Killing fields
Un grand merci à Cinetrafic et Metropolitan Filmexport, qui, dans le cadre de la septième édition de l’opération « Un DVD contre une critique », m’ont permis de chroniquer « Killing fields » d’Ami Canaan Mann.
« Les gens ne vont pas là-bas, c’est comme si c’était infecté »
À Texas City, la police fait face à une série de meurtres, mais les rivalités internes qui minent le service et l’endroit épouvantable où ont été retrouvés les corps – le terrain vague de Killing Fields – compliquent l’enquête.
Dans le comté voisin, les inspecteurs Mike Souder et Brian Heigh travaillent sur la disparition d’une jeune fille. Pas de cadavre, aucune piste. Lorsque Anne, une gamine des rues que Brian a prise sous son aile, est portée disparue à son tour, les deux inspecteurs commencent à se dire que la solution se cache peut-être du côté de Killing Fields…
« Et si je n’arrive pas à l’arrêter ? »
On connaissait déjà les « fils de ». Au tour donc des « filles de » de se placer sur le devant de la scène. Ou plutôt, comme leurs célèbres pères, derrière la caméra. Après Sofia Coppola, Zooey Cassavetes ou encore Jordan Scott, au tour d’Ami Canaan Mann, fille de Michael Mann (« Heat »), de se lancer dans la réalisation d’un long métrage de cinéma. Produit par son père, « Killing fields » est ainsi sa première réalisation pour le grand écran, après quelques expériences sur des séries policières pour la télévision (« New York Police Blues »). Inspiré d’un fait divers réel, le projet fut un temps proposé à Danny Boyle (« Slumdog millionnaire ») qui finit par décliner l’offre, trouvant le sujet trop glauque.
« Tu ne sais pas où tu mets les pieds. C’est pire que le Klan, même ton Dieu ne vient pas ici ! »
Petit retour en arrière : durant les années 80, plusieurs dizaines de corps de femmes furent retrouvés dans une zone marécageuse texane. Partant de ce fait divers sordide qui heurta l’opinion, Amy Canaan Mann nous plonge dans un polar sombre et glauque, sur fonds de meurtres d’adolescentes, de drogués et de bayous. Une sorte de relecture de « Dans la brume électrique » de Tavernier, la dimension fantasmagorique en moins. Toutefois, la réalisatrice livre une copie très propre, jouant parfaitement des paysages arides de bayous et des « gueules » des péquenots du cru pour instaurer un climat anxiogène, lourd et menaçant comme un ciel texan. Une ambiance électrique (la tentative de viol à domicile), qui compense en partie les faiblesses d’un scénario un peu trop alambiqué (quid de la fausse piste qui donne lieu à une folle course poursuite ?) et sans réelle surprise (on devine très tôt qui est le coupable). A noter également les très bonnes performances du trop rare Jeffrey Dean Morgan et de la belle Jessica Chastain, qui sont aussi pour beaucoup dans la bonne tenue de ce film qui, sans être la réussite du siècle, demeure un solide polar.
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