L'amour de l'or
« - Promet-moi que tu diras à Tess que je laime !
- Oui. Cest qui Tess ? »
Ancien surfeur et tête brûlée, Ben Finnigan se consacre désormais pleinement à la recherche de trésors sous-marins dans la mer des Caraïbes. Depuis huit ans, il rêve de mettre la main sur le trésor dit de la « Dote royale », un mythique butin coulé dans la région en 1715. Une passion à laquelle il a tout sacrifié, y compris son mariage avec la belle Tess, ainsi que son bateau. Désormais ruiné, il ne peut plus rembourser ses dettes au truand local, Big Bunny, qui a juré sa mort. Et ce juste au moment où la découverte dindices dans les fonds marins ne lui indique la position probable du trésor. En cavale, le hasard le remet sur la route de Tess, désormais serveuse sur un yacht privé. Sils arrivent à convaincre son propriétaire, Nigel Honeycutt, de les aider dans cette quête, ils doivent cependant faire face à la concurrence de la bande de chasseurs de trésors embauchée par Big Bunny, déjà présent sur les lieux
« Vous lavez épousé pour le sexe, vous ne voudriez pas non plus quil ait un cerveau ! »
Attention, McConaughey et Hudson, deuxième ! Cinq années après leur première collaboration sur la comédie romantique « Comment se faire larguer en 10 leçons », les deux comédiens se retrouvent avec cet « Amour de lor ». Une comédie daventures, lorgnant ouvertement sur les classiques du genre tels que « A la poursuite du diamant vert ». Aux commandes de ce projet ambitieux, qui aura nécessité la construction du plus grand bassin du monde (pouvant contenir la bagatelle de 7,2 millions de litres deau !), on retrouve lexpérimenté réalisateur Andy Tennant. Celui qui aura fait ses premiers pas de réalisateur avec des séries telles que « Les années coup de cur » ou « Parker Lewis ne perd jamais », se sera fait depuis un nom sur grand écran, cet « Amour de lor » étant son septième film. Capable du meilleur (« Hitch expert en séduction », « Anna et le roi ») comme du pire (« Fashion victime », « Papa jai une maman pour toi »), la prudence était de mise pour la sortie de son nouveau film. Pour la petite histoire, si celui-ci se déroule dans les Caraïbes, seule une partie du tournage sy est déroulée, lautre partie ayant eu lieu en Australie.
« Arrête avec cette idée de reprendre tes études. Si tu veux faire de lHistoire, cest pas en tenfermant dans une bibliothèque que tu t épanouiras. Cest dans locéan que ça se passe »
La recette est archi-connue : prenez des décors de rêve (ici les plages désertes et la mer transparente des Caraïbes), des héros « jeunes, beaux, sexy, et dénudés » (le baraqué McCaunaughay en habitué du genre, face à Kate Hudson toujours à la recherche dun rôle capable de faire décoller sa carrière), et une pseudo intrigue sentimentalo-aventureuse, et vous obtenez un film sans intérêt, calibré pour attirer en salles un public peu regardant et en quête dévasion. Si la recette a souvent par le passé montré ses limites, certains films sortaient tant bien que mal du lot, tel le sympathique « Sahara » (déjà avec Matthew McCaunaughay). Mais ici, le genre touche le fond (sans mauvais jeu de mot par rapport au sujet du film). La très convenue romance prenant hélas le pas sur une quête du trésor bien peu passionnante, et les bonnes intentions du réalisateur ne font que décrédibiliser un peu plus son film malgré lui (il ny a quà voir le coup de la présentation succintes des indices dans les livres et les gravures dart, façon « Da Vinci Code », pour l'alibi). Personnages caricaturaux (la bimbo, le riche entrepreneur qui na jamais réussi à avoir laffection de sa fille, le beau gosse de service un peu con mais finalement futé, les méchants qui ne sont que des bras cassés), intrigue improbable et inintéressante, goût prononcé pour le bling bling (gros yacht de luxe, course poursuite entre jets skis et hydravion) et humour ras des pâquerettes, le film est une sorte de mixe entre Indiana Jones du pauvre, « Taxi », et Alerte à Malibu, qui ne contentera et encore péniblement que les attentes des spectateurs les moins difficiles.
« - Je te parie 1000$ que je trouve le trésor
- Tas pas 1000$
- Ok. Dans ce cas, je te parie 10$
- Tas pas non plus 10$ ! »
.
Terriblement mal écrit et mal filmé, « Lamour de lor » pâtit en outre dun extraordinaire manque de rythme et de souffle. Sans parler des poncifs que le réalisateur na même pas su éviter (le film se déroule dans les Caraïbes, on a donc droit à de la musique de Bob Marley, le trésor espagnol est forcément constitué de pièces dor rutilantes, les méchants blacks du film sont forcément habillés comme des rappeurs). Le niveau général de linterprétation atteint lui aussi des sommets. A commencer par Matthew McCaunaughey, qui, non content de cachetonner dans cette infâme exercice de cabot, senferme de plus en plus dans les rôles inconsistants du beau gosse de service, un tantinet attardé, et « beau et con à la fois » (« Playboy à saisir », « Sahara »). Face à lui, Kate Hudson ne brille ni par son jeu, ni par son physique. Nimporte quelle figurante au visage de Barbie aurait pu livrer une prestation aussi anecdotique. Pour preuve: ons'étonne même que Jessica Alba n'ai pas hérité du rôle! Reste le grand Donald Sutherland, immense acteur dont la présence ici est aussi aberrante quinjustifiable. Sil en est réduit à ça pour payer ses impôts Les mauvaises langues diront toujours que ce film nest quune petite comédie sans prétentions faite pour divertir les soirs de temps maussade gris et pluvieux. Mais aussi inoffensif soit ce film, il faut être un sacrément mauvais réalisateur pour arriver à faire aussi peu rêver quand on bénéficie de décors aussi extraordinaires. De plus, réaliser daussi grosses bouses à une époque où la place de cinéma frôle les 10, ça tient quand même du scandale !!! A croire que l'unique motivation du film - à savoir faire des entrées! - est comprise dans le titre!!!
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