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09 Aug

Les 4 Fantastiques et le Surfeur d’argent

Publié par platinoch  - Catégories :  #Science-Fiction-Heroïc Fantasy

« Il n’y aura rien de normal dans nos vie tant que nous ferons ce métier »

 

La sortie des « 4 Fantastiques » marque un tournant dans l’été puisqu’il devrait s’agir de la dernière super production estivale à sortir sur nos écrans. Un été qui aura été marqué par son lot de superproductions grand public («Ratatouille », « Transformers », « Les Simpsons »), qui auront été pour beaucoup des suites (« Die Hard 4 », « Shrek 3 », « Ocean’s 13 », « Harry Potter et l’ordre du Phénix »). Ces « 4 Fantastiques et le Surfeur d’argent » ne dérogent pas à la règle, puisqu’il s’agit du deuxième opus de la franchise cinématographique adaptant sur grand écran les aventures de nos super-héros Marvel. Le premier épisode était sorti voilà deux ans, lancé pour surfer sur les succès des adaptations ciné de super-héros. J’en avais d’ailleurs gardé un plutôt bon souvenir avec son humour léger et sa volonté affichée de ne pas trop se prendre au sérieux. J’étais donc pressé de voir ce second opus. Impressions à chaud.

 

« Là où va le Surfeur, huit jours après, une planète meurt »

 

L’histoire :

 

En pleins préparatifs pour le mariage de Reed et Sue, alias M.Fantastic et la Femme Invisible, apparaît une drôle de créature : le Surfeur d’argent. Si sa présence déclenche toute une série de phénomènes anormaux (coupure générale d’électricité, rafraîchissement du climat et autres réjouissances), ses intentions profondes vont finir par apparaître comme étant  réellement la destruction de la Terre. Une menace qui va s’accentuer lorsque ce dernier, insaisissable, décide de creuser un réseau de galeries d’une largeur incroyable dans notre bonne vieille planète. Pris entre l’armée qui veut les manipuler, un surfeur d’argent qu’il semble impossible d’arrêter, et leurs aspirations individuelles qui risquent de dessouder l’équipe, nos quatre héros doivent faire face à un danger sans précédent. Et ce d’autant plus que Fatalis, l’ennemi de toujours, est mystérieusement revenu à la vie…

Twentieth Century Fox France

 

« Et alors ? Le Monsieur qui brille t’a emmené au pays magique des sucettes ? »

 

La première chose qui frappe dans ces « 4 Fantastiques », c’est le manque d’originalité, la ressemblance trop flagrante avec l’épisode précédent. Le fait que Tim Story, déjà réalisateur du premier opus, se retrouve aux commandes de ce deuxième épisode, y est certainement pour quelque chose. Si on retrouve toujours le même humour ras des pâquerettes, et la même (et agréable) envie de ne pas trop se prendre au sérieux, en revanche les défauts et les reproches que l’on peut faire à ce second film sont les mêmes que sur le premier. A commencer par le scénario, trop mou du genou. Les scénaristes choisis pour travailler sur cette franchise ne semblent décidément pas inspirés. Si le scénario de ce film tient sur un timbre poste, on lui reprochera surtout son manque d’originalité (par rapport au premier film mais aussi par rapport aux autres films de super-héros Marvel), et son côté trop peu fouillé. Jamais les scénaristes n’ont réellement travaillé sur la personnalité des principaux protagonistes, se limitant à leur donner des traits caractéristiques caricaturaux (le playboy dragueur et tête brûlée, le scientifique trop sérieux, la Chose et son caractère brut de décoffrage, grossier et rustre, et la jolie et pondérée Femme invisible). Là où un « Spiderman 3 » surprenait son monde par l’étude de la personnalité profonde de Peter Parker, la franchise des 4 Fantastiques se limite au contraire un scénario basique sur ce plan là. Car les méchants ne sont pas mieux lotis : le transparent Fatalis réapparaît de manière obscure sans que l’on sache vraiment comment, et surtout le Surfeur d’argent, personnage finalement proche de la tragédie grecque, est totalement sacrifié sur l’autel du parti pris pour le grand spectacle. Ainsi, alors que son histoire personnelle, et surtout le choix cornélien qui le consume (obéir et tuer pour défendre celle qu’il aime ou se rebeller et mourir) auraient du donner lieu à des scènes fortes et émouvantes, les scénaristes et Tim Story ne lui accordent pas plus de 5 ou 6 répliques, l’évolution de ses choix étant quant à elle zappée de manière elliptique, et surtout son final héroïque réduit à un combat de moins de trente secondes. Je ne parlerais même pas du monstre tentaculaire et interstellaire, il débarque comme un cheveu sur la soupe et apparaît durant les trente secondes du combat final.

Doug Jones. Twentieth Century Fox France

 

« - Pourquoi veux-tu détruire notre planète ?

   - Je n’ai pas le choix »

 

L’utilisation des effets spéciaux est toute aussi critiquable. Il est flagrant que ces derniers ont coûté très cher. D’ailleurs dans la plupart des cas, ils sont très réussis (le très impressionnant sauvetage de la grande roue londonienne, le surfeur d’argent en lui-même, et sa faculté de passer au travers des matières, les courses poursuites avec Flamme sont également réussies). Mais pourquoi quand on a ces moyens et cette technique se limiter à un final aussi court et peu impressionnant? Le combat se limite en effet à un court combat entre Flamme contre Fatalis, puis à un affrontement plus que sommaire entre le surfeur et le monstre de l’espace. Les autres membres du groupe ne se battent pas et la durée totale ne doit pas excéder trois minutes. Vraiment décevant.

Chris Evans et Michael Chiklis. Twentieth Century Fox France

 

« Savoure chaque moment avec elle et dit lui qu’elle avait raison : on a toujours le choix »

 

Pour conclure, ces « 4 Fantastiques » reprennent du service dans une aventure archi convenue et décevante. Si l’humour est bien là (il est vrai qu’on rigole aux trois allusions et vannes de la Torche, et aux échanges de pouvoirs entre super-héros), l’action, elle, est restée dans les vestiaires. Ceci est d’autant plus dommage que ce second opus prouve qu’il y avait les moyens et la technique visuelle suffisante pour permettre un bien meilleur spectacle. Avec son humour gentillet, ses gadgets et ses beaux effets spéciaux, le film plaira certainement au jeune public pour qui il semble finalement conçu, les autres suivront ce spectacle sans déplaisir, mais ressortiront quand même avec un large goût d’inachevé.    

Chris Evans, Ioan Gruffudd, Jessica Alba et Michael Chiklis. Twentieth Century Fox France



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B
Pas faux ! Sûrement le plus grand gachi des suites de l'été. Pourtant, j'aime bien l'ambiance et on se console en se disant que ça aurait pu être pire...
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