Les 4 Fantastiques et le Surfeur dargent
« Il ny aura rien de normal dans nos vie tant que nous ferons ce métier »
La sortie des « 4 Fantastiques » marque un tournant dans lété puisquil devrait sagir de la dernière super production estivale à sortir sur nos écrans. Un été qui aura été marqué par son lot de superproductions grand public («Ratatouille », « Transformers », « Les Simpsons »), qui auront été pour beaucoup des suites (« Die Hard 4 », « Shrek 3 », « Oceans 13 », « Harry Potter et lordre du Phénix »). Ces « 4 Fantastiques et le Surfeur dargent » ne dérogent pas à la règle, puisquil sagit du deuxième opus de la franchise cinématographique adaptant sur grand écran les aventures de nos super-héros Marvel. Le premier épisode était sorti voilà deux ans, lancé pour surfer sur les succès des adaptations ciné de super-héros. Jen avais dailleurs gardé un plutôt bon souvenir avec son humour léger et sa volonté affichée de ne pas trop se prendre au sérieux. Jétais donc pressé de voir ce second opus. Impressions à chaud.
« Là où va le Surfeur, huit jours après, une planète meurt »
Lhistoire :
En pleins préparatifs pour le mariage de Reed et Sue, alias M.Fantastic et la Femme Invisible, apparaît une drôle de créature : le Surfeur dargent. Si sa présence déclenche toute une série de phénomènes anormaux (coupure générale délectricité, rafraîchissement du climat et autres réjouissances), ses intentions profondes vont finir par apparaître comme étant réellement la destruction de la Terre. Une menace qui va saccentuer lorsque ce dernier, insaisissable, décide de creuser un réseau de galeries dune largeur incroyable dans notre bonne vieille planète. Pris entre larmée qui veut les manipuler, un surfeur dargent quil semble impossible darrêter, et leurs aspirations individuelles qui risquent de dessouder léquipe, nos quatre héros doivent faire face à un danger sans précédent. Et ce dautant plus que Fatalis, lennemi de toujours, est mystérieusement revenu à la vie
« Et alors ? Le Monsieur qui brille ta emmené au pays magique des sucettes ? »
La première chose qui frappe dans ces « 4 Fantastiques », cest le manque doriginalité, la ressemblance trop flagrante avec lépisode précédent. Le fait que Tim Story, déjà réalisateur du premier opus, se retrouve aux commandes de ce deuxième épisode, y est certainement pour quelque chose. Si on retrouve toujours le même humour ras des pâquerettes, et la même (et agréable) envie de ne pas trop se prendre au sérieux, en revanche les défauts et les reproches que lon peut faire à ce second film sont les mêmes que sur le premier. A commencer par le scénario, trop mou du genou. Les scénaristes choisis pour travailler sur cette franchise ne semblent décidément pas inspirés. Si le scénario de ce film tient sur un timbre poste, on lui reprochera surtout son manque doriginalité (par rapport au premier film mais aussi par rapport aux autres films de super-héros Marvel), et son côté trop peu fouillé. Jamais les scénaristes nont réellement travaillé sur la personnalité des principaux protagonistes, se limitant à leur donner des traits caractéristiques caricaturaux (le playboy dragueur et tête brûlée, le scientifique trop sérieux, la Chose et son caractère brut de décoffrage, grossier et rustre, et la jolie et pondérée Femme invisible). Là où un « Spiderman 3 » surprenait son monde par létude de la personnalité profonde de Peter Parker, la franchise des 4 Fantastiques se limite au contraire un scénario basique sur ce plan là. Car les méchants ne sont pas mieux lotis : le transparent Fatalis réapparaît de manière obscure sans que lon sache vraiment comment, et surtout le Surfeur dargent, personnage finalement proche de la tragédie grecque, est totalement sacrifié sur lautel du parti pris pour le grand spectacle. Ainsi, alors que son histoire personnelle, et surtout le choix cornélien qui le consume (obéir et tuer pour défendre celle quil aime ou se rebeller et mourir) auraient du donner lieu à des scènes fortes et émouvantes, les scénaristes et Tim Story ne lui accordent pas plus de 5 ou 6 répliques, lévolution de ses choix étant quant à elle zappée de manière elliptique, et surtout son final héroïque réduit à un combat de moins de trente secondes. Je ne parlerais même pas du monstre tentaculaire et interstellaire, il débarque comme un cheveu sur la soupe et apparaît durant les trente secondes du combat final.
« - Pourquoi veux-tu détruire notre planète ?
- Je nai pas le choix »
Lutilisation des effets spéciaux est toute aussi critiquable. Il est flagrant que ces derniers ont coûté très cher. Dailleurs dans la plupart des cas, ils sont très réussis (le très impressionnant sauvetage de la grande roue londonienne, le surfeur dargent en lui-même, et sa faculté de passer au travers des matières, les courses poursuites avec Flamme sont également réussies). Mais pourquoi quand on a ces moyens et cette technique se limiter à un final aussi court et peu impressionnant? Le combat se limite en effet à un court combat entre Flamme contre Fatalis, puis à un affrontement plus que sommaire entre le surfeur et le monstre de lespace. Les autres membres du groupe ne se battent pas et la durée totale ne doit pas excéder trois minutes. Vraiment décevant.
« Savoure chaque moment avec elle et dit lui quelle avait raison : on a toujours le choix »
Pour conclure, ces « 4 Fantastiques » reprennent du service dans une aventure archi convenue et décevante. Si lhumour est bien là (il est vrai quon rigole aux trois allusions et vannes de la Torche, et aux échanges de pouvoirs entre super-héros), laction, elle, est restée dans les vestiaires. Ceci est dautant plus dommage que ce second opus prouve quil y avait les moyens et la technique visuelle suffisante pour permettre un bien meilleur spectacle. Avec son humour gentillet, ses gadgets et ses beaux effets spéciaux, le film plaira certainement au jeune public pour qui il semble finalement conçu, les autres suivront ce spectacle sans déplaisir, mais ressortiront quand même avec un large goût dinachevé.
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