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01 Dec

Les femmes de ses rêves

Publié par platinoch  - Catégories :  #Comédies

« Je pige pas, tu refuses le mariage, mais tu ne profites pas du célibat. C’est pas une vie, c’est le purgatoire ! »

 

Paramount Pictures FranceEddie, la petite quarantaine, tient un magasin de sport à San Francisco. Célibataire, il semble avoir renoncé à l’idée de se marier un jour. Pourtant, entre son père, retraité soumis au démon de midi et qui à la vie sexuelle débridée, et son meilleur ami, soumis à sa femme et qui a préféré se marier pour entrer dans le rang et par peur de la solitude, Eddie fait l’objet d’une pression le poussant à rencontrer la gente féminine. Un jour, après avoir assisté au mariage d’une de ses ex, il fait la rencontre fortuite de Lila, une jeune et jolie chercheuse en écologie. Entre eux, l’attirance est immédiate et réciproque. C’est le début d’une liaison qui semble intense et passionnée. Mais le statut de célibataire de la belle Lila lui vaut une mutation plus ou moins forcée et à long terme à l’autre bout du monde. Malgré ses doutes et la très faible durée de leur histoire, Eddie, sous la pression des siens, franchit le pas et épouse Lila. Alors que tout semble marcher comme dans un conte de fée, la lune de miel prend des tournures inattendues, et la princesse se transforme peu à peu en cauchemar, se montrant caractérielle et menteuse. Entre succession de gaffes, de disputes, et autres imprévus, Eddie passe la plus grande partie de son temps tout seul. Ce qui lui permet de faire la connaissance de Miranda, jolie touriste venue en famille fêter le renouvellement des vœux de son oncle et de sa tante. Entre eux, le courant passe bien d’entrée. Et si c’était finalement Miranda la femme de ses rêves ?

 

« On vise tous l’exploit, mais la patience paye toujours »

 

Ben Stiller. Paramount Pictures FranceRéférences en terme de comédies gentiment potaches et irrévérencieuses, la carrière des frères Farrelly n’en est pas moins sinueuse. Lancés par le déjanté « Dumb et dumber » (1994), les deux réalisateurs auront connus quelques gros succès au box-office, comme « Mary à tout prix » (1998) ou « Fous d’Irène » (2000), mais aussi, avec la décennie 2000, des films passés plus ou moins inaperçus comme « L’amour extra large » (2002), ou « Deux en un » (2003). Leur précédente réalisation, « Terrain d’entente », pourtant portée par Drew Barrimore, sera tout juste sorti dans une toute petite poignée de salles en France. Pour marquer leur grand retour, les frangins terribles ont décidé de faire un remake de « The heartbreak kid » (le film des Farrelly reprend le même titre en anglais), comédie d’Elaine May sortie en 1972, et portée par Charles Grodin et Cybill Shepherd. L’occasion pour eux de signer leurs retrouvailles avec Ben Stiller, dix ans après « Mary à tout prix », leur plus gros succès. A noter que le film a été présenté au dernier Festival de Deauville.

 

« Je vais enfin pouvoir mettre un visage sur ce slip »

 

