L'effet papillon
Un grand merci à Cinetrafic et à Metropolitan Filmexport pour m’avoir permis de voir et de chroniquer le blu-ray de « L’effet papillon » d’Eric Bress et de J. Mackye Gruber.
« Si j’étais aussi merveilleuse que tu le disais, pourquoi n’es-tu jamais venu me chercher ? »
Une théorie prétend que si l'on pouvait retourner dans le passé et changer quelques détails de notre vie, tout ce qui en découle serait modifié. On appelle cela "l'effet papillon". Evan Treborn a cette faculté. Fasciné, il va d'abord mettre ce don au service de ceux dont les vies ont été brisées dans leur enfance. Il peut enfin repartir dans le passé et sauver la seule jeune fille qu’il n’ait jamais aimée. Mais Evan va découvrir que ce pouvoir est aussi puissant qu'incontrôlable. Il va s'apercevoir que s'il change la moindre chose, il change tout. En intervenant sur le passé, il modifie le présent et se voit de plus en plus souvent obligé de réparer les effets indésirables de ses corrections...
« Si je peux faire des cicatrices sans raison, ai-je le pouvoir de les guérir ? »
Co-scénaristes de « Destination finale 2 » (2003), Eric Bress et J. Mackye Gruber se lancent en 2004 dans l’écriture et la réalisation de leur premier long métrage, « L’effet papillon ». Fort de son gros succès commercial, deux épisodes supplémentaires sortiront en 2006 et en 2009 en direct-to-dvd. Quant aux deux réalisateurs, s’ils n’ont pas refait à ce jour de film pour le grand écran, ils ont depuis crée leur série de science-fiction, « Kyle XY ». A noter que pas moins de quatre fins différentes ont été tournées pour « L’effet papillon ». La version voulue par les réalisateurs étant jugée trop nihiliste et trop sombre, les producteurs ont imposé une fin plus édulcorée pour la version sortie en salles.
« Tu ne peux pas jouer à Dieu. On ne peut pas changer les gens sans détruire ceux qu’ils étaient avant »
Un simplement battement d’ailes de papillon peut à lui seul déclencher un cataclysme à l’autre bout du monde. C’est ce qu’on appelle l’effet papillon. Ou plus généralement la théorie du chaos. Doté de pouvoirs lui permettant de voyager dans son passé, le jeune Evan va en faire l’amère expérience. En voulant sauver la vie de la jolie Kayley, son amour de jeunesse, victime d’une enfance chaotique, Evan va s’apercevoir que chacun des changements qu’il opère dans son passé a des répercussions graves sur son futur et sur celui de ceux qu’il cherche à protéger. Mélange de la série « Code Quantum » et de « The fountain », « L’effet papillon » fonctionne sur la base d’un récit labyrinthique à la narration éclatée reposant sur plusieurs dimensions de réalités et de lecture. Jouant un peu sur les mêmes effets narratifs que des films comme « Brazil » ou « Eternal sunshine of the spotless mind », « L’effet papillon » met en scène une jolie romance échevelée. Toutefois, le film souffre un peu d’un scénario qui abuse des rebondissements outranciers (il cumule tous les écueils du genre : adulte pédophile, meurtres violents, tortures sur animal, suicide, prostitution, tétraplégie…). A l’évidence, un peu plus de retenu dans le récit aurait donné plus de force et de chair à la romance. Reste qu’avec sa réalisation très fluide et des acteurs plutôt bons (comme quoi Ashton Kutsher est capable d’être bon quand il bénéficie d’un bon scénario !), « L’effet papillon » est un thriller SF tout à fait recommandable et plaisant.
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