La guerre des miss
« A demain pour la branlée annuelle ! »
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22 élections de la Miss locale, 22 victoires pour Super Charmoussey. Cette année encore c'est tout Charmoussey, petit village encaissé dans la vallée et frappé durement par la récession qui se mobilise derrière son maire pour laver l'affront et remporter enfin la victoire sur Super Charmoussey, station de ski familiale et prospère. Désormais tous les coups sont permis : espionnage, délation, corruption... Cette année la guerre des miss est déclarée !
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« Je pourrais te présenter Sylvester Stallone. Tu verras, il est très généreux avec la fonte ! »
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Réalisateur touche à tout, Patrice Lecomte se sera essayé à plusieurs genres cinématographiques, connaissant coup sur coup les grands succès populaires (la saga des « Bronzés », « Ridicule »), les succès critiques (« La fille sur le pont », « Le mari de la coiffeuse »), et les véritables échecs commerciaux (« Le parfum dYvonne », « Une chance sur deux »). Cinéaste prolifique, il signe avec cette « Guerre des miss » son vingt-cinquième long métrage en 34 ans de carrière. Un film qui devrait également être son avant-avant-dernière réalisation, Lecomte précisant quil pensait encore réaliser deux films avant de mettre un terme à sa carrière. A noter qu'à l'instar de ses deux précédentes comédies (« Les bronzés 3 » et « Mon meilleur ami »), « La guerre des miss » est un film de commande, quil a essentiellement accepté pour travailler avec Benoit Poelvoorde.
« On va les massacrer tes petits boudins ! »
Cinéaste atypique et hétéroclite, Patrice Lecomte aura signé quelques-unes des comédies populaires les plus réussies et les plus marquantes du cinéma français de ces trente dernières années (en tête, les deux premiers opus de la saga des « Bronzés » et dans une moindre mesure des films comme « Viens chez moi jhabite chez une copine »). Pourtant, ces dernières années, ses tentatives de retour à la comédie se sont avérées ratées (« Les bronzés 3 », « Mon meilleur ami »). Comme si la mécanique qui avait fait son succès avait fini par se gripper. En construisant son film autour du très bankable Benoit Poelvoorde, lacteur comique francophone le plus dingue du moment, Lecomte pouvait espérer faire un retour gagnant dans le genre de la comédie. Malheureusement, en vilain tâcheron, il na pas eu la bonne idée de construire un scénario digne de ce nom, cédant à la facilité la plus totale. Renouant avec cet univers provincial glauque et ringard quil a tant dépeint (« Tango », « Tandem », « Le mari de la coiffeuse », « Les grands ducs ») tout au long de sa carrière, Leconte signe ici une comédie à lhumour particulièrement pantouflard et paresseux, au ton bien franchouillard et au scénario mal dégrossi. Sorte de relecture d « Astérix et le grand fossé », la lutte entre ces deux villages n'a rien de drôle ni de réjouissant, jouant sur les poncifs lourdingues et poussiéreux (les habitants des villages de province sont forcément des ploucs, mal sapés et mal coiffés, avec des référence culturelle proche du niveau 0 comme les films de Stallone). Pire, « La guerre des miss » finit par toucher le fond en recherchant le bon sentiment facile et prévisible façon Christophe Barratier (lado gothique qui telle une chrysalide se révèle être un gracieux papillon, et qui ô miracle ! est la fille du héros). Dès lors, peu de choses restent à sauver de cette copie de téléfilm made in France 3, à part peu être lénergie et la verve dun Benoit Poelvoorde, plutôt convaincant à défaut dêtre lui-même convaincu de la qualité de ce film. Il faut dire que le reste du casting rivalise de médiocrité (à commencer par Olivia Bonamy, aussi émouvante et drôle quun parpaing). A leur décharge, les autres comédiens héritent de rôle ultra caricaturaux dont il nest pas facile de faire quelque chose. Cétait à prévoir, « La guerre des miss » demeure donc un spectacle hautement affligeant, aussi ringard et agaçant que Geneviève de Fontenay.
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