribution, par ailleurs plutôt correcte dans son ensemble.

  



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B
C'est tout a fait ça. Bonne première moitié de fiulm, après ça coule à pic et gache le tout. Dommage car la trame partait d'une très bonne idée.
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Le site sans prétention d'un cinéphile atteint de cinéphagie, qui rend compte autant que possible des films qu'il a vu!