Ben Stiller et Malin Akerman. Paramount Pictures FranceAprès les grosses déceptions des comédies made in Apatow que la presse nous avait survendus ces derniers mois (« En cloque, mode d’emploi » et « Supergrave »), on ne pouvait que se montrer très méfiant avant la sortie d’une nouvelle grosse comédie américaine. D’autant qu’au-delà des films d’Apatow, aucune comédie américaine sortie ces derniers mois n’aura laissé de souvenirs impérissables. Mais voilà, pour leur grand retour, les frères Farrelly ont décidé de revenir à leurs fondamentaux, reprenant la recette miracle du film à mi-chemin entre comédie romantique et humour potache. Et pas de doute, c’est ce qu’ils savent faire de mieux! Bien sûr, qu’on se le dise, l’humour ici reste principalement centré sous la ceinture. Ami poète, ce film n’est pas fait pour toi ! Mais on doit reconnaître qu’avec « Les femmes de ses rêves », ils font très forts. Pour leur nouvelle réalisation, ils retrouvent les personnages ordinaires qu’ils affectionnent tant, et prennent un malin plaisir à les confronter à des situations qui les dépassent, et les malmènent à fond, en gardant l’habitude de pousser les gags toujours un peu trop loin. Et ça fonctionne du tonnerre ! Entre Eddie le brave gars maladroit qui se retrouve dépassé, confronté à une femme de rêve avec qui il n’a finalement rien en commun et dont le passé caché est en totale inadéquation avec sa vie bien rangée (elle est une ancienne junkie, endettée, sans travail, forte tête et se comporte au lit comme une actrice porno), ou Lila la fausse candide qui passe de la femme idéale au cauchemar vivant avant d’être malmenée physiquement à l’extrême, les Farrelly ne reculent devant aucune situation énorme et torturent nos deux héros pour notre plus grand plaisir. Et tout en arrivant à nous les rendre finalement attachants. Il est certain que ce film ne révolutionne pas l’humour des films du genre (on y retrouve beaucoup de « Mary à tous prix » mais aussi de « Polly et moi » de Hamburg – 2004), mais les Farrelly restent maîtres en la matière quand il s’agit de manipuler tant l’humour bien gras situé bien en-dessous de la ceinture, que l’humour tarte à la crème. Ils nous gratifient ainsi de grands moments (les scènes de sexe sont à mourir de rire, celles avec le père de Stiller et l’oncle Tito également, sans parler de la bientôt culte scène de la méduse qui égalera probablement la zigounette coincée dans la fermeture éclair de « Mary à tout prix »), et les gags s’enchaînent sans fautes à un rythme très soutenu. A l’exception d’un dernier quart d’heure poussif et plus convenu, « Les femmes de ses rêves » s’offre le luxe d’être vraiment hilarant pendant une heure et demie. Et ce d’autant plus que contrairement aux derniers films d’Apatow, il n’y a pas de fond moraliste à ce film, pour lequel le mariage (valeur sacrée pour tout américain qui se respecte) est assimilé au pire calvaire qui soit pour l’homme.

 

« Tu crois que ta femme est folle parce que pendant sa lune de miel elle chante tout le temps, veux baiser sans arrêt et a un coup de soleil ? »

 

Ben Stiller et Michelle Monaghan. Paramount Pictures FranceQu’on aime ou non ce genre de comédie, on ne pourra que saluer la virtuosité du scénario de ce film, qui assume totalement tous les gags, même les plus horribles, et qui ne se fixent aucune limite en la matière. De même, et c’est rare par les temps qui courent, le rythme soutenu et sans temps morts ou passages à vide avec lequel s’enchaînent les gags est un des grands facteurs de réussite du film. Celui-ci est d’ailleurs renforcé par une mise en scène et un montage dynamique, tout comme le sont les choix musicaux. Mais la réussite du film est également due à un incroyable duo d’acteurs qui acceptent les pires situations et qui manient l’autodérision avec une grande maestria. Ben Stiller retrouve ainsi un rôle lui permettant de donner la pleine mesure de son extraordinaire talent comique, et trouve en la magnifique débutante Malin Akerman un alter ego insoupçonnée. Derrière eux, la très charmante Michelle Monaghan, livre une jolie performance, mais reste prisonnière d’un rôle beaucoup plus sage. A noter enfin que le comédien jouant le personnage de papa de Stiller n’est autre que son propre père, Jerry Stiller, qu’on avait notamment vu dans les deux versions de « Hairspray ».

 

« Le secret d’un mariage heureux ? Efforce toi de sourire tout le temps, endure les cinquante prochaines années, et attend la délivrance de la mort ! »

 

Ben Stiller et Michelle Monaghan. Paramount Pictures FranceHumour hilarant et bien potache, fond de comédie romantique et personnages attachants, « Les femmes de ses rêves » est une comédie très réussie qui signe définitivement le retour des frères Farrelly à leur meilleur niveau. Bien évidemment, on pourra toujours reprocher à ce genre de film son humour un peu trop potache et facile. Mais maniée avec leur dextérité et leur envie de bien faire, on se retrouve victimes de rires coupables devant ce film hilarant. Porté par un trio d’acteurs brillants et charmants, on retiendra également le retour en grande forme de Ben Stiller dont les dernières comédies étaient un peu décevantes, ainsi que la révélation Malin Akerman. « Les femmes de sa vie » est donc une excellente comédie qui a tout pour réussir un joli score au box-office. De très loin la meilleure comédie américaine de l’année.

 Ben Stiller et Malin Akerman. Paramount Pictures France     Ben Stiller et Michelle Monaghan. Paramount Pictures France



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B
Oui, beaucoup de bons gags, d'excellents acteurs et actrices, une belle maitrise de la mise en scène, on ri beaucoup. Un bon quart d'heure de trop vers la fin sans intérêt, mais dans l'ensemble, beaucoup de déjà vu. Reste cependant avec "les rois du patin" la meilleure comédie comique de l'année. Même si j'attendais mieux.
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