Harry Potter et lordre du Phenix
« Où est ta maman, Potter ? Elle est morte !!! »
Tout le monde connaît le succès international de la franchise Harry Potter. La série de sept romans de lauteur anglaise J.K. Rowling a déjà vu les quatre premiers tomes être adaptés sur grand écran depuis 2001. Le cinquième volume « Harry Potter et lordre du Phenix », était annoncé depuis un an pour ce mois de juillet. La plupart des films de cette franchise ayant passé allégrement la barre des 5 millions dentrées en France, cette sortie apparaissait forcément comme le succès probable de lété. Mais le problème de ce genre de franchise cest que la magie risque toujours de sessouffler dun épisode à lautre. Du coup, Mike Newell, réalisateur de lépisode précédent « Harry Potter et la coupe de feu », a passé la main à David Yates, réalisateur britannique venu de la télé, qui réalisera également le prochain épisode. Pour tous les fans de la franchise, « Lordre du Phenix » était lépisode le plus compliqué à adapté en film, tant celui-ci est riche de détails et sombre. Le défi était donc très intéressant et prometteur. Retour sur le film événement de lété.
« Ça veut dire que le Ministre contrôle Poudlard »
Lhistoire :
Harry va rentrer en cinquième année détudes à Poudlard. Il passe dabord lété seul dans ce qui lui reste de famille, mais ne se remet pas de son traumatisant combat contre Voldemort. Il est attaqué par deux spectres et est obligé dutiliser la magie pour se défendre, ce qui lui vaut dêtre renvoyé de lécole. Si Dumbledore sauve sa tête lors de la Commission de jugement, Harry est plus que jamais menacé, le Ministère de la Magie ne croyant pas au retour de Voldemort, et voyant dans cette nouvelle une tentative de déstabilisation de la part de Dumbledore pour prendre le contrôle du Ministère. Du coup, le Ministre impose lune de ses proches comme enseignante de la magie de défense à Poudlard et lui laisse les pleins pouvoirs pour rétablir lordre et remettre Poudlard sous contrôle exclusif du Ministère. De ses cours fantoches où ils napprennent rien, Harry et ses amis décident de fonder en secret une armée détudiants de lécole et de les former pour quils soient prêts à se défendre contre Voldemort et ses sbires lors dun combat qui semble inéluctablement se rapprocher. Dautant que lOrdre du Phenix, où siègent Dumbledore et Sirius Black, société secrète de magie, protège à distance Harry et le mettent en garde contre ce combat quil semble impossible déviter
« Si tu es seul, tu es bien moins dangereux »
Comme vous laurez compris, on néchappe pas ici à la règle qui veut que les épisodes soient de plus en plus sombres au fil du vieillissement dHarry. Néanmoins, si lintrigue semblait présager de beaux rebondissements, avec ce quil faut de complots, le spectacle qui nous est offert est au final assez décevant. Certes, nétant pas franchement un grand admirateur dHarry Potter, et nayant jamais réellement accroché à aucun des épisodes sortis précédemment, mon jugement ne sera peut-être pas le plus juste. Mais il faut reconnaître que ce film additionne un bon nombre défauts qui ne lui permettent jamais de décoller.
Sur la forme, pas grand chose à dire. Comme les épisodes précédents, les effets spéciaux sont de bonne qualité (encore que la première scène de vol groupé en balais ne paie pas de mine), et les décors potables. Ils narrivent certes pas au niveau de films comme « Le Seigneur des anneaux », malgré des moyens tout à fait conséquents. Il ny a dailleurs quà voir la tronche du demi-frère géant de Hagrid ! Bref, sur la forme pas grand chose à signaler, ça tient globalement la route, sans pour autant trouver le moindre renouvellement.
« Si les grands sorciers peuvent le faire, pourquoi pas nous ? »
Sur le fond, cest autre chose. Cest même essentiellement de là que vient le problème. La théorie du complot est très mal exploitée. Yates se perd dans dinterminables scènes où Harry forme ses camarades, et où Mme Ombrage gagne tous les pouvoirs à Poudlard, ponctuant chacun de ses méfaits dun ridicule petit rire sardonique. En contrepartie pas grand chose, une absence totale de rythme, denjeux dramatiques, et des personnages sacrifiés au même titre que de nombreuses scènes qui avaient un potentiel émotionnel fort. Ainsi (désolé si je raconte un peu lhistoire), la trahison de Cho et sa séparation forcée davec Harry passe à la trappe, comme la romance entre les deux personnages. Dommage. De même, le combat final ne dure quune dizaine de minutes atteignant au passage un niveau de tension et de spectaculaire frisant le zéro absolu, grosse déception quand on attend cette scène depuis plus de deux heures. Enfin, la mort de Sirius qui devait être le point émotionnellement culminant de ce film se fait dune manière très brève et pas émouvante pour un sou. Re-dommage. Je ne parlerais même pas du combat intérieur que livre Harry pour sortir de la possession de Voldemort, qui est digne dun mauvais sketch. Bref, si lhistoire avait du potentiel, Yates a réussi un sans faute pour rater son film.
Du côté des acteurs, le bilan nest pas fabuleux non plus. Daniel Radcliff a toujours aussi peu de charisme, et cest une nouvelle fois Emma Watson qui tire son épingle du jeu. De tous les jeunes comédiens récurrents dans la série, cest bien la seule à démontrer un vrai potentiel de comédienne. Matthew Lewis et Evanna Lynch sen tient également honnêtement. Chez les acteurs confirmés, on retiendra les performances décevantes de Helena Bonham-Carter et de Imelda Stauton, qui cabotinent à mort. Un vrai jeu de massacre.
« Harry, tu nes pas une mauvaise personne, tu es une bonne personne à qui il est arrivé de mauvaises choses »
Pour conclure, ce cinquième opus dHarry Potter reste le plus décevant de la saga jusquici. Très brouillon dans le scénario, manquant de rythme dun bout à lautre, avec des partis pris scénaristiques incompréhensibles, conduisant à sacrifier des personnages importants et des scènes qui devaient apporter un peu démotions et de chair à lensemble, Yates réalise donc le sans faute en ce qui est de plomber son film. Et dire quil sera aux commandes du sixième opus
Un cinquième épisode terne, pour une saga déjà bien peu passionnante. Plus que deux épisodes et on en parlera plus
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