Frangins malgré eux
« La seule raison pour laquelle on te tolère sous notre toit mon père et moi cest parce que cest la seule solution pour quon puisse tamponner ta mère »
A 39 ans, Brennan Huff n'a toujours pas de job sérieux et vit chez sa mère, Nancy. De son côté, Dale Doback est un éternel chômeur de 40 ans qui vit encore avec son père, Robert.
Lorsque Robert et Nancy se marient et emménagent sous le même toit, Brennan et Dale deviennent frères malgré eux et se retrouvent à vivre ensemble. Quand leurs querelles infantiles et leur incorrigible paresse menacent de faire exploser leur toute nouvelle famille, ces deux quarantenaires immatures imaginent un plan insensé pour réconcilier leurs parents. Mais pour y parvenir, ils vont devoir faire équipe, et peut-être même quitter la maison...
« Vous navez pas à avoir de permission. Vous êtes des adultes ! »
Après « Présentateur vedette » et « Ricky Bobby roi du circuit » (ce dernier étant inédit en salles chez nous), « Frangins malgré eux » est la troisième réalisation dAndrew McKay. Des films qui ont tous la particularité dêtre porté par le comique le plus déjanté du moment, Will Ferrell. Un duo qui se connaît bien et dont laffinité explique probablement lefficacité de leurs films jusquici. Au point que le duo se retrouvera pour le quatrième film de McKay : « The goods : The Don Ready Story ». A noter que le film est produit par Judd Apatow, le nouveau nabab de la comédie US, à qui lon doit les comédies les plus déjantées de ces dernières années (« Sans Sarah rien ne va ! », « Rien que pour vos cheveux », « Supergrave ») et qui sétait déjà intéressé aux quadras attardés avec lexcellent « 40 ans toujours puceau » quil avait dailleurs lui même réalisé.
« Ta voix est un savant mélange de Mariah Carey et de Jésus. Pendant un instant tu as pris lapparence dune licorne »
Mésestimé en France, Will Ferrell, membre éminent du « Frat Pack », est probablement lacteur américain le plus déjanté et le plus fou du moment. Ne reculant jamais devant rien (que ce soit le graveleux ou le ridicule), capable des pires excès, le comédien a enchainé les rôles les plus improbables et les plus barrés ces dernières années, de Franck le tank , lado attardé de « Retour à la fac » à Chazz Michael Michaels, le patineur machiste et hypersexuel des « Rois du patin » en passant par Ron Burgundy le journaliste mégalo de « Présentateur vedette ». Forcément la sortie sur nos écrans de sa nouvelle comédie (toujours sur un nombre de copies limités, grrrrrr !) en faisait lun des films les plus attendus du mois. Dautant que le synopsis deux « Tanguy » de 40 ans se retrouvant obligés de cohabiter après le remariage de leurs parents (!) sannonçait particulièrement barré. Pourtant à lévidence, le film nest jamais totalement à la hauteur de nos attentes. La faute à une succession de gags souvent trop limites, trop référencés, et à des baisses de régimes qui plombent par moment le rythme de cette comédie clairement trop longue. Il nempêche, les gags aussi scabreux soient-ils souvent sous la ceinture, font assez souvent mouche, et on se surprend malgré tout à rire dun rire coupable devant les pires idioties régressives et assumées. Comme par exemple lorsque Ferrell se frotte les parties génitales sur la batterie de son demi-frère de circonstance ou encore la série dentretiens foireux enchainés par nos deux antihéros. Avec en guise dapothéose une reprise hilarante de « Con te partiro » qui précède une hallucinante scène de pugilat avec des enfant. A lévidence, latout numéro un du film est sans conteste Will Ferrell, qui prend visiblement un énorme plaisir à en faire des tonnes dans le graveleux et la démesure, et dont les mimiques sont irrésistibles. A ses côtés, on retrouve John C. Reilly, sorte dalter ego de Farrell, qui fait bien mieux qu'exister à côté de l'omniprésent trublion en arrivant à faire jeu égal avec lui. Il faut dire que le duo nen est pas à sa première collaboration, les deux hommes ayant notamment partagé laffiche de « Ricky Bobby, roi du circuit ». Lautre qualité du film réside aussi dans le talent de Ferrell pour sentourer de comédiens de qualité, généralement peu habitués à ce genre de films, comme Richard Jenkins (lexcellente tête daffiche du non moins excellent « The visitor ») ou encore loscarisée Mary Steenburgen. Sans être la comédie de lannée ni même la meilleure comédie de Ferrell, « Frangins malgré eux » demeure pour autant une comédie loufoque et potache efficace, qui réserve quelques bonnes crises de rire, à condition toutefois de ne pas être réfractaire à cet humour pas franchement léger léger.
Commenter cet article