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24 May

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal

Publié par platinoch

« - Vous n’avez pas idée du nombre de médailles que ce salopard à décrocher pendant qu’il servait le pays…

   - Plein à n’en pas douter. Mais les a-t-il seulement méritées ? »

1957. Quelque part dans le désert du Nouveau-Mexique. Sous couvert d’uniformes américains, un groupe de soldats soviétiques attaquent une base secrète de l’armée américaine. Leur but ? Mettre la main sur l’un des mystérieux objets accumulés dans les hangars tenus secrets de l’armée. Ayant kidnappé Indiana Jones afin qu’il soit obligé de les aider, les soviétiques finissent par mettre la main sur la dépouille mystérieuse de ce qui s’apparente à un extra-terrestre. Parvenant à s’échapper, Indiana Jones fait cependant l’objet de suspicion de la part du gouvernement américain. Suspicions qui l’obligent à quitter son université. Pris en chasse par de drôles d’agents doubles lors de sa fuite, Indiana ne doit son salut qu’à l’intervention du jeune Mutt, qui était à sa recherche. Fils de l’ancienne conquête de l’aventurier, Marion, ce dernier cherche une personne capable de l’épauler pour porter secours à sa mère et au vieux professeur Oxley, tous deux faits prisonniers en Amérique du Sud alors qu’ils étaient sur la trace du mythique crâne de cristal d’Akator, relique des époques ancestrales Maya, et devant permettre de retrouver la légendaire cité d’or…

« Il semble que nous ayons atteint l’âge où la vie cesse de nous donner des choses et nous les reprend peu à peu »

 On l’avait laissé quelque part en Jordanie à la fin des années 30 dans « Indiana Jones et la dernière croisade » (1989). Il aura fallu pas moins de 19 ans pour assister aux nouvelles aventures de l’archéologue aventurier le plus connu et le plus populaire du cinéma. Il faut dire que le retour aura été mouvementé et longtemps retardé, notamment en raison de la motivation de l’équipe, un temps réticente à l’idée de relancer la franchise, mais surtout du scénario, qui aura connu de nombreuses réécritures avant de convaincre à la fois Spielberg, Lucas, et Ford. Pour aller de pair avec le vieillissement d’Harrison Ford, l’action se situe cette fois en pleine guerre froide des années 50. Longtemps annoncés au casting, Sean Connery et John Ryes-Davies ne seront finalement pas de l’aventure (le premier a refusé de sortir de sa retraite, le second n’a pas été relancé par Spielberg). Si au commencement (« Les aventuriers de l’arche perdue » - 1981), George Lucas ambitionnait de faire cinq films autour des aventures d’Indiana Jones, ce quatrième film pourrait ne pas être le dernier, Lucas parlant ouvertement de son envie de poursuivre l’aventure tandis que Harrison Ford a pour sa part donné son accord pour un cinquième opus. « Indiana Jones et le royaume du crane de cristal » a été présenté en première mondiale lors du Festival de Cannes 2008 hors compétition.

« - Ma mère m’a dit que vous êtes une sorte de pilleur de tombes

   - Non, je suis professeur d’archéologie »

.

 Près de vingt ans qu’on attendait le retour de notre aventurier préféré. Forcément, l’exigence et l’excitation étaient à leur comble. Et très vite on rentre dans le bain et on retrouve l’ambiance qui avait fait le succès des précédents opus : l’ouverture traditionnelle sur un plan de montagne (ici un terrier de taupe !), l’humour décalé et faussement sérieux, une partie des personnages secondaires, et les décors « archéologiques » en carton pâte qui font toujours autant rêvé. Pourtant – est-ce à cause de la trop longue attente ou véritablement un problème de scénario ? – on ressort du film un peu déçu. Comme si le soufflé était retombé trop vite. En fait, le vrai reproche qu’on peut faire à ce film vient du scénario : les références ne manquent pas, tant aux anciens personnages de la saga (le père d’Indy, Marcus Brody) qu’aux films de Spielberg (E.T., Intelligence Artificielle, Rencontre du troisième type) et à ceux de son scénariste et producteur George Lucas (la scène du conseil des extra-terrestres ressemble en tous points au conseil Jedi de Star Wars), les private jokes relatives à la saga non plus (sur la phobie des serpents d’Indy, l’apparition de l’arche d’alliance au début du film, etc…), mais on a le sentiment que tous ces éléments, bien qu’attendus, prennent trop le pas sur un scénario franchement alambiqué et paresseux. Et pour cause : là où Indiana Jones jouait à fond la carte de l’action et de l’aventure en trouvant des indices rationnels expliquant la grande énigme historico-archéologique au centre de chacun des films, ce nouvel opus change franchement de ton. Le professeur Jones a pris le dessus sur l’aventurier Indy et passe les deux tiers du film à faire l’initiation de celui qui est en fait son fils (oh surprise ! Comme si on ne s’en doutait pas d’entrée !), la reconstitution historique prend trop de place au détriment de l’action (Shia LaBoeuf apparaît de manière trop criante en « sosie » de Brando façon « L’équipée sauvage », références intéressantes à la guerre froide et au Maccarthysme) et les indices n’expliquent pas grand chose de l’énigme final (Comment les extra-terrestres sont-ils arrivés ? pourquoi se sont-ils installés sur Terre ? Comment les Conquistador ont-ils pu récupéré un crane de cristal alors que le conseil des extra-terrestres était inapprochable ? Comment l’homme de Roswell a-t-il pu être capturé au Nouveau-Mexique alors que le Conseil extra-terrestre était établi de manière plus ancienne en Amazonie ? Quid de la Cité d’or ?). Comme si les indices sur le périlleux chemin de l’aventurier semblaient tomber tels des cheveux sur la soupe, laissant le spectateur avec une foule de questions.

« Je connais un Professeur Jones qui là-haut doit bien se marrer ! »

 

Des considérations un peu cartésiennes qui ne doivent pas occulter cependant la qualité du divertissement que nous propose Spielberg. Car oui, on retrouve ici la légèreté de ton qui était de mise dans les précédents épisodes, de même que l’humour propre à la saga. En outre, le film doit beaucoup à la qualité de la mise en scène d’un Spielberg, toujours aussi inspiré lorsqu’il s’agit de faire du bon cinéma de divertissement populaire. Comme le prouvent les deux grandes scènes d’action du film (une course poursuite à moto dans les rues de la ville, et une course poursuite en véhicules de guerre agrémentés d’impressionnants combats en pleine jungle), remarquables de réussite. On pourra toujours chipoter sur quelques détails (le coup de Mutt qui vole de lianes en lianes avec les singes, celui des taupes qui regardent toujours bizarrement nos héros, ou celui du professeur un peu foldingue) qui laissent un léger arrière-goût de déception, comme nous l’avait également laissé JarJar Bings dans le retour de « Star Wars ». Sur le plan visuel, on notera que Spielberg s’est refusé à utiliser tout procédé numérique, tournant son film « à l’ancienne ». On retrouve ainsi avec joie la merveilleuse photographie, aux tons chaleureusement désuets, qui était déjà de mise dans les précédents opus. De même, on reconnaîtra à Spielberg qu’il n’a pas son pareil pour mettre en image des décors grandioses et fantasmagoriques, à l’image de ces merveilleuses cascades amazoniennes. Reste les comédiens. Si Harrisson Ford semble retrouver un rôle à la hauteur de son talent, et s’il a assuré lui-même la majeure partie des cascades, il apparaît malgré tout légèrement décati, et l’on regrette qu’il ai fallu près de vingt ans pour que ce nouvel épisode voit le jour. Autour de lui, les autres acteurs sont globalement bons, de la toujours parfaite Cate Blanchett (qui réalise l’exploit de briller même dans un rôle archi caricatural) à la revenante Karen Allen, en passant par le jeune Shia LeBoeuf qui réussit également à ne pas être trop agaçant. Honnête et agréable divertissement, ce nouvel (et dernier ?) opus de la saga « Indiana Jones » déçoit cependant quelque peu. S’il est bien évidemment toujours au-dessus des ersatz du genre qui pullulent sur nos écrans (« L’amour de l’or », « Sahara », « La momie », « Benjamin Gates »), il n’arrive cependant pas à égaler les anciens épisodes, et plus particulièrement le troisième (« La dernière croisade » à mon sens le plus abouti). Si les héros demeurent immortels, cet Indy là semble quand même avoir un peu vieilli. Un film attendu qui reste un agréable divertissement, mais qui pose quand même la question de savoir s’il était nécessaire de le faire…

  



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T
Ce quatriéme volet m'a laissé un sentiment partagé. C'est clair il ne vaut pas les trois premiers mais ce n'est pas non plus une catatstrophe. De plus il a le mérite d'exister et de donner une certaine évolution à la saga. Harisson Ford toujours autop malgré les quelques années
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B
Etait il nécessaire de le faire ? Oui ! mais justement parce qu'l aura fallu attendre 20 ans pour le voir, la déception est d'autant plus grande concernant le scénario quelque peu... léger. Dommage, car on y retrouve vraiment l'ambiance, les décors, l'humour et nos héros.
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